Les 15 voitures les plus laides
On le sait, la beauté est subjective. C’est vrai dans la mode, dans le style et en automobile. Mais on peut tout de même trouver une forme de consensus pour un certain nombre de modèles dont la carrière a sans doute été compromise en raison de leur allure bizarre ou simplement repoussante. Notre palmarès ne se veut pas une liste de la plus laide à la vraiment horrible, mais simplement un aperçu des modèles de production qui ont raté la cible.
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Edsel Ranger 1958
En 1957, Ford a voulu innover en mettant sur pied la division Edsel. L’opération s’est avérée un fiasco monumental et Ford a dû renoncer au projet après seulement trois ans. Le style particulier du modèle n’est sans doute pas étranger à cet insuccès. La Ranger était le modèle de base et existait en versions deux portes, berline et décapotable en 1960. On se demande toujours pourquoi certaines voitures ont réussi à passer à travers les mailles du filet de la commercialisation. Certains diront que la Ranger était avant-gardiste, d’autres qu’elle était tout simplement laide. Chose certaine, les proportions n’ont jamais été étudiées.
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Panhard PL17-L1 1960
Panhard et Levassor a été le premier constructeur automobile à mettre des voitures sur les routes en France. C’était avec la Type A de 1890 à 1896. Toujours à la fine pointe de la technologie, Panhard roulait à l’époque un moteur Daimler. En 1960, la compagnie présente la P17, une voiture à l’aérodynamique travaillée utilisant des matériaux composites qui rendent la voiture légère (800 kg) et un petit moteur de 850 cc. Elle est peu gourmande, aérodynamique et capable de loger six personnes au besoin. C’est le style qui a été la cause de son échec. Cette voiture n’a tellement pas eu d’emprise sur le marché que la marque Citroën, qui racheta Panhard en 1965, décide de simplement retirer le modèle. Comme quoi la beauté est encore importante.
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Citroën Ami 6 1961
Vous connaissez l’histoire de la grenouille qui voulait être aussi grosse que le bœuf ? C’est un peu celle de la Citroën Ami. À la fin des années 50, Citroën n’a que deux modèles dans sa gamme, une DS et la 2CV. On décide alors de construire une voiture de format intermédiaire sur une base de voiture compacte. Le résultat est, pour être poli, singulier. Les proportions ne font aucun sens, la calandre est d’une laideur repoussante, on voit des appendices qui poussent çà et là pour tenter de donner un esprit de grandeur à un véhicule qui n’a visiblement pas les moyens de ses ambitions. Comble de malheur, Citroën avait laissé le petit moteur de la 2CV sous le capot. En plus d’être laide, elle était sous-motorisée.
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AMC Gremlin 1970
Nous pourrions faire un palmarès entier sur la marque AMC tellement elle était fertile en horreur visuelle. La Gremlin est arrivée au moment où les constructeurs américains songeaient à amener des voitures de plus petit format sur la route, mais de toute évidence, on ne savait pas y faire chez AMC, qui en plus manquait cruellement d’argent. Les étapes de base de la conception ont été escamotées pour en venir à un modèle rapidement. On voit que le travail a été bâclé. On a utilisé des morceaux qui traînaient dans la boîte à outils et on a construit du neuf avec du vieux.
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AMC Matador X 1974
Ceux qui ont vu le film The man with the golden gun se souviennent de Christopher Lee s’envolant au volant d’une Matador. D’ailleurs, c’est AMC qui avait décroché le contrat pour le placement de produits dans ce film de la série James Bond où nous avons eu l’occasion de voir plusieurs modèles de la marque. On se demande quelquefois ce que les concepteurs ont fumé avant de dessiner certains modèles comme la Matador, cet énorme coupé au capot interminable. Elle avait le mérite d’être très différente et possédait un certain style dans sa fluidité. On réalise toutefois, bien des années plus tard, que cette voiture a bien mal vieilli.
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Mosler Consulier GTP 1985
Voici un modèle particulièrement laid qui est arrivé au milieu des années 80. La Mosler GTP a été dessinée par l’homme du même nom, Waren Mosler, qui de toute évidence aurait dû engager un designer digne de ce nom pour donner forme à ses idées pas très claires. Et l’homme ne s’est pas contenté de faire cette version GTP. Il en a rajouté avec des versions Intruder et Raptor. Avec ses moteurs 4 cylindres turbo ou deux V8 de 5,7 ou 6,3 litres, cette Mosler était très performante, mais tellement laide que personne ne voulait être vu à son volant. Comme dans toute histoire d’amour, il est nécessaire de ressentir une attraction minimale. Ce qui faisait défaut avec cette Mosler.
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Fiat Multipla 1998
Voici un véhicule que l’on trouve littéralement dans tous les palmarès des voitures les plus laides de l’histoire. Cette Fiat Multipla est l’exemple type du véhicule qui place la fonction avant la forme, elle qui se voulait à l’origine un hommage à un autre modèle Multipla de 1956 à 1965. Défiant le style convenu de l’époque, cette fourgonnette avait l’air d’un petit béluga aux bourrelets disgracieux. L’espace était certes appréciable, mais la silhouette était affreuse. Difficile d’imaginer qu’une compagnie généralement reconnue pour la justesse et la beauté de son style ait pu accoucher d’une telle horreur.
