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Ettore Bugatti


Ettore Bugatti a sans l’ombre d’un doute été le plus célèbre constructeur de voitures de course, avant qu’Enzo Ferrari, ne prenne sa place à l’avant-scène peu de temps après son décès. Né au sein d’une famille d’artistes, le 18 septembre 1881 à Milan, Ettore suit les traces de ses aïeux et est un artiste lui aussi. Son père, Carlo Bugatti, est un touche-à-tout très doué. Il crée et peint des meubles ultra-modernes. Il est sculpteur, orfèvre, architecte et… extrêmement individualiste.

Le père d’Ettore Bugatti est une grande figure de Milan, on le surnomme le petit Léonard et il côtoie les célébrités de l’époque. Le musicien Puccini et l’écrivain Léon Tolstoï viennent régulièrement dîner à la maison. Ettore Bugatti nourrit une profonde admiration pour son père et, plus tard, il veut faire comme lui. Il apprend donc la sculpture et la peinture à l’École des beaux-arts de Milan. Si Ettore dévie de la voie qui lui semblait toute tracée, c’est à cause de son frère, Rambrant: «Un jour, j’ai vu mon frère se mettre à dessiner et j’ai compris immédiatement que le vrai Bugatti, c’était lui! Malgré mes études, il me dépasserait rapidement». Ettore, qui n’acceptait le second rang en rien, a abandonné sa carrière d’artiste illico. Étant donné qu’il avait une fascination pour les tricycles à moteur, la nouveauté de l’époque, son père tire quelques ficelles et se résoud à le faire embaucher chez Prunetti et Stucchi qui fabriquent ces pétaradantes machines, à Milan.

La passion de la mécanique

Élève extrêmement doué, Ettore Bugatti apprend sa mécanique sur les tricycles à moteurs. Il démonte et remonte les moteurs, en améliorant leurs performances. Il s’inscrit à des courses pour valider ses modifications. L’adrénaline de la course envahit rapidement Bugatti qui n’a que 17 ans. Très tôt, il fabrique lui-même un énorme tricycle avec deux moteurs et s’inscrit, en 1899, au Paris-Bordeaux (une course réservée aux voitures).  Il abandonne après la deuxième étape de la course. Il a heurté un chien à 90 km/h. Il était alors deuxième au classement. Mais cette course le persuade de construire une automobile. Il propose l’idée à MM Prunetti et Stucchi qui déclinent l’offre poliment. Ettore, bouillant et toujours à l’affût d’idées nouvelles, rentre chez lui. Il transforme le bureau de son père en atelier et se met en frais de dessiner sa propre voiture. En septembre 1900, le jeune homme reçoit une offre d’association des frères Gulinelli, des amis de la famille. Ettore reçoit un peu d’argent de son père pour construire une première voiture. En octobre 1900, Ettore commence à assembler son prototype et, lors des premiers essais au début de 1901, la voiture roule superbement. Elle atteint sans peine les 60 km/h, ce qui est très rapide pour l’époque. Elle est propulsée par quatre moteurs de tricycles. Au même moment, la société Pirelli met au point ses premiers pneus pour la voiture d’Ettore.  Cette voiture exposée au Salon de l’auto de Milan fera un triomphe et remportera une coupe d’argent massif de 10 kilos. Mais ce qui est plus important encore, c’est qu’elle ouvrira des portes aux jeunes Ettore alors âgé de 19 ans seulement.

