Genesis GV80 Coupe 2025 

Minneapolis, Minnesota — Depuis qu’elle a été lancée en tant que marque indépendante en 2017, Genesis a grandement impressionné, il faut l’avouer. La qualité des produits est là, et le modèle d’affaires distinct avec boutique, prix uniques et achat en ligne est venu bousculer l’ordre établi.

C’est bon pour l’industrie et c’est bon pour le consommateur, car ça met devant lui des solutions de rechange.

Les trois premiers modèles de la division de luxe de Hyundai ont été des voitures (G90, G80 et G70, dans l’ordre), mais depuis, on a droit à un débarquement de véhicules utilitaires. Que voulez-vous ? C’est ce qui se vend le plus. Tout constructeur est « obligé » d’en proposer. Remarquez qu’ils le font avec joie ; ce type de modèle permet d’engranger plus de profits.

Et des profits, c’est assurément ce que Genesis a en tête avec cette version coupée du GV80 qu’elle lance pour 2025. En proposant ce type de carrosserie, la firme coréenne imite ce qui a été fait du côté allemand avec les BMW X6 et Mercedes-Benz GLE Coupe par exemple, les pendants à toit fuyant des X5 et GLE, respectivement. Porsche use de la même stratégie avec son Cayenne.

Est-ce un passage « obligé », pour avoir une offre à la hauteur ? On vous laisse en juger, mais ce GV80 Coupe n’apporte rien de nouveau à la gamme, outre un style différent et cette diversification qui est si chère aux marques, spécialement dans l’univers du luxe.

Voici ce que notre détour au Minnesota la semaine dernière nous a permis de découvrir sur ce « nouveau » modèle.

Le style

Deux choses évidentes ici. La signature Genesis est toujours facile à reconnaître, avec ces traits doubles observables aux phares et aux feux, mais aussi avec les accents, comme cette moulure sur les flancs avant. Parlant de l’avant, il est quasi identique à celui du GV80. La grille est légèrement différente, tout comme le design du pare-chocs. On note des prises d’air un peu plus proéminentes sur cette variante coupée.

À l’arrière, tout change évidemment, mais dans le respect de l’ADN de la marque. La coupe est particulièrement réussie là où le bas de la lunette perd son nom, avec une approche qui n’est pas sans rappeler celle du VUS DBX chez Aston Martin. Notez que les feux s’étendent beaucoup (du hayon aux flancs), un peu trop même ; il faudra voir si ça va bien vieillir. Enfin, l’autre différence se trouve avec les embouts d’échappement. Les stylistes nous ont mentionné avoir dessiné ces derniers en premier, puis le reste autour. Voilà qui explique pourquoi le tout accroche un peu l’œil.

Design intérieur

À l’intérieur, le GV80 Coupe se démarque grâce à quelques éléments, dont la présence de fibre de carbone au tableau de bord et à la console centrale, ainsi qu’avec la présence d’un pédalier décoré d’accents métalliques.

Ce qui domine la présentation, c’est un écran à DELO (diodes électroluminescentes organiques) qui s’étend sur 27 pouces. Je sais bien que c’est la norme, mais sur un véhicule de 104 000 $, ça nous donne une présentation pauvre visuellement, même si la qualité des matériaux, des surfaces et de l’assemblage est à la hauteur. Les informations que l’on retrouve devant ses yeux, celles relatives à la conduite, sont en partie personnalisables et elles changent d’apparence aussi selon le mode de conduite (description plus bas) sélectionnée.

L’insonorisation est excellente. Elle a même profité d’une attention additionnelle à l’arrière afin que la quiétude ne soit pas entachée en raison du design. Cela permet de savourer la précision de la chaîne audio Bang & Olufsen, qui diffuse à travers 18 haut-parleurs.