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Hyundai Tiburon 1999
Voiture de sport à petit budget, la première Tiburon, qui signifie requin en espagnol, ramassait la majorité de ses pièces dans la boîte à outils de l’Elantra. N’ayant pas les moyens de concevoir une réelle voiture sport à partir d’une feuille blanche, Hyundai a simplement retravaillé l’Elantra en lui donnant des forces un peu caricaturales. C’est un peu comme mettre un crémage alléchant sur un gâteau qui n’est pas très bon. Disons pour être poli qu’il est difficile de transformer une voiture économique en sportive de bon goût.
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Pontiac Aztek 2000
Si vous demandez à 10 personnes de vous mentionner une des voitures les plus laides jamais vues, huit vont vous dire le Pontiac Aztek. Rarement une voiture n’a présenté d’aussi mauvaises proportions. Comme une vache ayant des pattes trop courtes, le modèle semble écrasé et, du coup, plus rien ne fonctionne. Les roues sont trop petites. Les propriétaires, qui le trouvaient au demeurant très pratique, devaient toutefois conduire avec un sac brun pour ne pas faire rire d’eux. Le style semble avoir été créé à la tronçonneuse et le plastique abondant est aussi d’une laideur indescriptible. Bref, rien ne fonctionne sur cette voiture qui a sans doute accéléré de quelques années la fin de la division Pontiac.
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Kia Amanti 2003
L’Amanti, c’est comme si le fabricant de Tang tente de vous faire croire que ses boissons sont du vrai jus d’orange. Kia voulait donner un style noble et haut de gamme à une modeste berline. Le plus troublant dans cette histoire, c’est que Kia avait embauché une équipe de concepteurs pour pondre cette chose. L’équipe semble avoir récolté des idées de tous les constructeurs de luxe et greffé le tout sur une carrosserie qui était un ramassis de mauvaises idées. Et si vous croyez que le nom d’Amanti sonne un peu drôle, dites-vous qu’ailleurs dans le monde, la voiture portait celui d’Opirus.
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SsangYong Rodius 2004
SsangYong est une marque de luxe coréenne qui avait entre autres obtenu le droit de construire un clone de Mercedes Classe S, à la seule condition de la vendre uniquement en Corée. On fabriquait également des utilitaires au style aussi clinquant que de mauvais goût. Le Rodius, acronyme de road-zeus ou, en traduction libre, de dieu de la route, aurait fait honte à n’importe quel créateur tellement il était hideux. Heureusement que cette chose n’a jamais été vendue chez nous, elle aurait fait une concurrente de taille à l’Aztek. Vous ne serez sans doute pas surpris d’apprendre que SsangYong a lentement disparu des écrans radars à la suite de quelques modèles de ce style.
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Subaru Tribeca 2006
On dit que la route des enfers est pavée de bonnes intentions. Sans doute que les rares propriétaires de Subaru Tribeca ont apprécié l’espace et la conduite de ce véhicule. Mais il arrive souvent que, dans le but de faire différent, on rate simplement la cible. La première Tribeca présentée au Salon de l’auto de Genève en 2003 avait laissé la presse automobile perplexe. L’intégration de la grille Subaru, qui ressemblait à un siège de toilette, ne fonctionnait pas du tout. Cette calandre a d’ailleurs fait l’objet de nombre d’essais et de beaucoup d’erreurs avant que ne soit finalement prise la décision de retirer pour de bon le modèle de la route en 2014.
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Jeep Compass 2006
Nous pourrions utiliser les expressions « étirer la sauce » ou « profiter d’un statut » quand on nous présente un sous-produit. C’est un peu l’idée derrière le Jeep Compass, qui n’a en fait rien d’un Jeep sauf le nom. Il s’agit dans les faits d’un châssis du non moins raté Dodge Caliber que Jeep a réussi à enlaidir. Le Compass ne possède aucune des qualités de franchisseur qui a rendu Jeep célèbre ni le style robuste de la marque. C’est donc un pseudo-utilitaire vendu à petit prix pour profit rapide. On disait que le Jeep Compass plaisait aux femmes par son style et que les hommes préféraient le style plus vigoureux du Patriot. Quoi qu’il en soit, le Compass n’avait rien d’un Jeep.
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Acura ZDX 2010
Il est parfois difficile de comprendre pourquoi certains modèles basés sur une idée qui a fonctionné ailleurs échouent lamentablement chez l’autre. Le ZDX d’Acura s’est inspiré du succès inattendu du BMW X6. Ce créneau nouveau des utilitaires coupés offrait une belle occasion à Acura, qui s’est lancée dans l’aventure, mais avec un modèle qui montrait visuellement trop de compromis. À mi-chemin entre un utilitaire, un véhicule de luxe et une sportive, le ZDX souffrait du syndrome du divan-lit : aussi inconfortable comme divan que comme lit. Ce style hétéroclite n’aura survécu que quatre ans sur nos routes.
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Toyota Prius 2015 (IV)
On se demande souvent pourquoi une voiture hybride doit nécessairement être laide. On pourrait pointer les lois de l’aérodynamisme qui dictent la ligne ovoïde et peu inspirée de cette Prius. C’est sans doute l’apparition des aspérités qui ajoute l’insulte à l’injure et rend cette voiture si peu attrayante. Elle est, dans les faits, aussi laide qu’elle est efficace. On dit souvent que les paradigmes de beauté japonais ne sont pas les mêmes que chez nous. Sans doute que cette Prius est un exemple probant de cette culture très différente. Mais croyez bien que le style peu attirant du modèle n’enlève rien à son efficacité et à sa légendaire fiabilité.
Extrait de Tout sur l’auto