Le premier contrat automobile

Le Baron Dietrich, un fervent de l’automobile, parcourait l’Europe à la recherche d’inventions à fabriquer dans ses usines d’Alsace. Il signe un contrat avec Bugatti que le père de ce dernier doit approuver, car il est encore mineur. À 21 ans, le jeune Ettore signe cependant un contrat fort lucratif. En retour, il est tenu de donner la primauté de ses inventions à la firme de Dietrich. Les voitures portent le nom de Dietrich-Bugatti et, délicate attention du patron, Bugatti aura l’exclusivité des ventes pour l’Italie. Ettore apprend l’Allemand et s’installe en Alsace avec sa compagne, Barbara, avec qui il aura trois enfants. L’aventure durera trois ans, puisqu’en 1904, Dietrich décide d’arrêter la fabrication des voitures. Entre-temps, Bugatti s’est déjà fait une solide renommée en course, cette drogue qui consume tout son imaginaire. Il continue sa carrière avec Emil Mathis qui représente plusieurs marques automobiles, à Strasbourg. L’aventure est encore plus courte : un an, le temps de fabriquer la Hermès. L’année suivante, avec un prêt de la banque et de trois employés, Bugatti crée une grosse 4 cylindres munis d’un un bloc moteur coulé en une seule pièce qui fera la renommée de la compagnie. En 1908, la Gaz Motor Deutz achète la license. Ettore devient responsable de la fabrication et touche des royautés.Épris de liberté, Ettore continue à temps perdu à dessiner d’autres modèles pour son compte. En quelques mois à peine dans la cave de sa maison à Cologne, il construit une petite voiture très basse qui pèse trois cents kilos et peut atteindre 80 km/h. Il la baptise «le pur-sang de l’automobile». Une voiture qu’il sera obligé de démonter, pièce par pièce, pour pouvoir la sortir de chez lui, l’auto ne passant pas… dans la porte !  Cette voiture est l’ancêtre des Bugatti que l’on connaît aujourd’hui. Baptisée modèle 10, cette voiture roule encore aujourd’hui. La voiture trouve immédiatement un utilisateur enthousiaste, le Français Louis Blériot, qui vient d’être le premier homme à traverser la manche en avion. Ettore l’invite chez lui et lui fait essayer ce prototype. Emballé, Blériot peine à lui rendre la voiture tellement il a de plaisir. À partir de ce moment, Bugatti est convaincu qu’il lui faut voler de ses propres ailes. En 1909, Ettore a maintenant 28 ans et il apprend qu’une vieille fabrique de teinture à Mulhouse en Alsace était disponible avec un bâtiment d’habitation modeste, mais en bon état. La propriétaire louait le tout 5 000 marks par année. À Noël, en 1909, Ettore Bugatti et sa famille s’installent à Molsheim dans cette demeure qui allait devenir le quartier général du Patron, comme le surnommaient ses employés (en raison de sa main-mise sur toutes les étapes de la fabrication) pour les 30 prochaines années. La légende Bugatti était née.

Des voitures dispendieuses et rapides

Les Bugatti étaient les voitures les plus chères sur le marché, mais leur fiabilité à toute épreuve et leurs performances inégalées garantissaient leur succès commercial. De plus, Ettore innovait constamment. Les voitures se succédaient à un rythme effréné. Mais le 16 novembre 1911, le Patron vend la licence pour la fabrication d’une petite voiture deux places à la firme Peugeot. Entre 1913 et 1916, plus de 3 000 bébé Peugeot trouveront preneurs. Toujours passionné par la performance, Bugatti avait plutôt choisi de fabriquer la Black Bess, une quatre cylindre qui peut atteindre 160 km/h. Le premier acheteur de ce modèle a été Rolland Garros, célèbre aviateur français. Seulement huit de ces voitures ont été fabriquées. Pendant la Première Guerre mondiale, les Allemands ont occupé l’usine de Bugatti. Le patron, lui, s’en est allé à Paris où il a travaillé à la fabrication de moteurs d’avion.