Pour en terminer avec l’habitacle, ce qui suit va peut-être vous étonner. Normalement, avec un VUS au style coupé, on profite d’un bon dégagement à l’avant, alors qu’à l’arrière, c’est souvent plus serré pour la tête. Ici, on a fait du bon travail, car c’est tout à fait correct, même qu’il est possible d’incliner le dossier, si bien qu’on profite d’un dégagement digne de ce nom. À l’avant cependant, il a été décevant de constater qu’il était difficile d’abaisser le siège du conducteur pour obtenir la position de conduite souhaitée. Ça ne dérangera pas les plus petits, mais pour les autres, et ceux qui aiment un poste de pilotage où leur popotin est le plus près possible du sol, vous serez déçus. J’ai eu l’impression d’être perché tout au long de mon essai.

Une version, un moteur

Au Canada, le GV80 Coupe sera livrable sous une seule configuration, et avec un seul choix de mécanique. Alors que nos voisins américains ont droit à la version que l’on connaît du V6 turbo de 3,5 litres, nous aurons droit à une variante suralimentée par un système de 48 volts. La puissance passe donc de 375 à 409 chevaux, le couple de 391 à 405 livres-pieds, le tout canalisé par une boîte de vitesses automatique à huit rapports.

Bien franchement, ce n’est pas de trop. Ce GV80 Coupe est lourd et lorsqu’on enfonce l’accélérateur d’un point arrêté, on sent tout le labeur nécessaire pour sortir le véhicule de son inertie. Pour les dépassements et les reprises, c’est moins laborieux, surtout qu’on peut passer aux modes sport (Sport et Sport+) qui ajustent le régime moteur à la baisse. Et considérant que le couple s’anime à partir de 1300 tours/min, ça va.

Ça souligne une chose à propos de ce produit, toutefois ; il a l’allure d’un VUS sport, mais sa conduite demeure celle d’un VUS traditionnel. D’ailleurs, le châssis de cette déclinaison ne profite pas d’un traitement particulier par rapport à la version régulière. Il est solide, mais pas réglé autrement pour offrir un petit plus derrière le volant.

Conséquemment, l’expérience est surtout marquée par le confort. La présence de roues de 22 pouces, livrées de série, n’est pas la meilleure idée pour nos routes. Ça ajoute à la tenue de route cependant, alors que ce GV80 Coupe se montre stable et rassurant en virage. Notez que pour notre climat, des pneus de 20 pouces signés Michelin (X-Ice) sont retenus pour l’hiver. Ça fait partie d’ailleurs d’un plan de cinq ans qui accompagne ce véhicule où l’on vous traite aux petits oignons, y compris avec vos changements de pneus aux saisons, avec l’entreposage de ce dernier, rien de moins.

Concernant l’équipement, vous vous en doutez, avec un tout inclus à plus de 100 000 $, rien ne manque, y compris cette fonction de massage (sièges avant) qui se déclenche d’elle-même sur de longs trajets. Les applications Apple CarPlay et Android Auto sont bien sûr de la partie, mais un fil sera pour le moment nécessaire pour la connexion. Une mise à jour par la voie des airs qui sera effectuée avant de la fin de l’année corrigera cette situation.

Ce que l’on en pense

Le GV80 Coupe est un véhicule bien né, bien construit, et porteur de qualités évidentes. La stratégie d’y aller avec une seule variante, à 104 000 $, est discutable et il faudra voir si les stratèges ont visé juste. On parle de 28 000 $ de plus qu’un GV80 en configuration de base (moteur 4-cylindres turbo), et près de 10 000 $ de plus qu’une version similairement équipée et pourvue du V6 turbo standard de 3,5 litres.

On paie donc cher l’exercice de style pour un véhicule qui ne nous en donne pas beaucoup plus, pour être bien franc.

Genesis explique que l’acheteur anticipé est à la recherche de cette différence qui est si chère à certains dans cette catégorie de véhicule.

Le temps va nous dire si la compagnie a raison.

Forces

Style réussi

Construction de qualité

Conduite solide et rassurante

Caractéristiques de sécurité complètes

Faiblesses

La facture est salée

Design intérieur quelconque

Manque d’ajustements pour le siège du conducteur (verticalement)

Poids important