Essai routier: Toyota Grand Highlander
Difficile de dire quel besoin précisément le Grand Highlander vient combler, au sein de la gamme Toyota, que d’autres modèles déjà présents dans son catalogue ne comblaient pas avant. Quelque part entre le Venza et l’éventuel Crown Signia, la Sienna, le 4Runner, le Land Cruiser et le Sequoia, le Grand Highlander ajoute essentiellement un nouveau nom à l’ensemble, un nom bien connu par ailleurs, le Highlander, qui incarne une idée d’un VUS urbain confortable et, disons-le comme ça, «rationnel».
Le Grand Highlander est d’ailleurs très rationnel. Il est long, il est large, il a trois rangées de sièges, et il est animé, dans toutes ses versions sauf le modèle d’entrée de gamme, par un moteur hybride qui réduit sa consommation à celle d’un petit VUS sous-compact. Durant la semaine d’essai, dans un contexte de conduite très banlieusard entre la maison et le centre-ville, la consommation moyenne que j’ai obtenue s’est établie à environ 8 litres aux 100 kilomètres, ce qui est tout à fait acceptable. Pour un véhicule à moteur à essence, à tout le moins.
Notez, d’ailleurs, que Toyota propose deux moteurs hybrides distincts sous le capot du Grand Highlander. Ça fait trois choix de motorisations au total, si on inclut le 4 cylindres turbo du modèle d’entrée de gamme, qui à mon avis ne vaut pas la peine d’être considéré si vous décidez d’acheter un Grand Highlander.
Les versions intermédiaires sont animées par un 4 cylindres de 2,5 litres jumelé à un petit groupe électrique et à une boîte CVT à variation continue, tout ça pour une puissance totale de 243 chevaux. La version Platinum a droit à un peu de tout : un 4 cylindres turbo de 2,4 litres est jumelé à un groupe électrique et à une boîte automatique à six rapports. Il produit 362 chevaux et sa consommation d’essence est plus élevée, probablement autour des 10 litres aux 100 kilomètres.
Évidemment, tout ça n’est pas donné. Le Grand Highlander Platinum coûte 68 401 dollars. Le prix de base démarre à 53 441$, mais le modèle le plus attrayant va vous soulager de 56 741$, plus les taxes et tout le reste. Bref, on parle d’un VUS pour toute la famille qui coûte entre 60 000 et 65 000 $.
Et là, on revient à la question suivante : est-ce que le Grand Highlander est un meilleur véhicule que les autres VUS de la marque Toyota? Vu qu’il s’agit d’un VUS à vocation plus urbaine et familiale, est-ce qu’il surpasse même la fourgonnette Sienna en termes d’utilité et de confort?
Personnellement, je ne pense pas. Pour une raison simple : le Grand Highlander est mal conçu pour la famille. D’abord, il est très, très large. Dans un stationnement, il occupe en largeur à peu près toute la place entre les deux lignes jaunes au sol. Déjà, ouvrir les portières à l’arrière est un casse-tête. Ensuite, si vous avez des sièges pour enfants à l’arrière, vous ne pourrez pas rabattre les sièges pour accéder à la troisième rangée. Un autre souci. Enfin, la troisième rangée de sièges, elle est pratique, mais elle n’est pas conçue pour être utilisée par un adulte, c’est trop serré.
Au moins, il y a du rangement. Ça, le Grand Highlander n’en manque pas. Disons que c’est un VUS hyper spacieux pour quatre personnes qui ont besoin de plus de place qu’à bord d’un Highlander tout court.
Pour le conducteur, le Grand Highlander se conduit très calmement. Ce n’est pas excitant, ce n’est pas intéressant, c’est simplement une tâche à accomplir pour se rendre du point A au point B. La console centrale est minimaliste, et l’écran tactile fait la job, côté multimédia, mais rien là-dedans est conçu pour être excitant.
Le Grand Highlander est donc, en gros, une Sienna, pour les gens qui ne veulent pas d’une Sienna. Avec tous les compromis que ça sous-entend, mais avec un super moteur hybride.