Le boom de l’après-guerre

À la fin de la guerre, Bugatti est retourné à Molsheim. Il y a trouvé une usine complètement détruite. Pour se trouver de la liquidité, Ettore vend des licences à des firmes automobiles et récupère trois voitures de course qu’il avait enterrées dans le jardin avant son départ précipité, en 1914. Une de ces voitures remporte les 24 heures du Mans, en 1920, et Bugatti retrouve le chemin de la gloire. La course et les performances allaient occuper Bugatti pendant toute sa vie. Il a instauré des moteurs avec quatre soupapes par cylindre, les premiers compresseurs en course, des freins à disques aux quatre roues. En 1929, Bugatti possédait la voiture sport la plus rapide au monde (177 km/h) et, pour couronner le tout, la Royale, qui devait être construite en 25 exemplaires pour les rois de ce monde. À la fin du compte, seulement six furent fabriquées et trois ont été vendues. La crise de 1929 a eu raison des plans de Bugatti. Il faut dire qu’elles n’étaient pas données, ces voitures hautement performantes: 500 000 francs, en 1930, ou, si vous préférez, environ 135 000 $, le double d’une Rolls ou d’une Hispano-Suiza de l’époque.

Moteur, raviolis et lunettes

Bugatti a un cerveau en constante ébullition. Dès qu’il aperçoit la moindre machine, il songe à l’améliorer ou il en conçoit une autre entièrement nouvelle. C’est plus fort que lui. C’est ainsi qu’il crée des moteurs de bateaux de course, d’avions de course, ainsi que l’autorail, un énorme moteur pour train qui se vendra à plus de 80 copies pour les chemins de fer de France et d’ailleurs en Europe.  Mais il fait aussi des mobiliers de chambre, il invente un moule à raviolis, une machine à rééduquer les membres brisées. Sa fille venait de se fracturer un bras dans un accident de voiture et que c’est lui qui était au volant. Lors d’un dîner, Ettore s’assoit avec un lunetier. À la fin du repas, il repart avec une idée de nouvelle monture. Voilà le genre d’homme qu’était Ettore Bugatti. Pas mal pour quelqu’un qui, faut-il le rappeler, n’avait aucune formation d’ingénieur ou de diplôme d’une grande école. Mais faut dire qu’il savait observer…

Une fin triste

Le début de la Deuxième Guerre mondiale a sonné le glas pour Bugatti. Toujours Italien, il avait décidé de vider l’atelier de Molsheim au début du conflit, car il était collé sur l’Allemagne et craignait pour sa vie. Il avait donc transféré tout le matériel à Bordeaux, où il fabriquait des arbres de transmission d’avions pour l’armée française. Mais dès 1940, les Allemands envahissent Bordeaux et saisissent tout le matériel de Bugatti. Les Allemands lui demandent de retourner à Molsheim et il refuse, on saisit alors son usine, réquisitionne tout son matériel et le ramène en Alsace. Bugatti est ruiné. Il déménage dans le Paris occupé. Son fils et principal collaborateur, Rolland, était mort tragiquement, en 1939. Son père, Carlo, est mort à son tour en 1940, alors que sa femme, Barbara, a trépassé en juillet 1946.

Insuccès des héritiers

Ettore se remarie en octobre 1946. Il aura deux enfants de son second mariage, Michel et Thérèse. Après de longs combats, il réussit à reprendre ses installations de Molsheim. Mais le 21 août 1947, Ettore Bugatti meurt à l’âge de 66 ans. Épuisé. Il aura fabriqué plus de 7 800 voitures au cours de sa vie. Les héritiers tentèrent de poursuivre la tradition, mais sans succès. Le 22 juillet 1963, la famille Bugatti croule sous les difficultés financières. Elle confie la compagnie à Hispano-Suiza qui, à son tour, fermera ses portes quelques années plus tard. Début 1990, un consortium européen avec en tête Romano Artioli ouvre à grands frais un mégacomplexe Bugatti à Campogalliano, en banlieue de Bologne, en Italie. On y fabrique deux modèles la EB-110 coupé et la EB 112 berline. Des étalons dans la pure tradition Bugatti et, naturellement, hors de prix. L’aventure dure quelques années et s’estompe. Volswagen a depuis racheté Bugatti et a présenté la EB 118, la Veyron et la Chiron. Depuis peu, la destinée de Bugatti est lié à Rimac qui va prendre le virage électrique avec Bugatti.

 

Avec des extraits du livre: Le pur-sang des automobiles de HG Conway

 

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