Cadillac XT6 2022
Pas convaincu
On le sait, il y a beaucoup de VUS sur les routes. Certains vont dire qu’il y en a trop. Mais peu importe. Le succès des VUS au Canada est un peu cette fameuse histoire de la saucisse Hygrade : les gens les achètent parce que les constructeurs ont plein de modèles à vendre, et les constructeurs continuent d’avoir plein de modèles à vendre parce que les gens en achètent beaucoup.
Un segment en demande
Un détail qu’on ne réalise pas toujours, c’est que le segment de marché qui au Canada connaît ces jours-ci le plus de succès n’est pas le segment des petits VUS, ni celui des VUS familiaux bon marché, mais le créneau des VUS de luxe. Évidemment pas celui des plus gros VUS de luxe vendus vraiment hors de prix, mais celui des VUS d’entrée et de milieu de gamme. C’est pour ça que la cour des concessionnaires de voitures de luxe sont remplies à craquer de VUS. Et Cadillac ne fait évidemment pas exception. Sauf que Cadillac, comme Infiniti d’ailleurs, a un drôle de problème : elle a décidé de nommer tous ses VUS sauf l’Escalade avec une combinaison de lettres et de chiffres qui ne veut à peu près rien dire dans la tête de l’acheteur moyen.
Il n’arrive pas à se démarquer
Et comme les VUS de Cadillac sont à peu près tous identiques, à part leurs dimensions hors tout, eh bien on finit rapidement par être tout mêlé quand on feuillette son catalogue. Le XT6, le véhicule que j’ai essayé il y a quelques jours, justement pour essayer de comprendre la stratégie de Cadillac dans le marché des VUS, a aussi bien l’air d’un Escalade que d’un XT4… Et justement, c’est un peu un hybride entre les deux. Le XT6 est un VUS de format intermédiaire (à l’américaine…) qui compte trois rangées de sièges à bord. On peut donc facilement accueillir six ou sept passagers sans trop de souci, même si en réalité la plupart des acheteurs vont rarement asseoir plus de quatre personnes à son bord.
Un V6 aux origines modestes
C’est aussi un véhicule qui essaie d’être plutôt ingénieux côté mécanique, étant donné que son V6 est conçu de manière à pouvoir désactiver deux de ses cylindres sous certaines conditions, ce qui lui permet de se comporter comme un 4 cylindres et, espère-t-on, de consommer moins de carburant dans ces conditions là. Le V6 en question fait 3,6 litres et il équipe les versions plus huppées du XT6. Le modèle de base a droit à un 4 cylindres turbo de 2 litres Deux moteurs qui proviennent de chez Chevrolet. Dans tous les cas, avant de parler de puissance, laissez-moi vous dire que le XT6 est aussi vendu au prix d’un VUS de luxe. Ça démarre à 62 000 $ et ça grimpe vite. Tel qu’essayé, son prix de détail incluant les quelques options était de 76 000 $.
À ce prix là, à mon avis, Cadillac fait fausse route. C’est tout simplement trop cher. Surtout que sa consommation n’est pas si faible que ça. Elle oscille entre 12 et 14 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Aussi bien aller chez Lexus et opter pour un RX… Même quand on conduit le XT6 on a l’impression que ce prix-là n’est pas justifié. Le véhicule est confortable et très bien insonorisé, rien à redire là-dessus. On a de la place pour les jambes partout, même à l’arrière. C’est pas mal moins rigolo dans le coffre, où l’espace est tronqué par la banquette additionnelle, mais c’est typique de ce genre de véhicule.
On ne sent pas la présence de Cadillac à bord
Ce qui déçoit, c’est qu’on n’a que très peu l’impression de prendre place à bord d’un VUS de luxe. L’habitacle a la même ambiance que s’il s’agissait d’un VUS signé GMC ou Chevrolet. Et bien sûr, c’est un problème. Surtout vu le prix astronomique demandé par Cadillac pour ce véhicule-là. En fait, la conclusion se fait d’elle-même : tant qu’à payer 76 000 $ pour un VUS signé Cadillac, aussi bien opter pour le Lyriq, qui est un peu plus petit, mais qui est tout électrique et qui promet d’être une sacrée belle pièce de haute technologie.