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Kaiser Darrin 1954

L’autre Corvette


Cette semaine, on s’intéresse à la lettre K dans l’histoire de l’automobile, toujours à l’intérieur de notre série A à Z qui s’étend sur l’année entière. Et avec la lettre K, même si plusieurs choix s’offraient à nous, nous n’avions pas vraiment le choix de rendre hommage à la Kaiser Darrin, une voiture extraordinaire née d’une entreprise tout aussi incroyable.

L’histoire de la compagnie qui va donner naissance à la Darrin s’amorce pendant la Seconde Guerre mondiale. Concrètement, à ce moment-là, l’industriel Henry Kaiser réalise que la demande en nouvelles voitures va être folle après la fin des hostilités. Suivant la devise qui disait « trouvez un besoin et répondez-y », il commence à chercher une occasion de percer dans l’industrie automobile. Cette dernière se présente sous la forme d’une rencontre avec un vétéran du marketing de Detroit, Joe Frazer, propriétaire du constructeur automobile Graham-Paige, presque disparu, mais doté d’un bon personnel.

 

Joe Frazer n’est pas le dernier venu. Sa feuille de route est remplie de moments marquants comme son travail réalisé sur le premier modèle de financement de l’industrie (GMAC), la suggestion du nom Plymouth à Walter P. Chrysler, ainsi que le dépôt de la marque Jeep. En juillet 1945, moins de trois mois après la fin du conflit en Europe, les deux hommes créent la Kaiser-Frazer Corporation. Signe du destin, la nouvelle firme obtient du gouvernement un prêt-bail intéressant pour l’usine de Willow Run, au Michigan. Celle-ci avait produit 9000 bombardiers B-24 pendant la guerre.

Ainsi, lorsque la production reprend en temps de paix, Kaiser-Frazer est prête et elle sort des blocs avec un nouveau modèle. Le public qui a soif de nouveaux véhicules réagit exactement comme Henry Kaiser l’avait espéré, s’arrachant près de 140 000 unités en 1947.

En 1949, cependant, les trois grands constructeurs américains (Ford, GM et Chrysler) avaient refait le plein et proposaient de nouveaux modèles à travers leurs gammes respectives. Henry Kaiser ne fait rien pour arranger les choses en outrepassant les objections de son partenaire plus expérimenté ; il accélère la production. La firme se retrouve avec une surabondance de véhicules invendus, ce qui ravage ses finances.

Pour redresser la situation, Henry Kaiser demande l’aide du flamboyant designer californien Howard « Dutch » Darrin. Ce dernier avait été un pilote de chasse lors de la Première Guerre mondiale et il avait passé une grande partie des années 1920 et 1930 à travailler pour des carrossiers en France. Il avait également participé à la création des premiers modèles Kaiser, mais il avait vu son style être dilué avec l’urgence qui était portée envers la production. Maintenant, il avait les coudées franches (Joe Frazer avait été évincé après 1951).

Malgré tout, Henry Kaiser se montre réticent lorsque Howard Darrin lui soumet l’idée d’un roadster dotée d’une carrosserie en fibre de verre. Et c’était compréhensible : non seulement les sportives étaient des voitures risquées à proposer à l’époque, la fibre de verre n’était pas encore un matériau éprouvé. Cependant, le style du bolide proposé était extraordinaire. La Darrin, comme on l’appellera, est ouvertement sensuelle avec une silhouette mariant des courbes audacieuses, une ligne de caractère plongeante, ainsi qu’une calandre en forme de cœur. Et puis il y a ces portières coulissantes qui disparaissent dans les ailes avant.

 

Unique, vraiment.

Henry Kaiser est cependant prêt à rejeter le design, mais la légende raconte que sa femme lui confie que c’est la plus belle chose qu’elle ait vue ». Elle l’adore. Voilà ce qui aurait scellé le sort de cette voiture qui fait ses débuts au Motorama de Los Angeles en 1952, deux mois avant que Chevrolet ne présente sa Corvette en janvier 1953. La Darrin entre en production à la fin de l’année 1953. On parle donc d’un modèle 1954 et uniquement de cette année-là, car l’aventure sera de courte durée.

Pourquoi ? Comme ce fut le cas avec la première année pour la Corvette, la faible puissance du moteur que l’on retrouvait sous le capot, un 4-cylindres de 161 pouces cubes offrant 90 chevaux, ainsi que le prix élevé de la voiture (100 $ de plus que la Corvette), n’a pas été de nature à favoriser les ventes. Seulement, la compagnie Kaiser n’avait pas les ressources de Chevrolet et ne pouvait tenir le coup financièrement.

L’aventure de Kaiser s’est d’ailleurs terminée en 1955, les actifs de l’entreprise étant cédés à ce qui allait devenir AMC. Au total, seulement 435 Kaiser Darrin ont été produites, ce qui en fait aujourd’hui un modèle de collection extraordinaire et très recherché.

J’ai la chance de connaître quelqu’un qui possède un exemplaire et bien que je n’ai pas eu l’occasion de prendre le volant, j’ai pu examiner la pièce de très près. En tout point, on doit parler d’une œuvre d’art, car chaque fois qu’on s’en approche, on découvre de nouvelles caractéristiques de design et on se trouve obnubilé par les lignes du modèle.

Quant à sa valeur, tenez-vous bien, un modèle à restaurer vous coûtera 50 000 $ américains selon le groupe Hagerty. Il faudra avancer 81 000 $ pour un exemplaire potable, à refaire. Pour une édition en bon état, mais pas de nature à gagner des concours, il faudra compter environ 114 000 $. Enfin, pour une version en parfaite condition, la valeur est de 161 000 $ sur le marché.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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