Chevrolet Monte Carlo SS 1986

Longtemps, chez General Motors, de grosses berlines respirant la testostérone ont été proposées aux amateurs. Dans les années 60, on n’avait pas assez des dix doigts de la main pour les compter.

Les crises pétrolières de 1973 et 1979 ont changé la donne et forcé GM, de même que plusieurs rivaux, à revoir leurs propositions.

Tellement qu’au cœur des années 80, il ne restait plus grand-chose à se mettre sous la dent dans le style, mais un quatuor faisait encore la pluie et le beau temps chez le numéro un mondial de l’époque.

On parle ici de la Pontiac Grand Prix, de l’Oldsmobile Cutlass Supreme, de la Buick Regal, et, vous l’avez deviné, de la Chevrolet Monte Carlo. Et dans le cas du modèle qui nous intéresse, on a droit à la version SS, plus sportive.

Boudée

À son arrivée sur le marché, en 1970, la Monte Carlo a été regardée de travers par la presse automobile. On se demandait bien ce que ce gros coupé n’offrant que très peu d’espace à l’intérieur pouvait bien apporter de plus au parc automobile de GM.

Basée sur la plateforme de la berline Chevelle, elle portait des airs de famille, sauf qu’à l’avant, on l’avait dès le départ doté de deux phares seulement plutôt que de quatre ; la confusion était impossible.

En matière de style, son très long museau, le plus long alors dans l’histoire de la marque, lui conférait une allure sportive, du moins en apparence.

Sous l’immense capot, que des moteurs V8 étaient proposés ! La taille du plus petit était de 350 pouces cubes. Sa puissance était de 250 chevaux en configuration de base. Elle pouvait être poussée jusqu’à 300 lorsque l’option performance était sélectionnée. Un bloc de 400 pouces cubes était aussi de la partie et proposait une cavalerie de 265 chevaux, ou de 330, pour 111 $ de plus.

Puis, il y avait la version SS. Cette dernière était animée par un V8 de 454 pouces cubes de 360 chevaux. Cette cavalerie pouvait être portée à 450 avec la version LS-6 de ce moteur.

Tout ça pour vous expliquer une chose ; si la Monte Carlo a été boudée par la presse, elle ne le fut pas par les consommateurs. Dès la première année, 130 657 unités étaient réclamées par le public. Du nombre, 3823 portaient l’emblème SS 454.

En 1971, la Monte Carlo n’était pas boudée, mais attendue.

Années 80

En 1978, la Monte Carlo va subir une grande transformation alors qu’à son tour, elle était victime du « downsizing » chez GM, une opération visant la réduction de la taille des véhicules en raison des mesures CAFE (Corporate Average Fuel Economy) qui forçaient les constructeurs à réduire leur empreinte écologique.

Trois ans plus tard, elle était repensée de nouveau et cette fois, elle recevait des lignes beaucoup plus harmonieuses. Elle allait connaître de très belles années jusqu’en 1988.

Ce qui a marqué cette génération, c’est le retour de la version SS, en 1983. Voilà une bête qui a fait rêver de nombreux amateurs à l’époque, y compris votre humble serviteur.

NASCAR

L’arrivée de cette variante est venue consolider les assises du modèle. Son entrée sur le circuit de la NASCAR aux États-Unis va la propulser vers les plus hauts sommets en matière de reconnaissance et de popularité.

En 1986, année du modèle que l’on vous présente, une version Aerocoupe, dotée d’une fenêtre arrière de type fastback, a été produite en quantité limitée en milieu d’année. La raison ? Chevrolet devait en produire 200 pour qu’elle soit homologuée pour les circuits. C’est exactement le nombre qui fut produit. Des copies hautement recherchées aujourd’hui, on le comprendra.

1986

La Monte Carlo subissait de petits changements pour 1986. À la hauteur du châssis, une suspension révisée profitant d’amortisseurs plus fermes était installée sur chacun des modèles. À bord, la console était redessinée pour recevoir la nouvelle radio Delco que proposait GM. La version SS recevait quant à elle de nouvelles roues en aluminium au design franchement réussi.

Mécaniquement, il faut se rappeler qu’au cours des années 80, ce n’était pas la mer à boire. La version de base profitait d’un V6 de 4,3 litres qui gagnait 10 chevaux pour en compter 140. Le moteur V8 de 5 litres perdait quant à lui 15 chevaux pour se retrouver avec seulement 150. La version de ce moteur qui était réservée au modèle SS se présentait avec une capacité de 180 chevaux.

Au volant

De 1981 à 1987, GM en a craché des modèles du genre. On l’a vu, chaque division avait son exemplaire. Si on effectuait un sondage, il y a fort à parier que la majorité d’entre vous a déjà conduit ce type de véhicule. Dans mon cas, quatre proches possédaient ces modèles en même temps ; j’ai passé du temps au volant, mais aussi sur le siège du passager avant. Une fois, même, à l’arrière. Ça s’était terminé dans un fossé ; une moins bonne expérience.

Néanmoins, on retient de ces modèles qu’ils furent les derniers vrais GM. Pourquoi ? Parce que lorsqu’ils ont été remplacés, leur configuration passait de la propulsion à la traction. Ça marquait la fin d’une époque. C’est surtout pourquoi ils sont aujourd’hui admirés avec tant de nostalgie.

Concernant la Monte Carlo que vous apercevez, elle appartenait à un collectionneur de Québec au moment de la prise de photo. Cet exemplaire est l’un de 5795 produits pour le Canada en 1986. Et du nombre, seulement 1746 étaient des versions SS.

Conclusion

Mal-aimée lors de sa naissance, la Chevrolet Monte Carlo s’est taillé une place de choix dans le cœur des amateurs.

Dans le cœur des collectionneurs, c’est une autre histoire. Elle séduit, certes, mais pas comme le font d’autres modèles.

Une bonne nouvelle pour ceux qui aiment posséder des voitures rares.

 

Fiche technique

Marque : Chevrolet

Modèle : Monte Carlo

Version : SS

Année : 1986

Production : 1746 (versions SS pour le Canada)

Prix : 20 000 CDN (approximatif)

Moteur : V8 de 305 pouces cubes

Puissance : 180 chevaux @ 4800 tr/min

Couple : 225 livres-pieds @ 3200 tr/min

Transmission : automatique à 4 rapports

Poids : 3294 livres