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Mazda RX-3 1973

 Sauvée d’une mort certaine


Des voitures anciennes, votre humble serviteur a eu la chance d’en voir des milliers au cours des dernières années, que ce soit en participant à des rassemblements de voitures anciennes, en rencontrant des propriétaires et des collectionneurs ou en effectuant la visite de musées et d’endroits inusités à travers le monde.

Face à chaque modèle, l’émerveillement, résultat d’une passion sans borne. Malgré tout, l’habitude et la routine s’installent parfois, comme dans tout métier. Heureusement, il y a toujours l’espoir de croiser la pièce unique, jamais encore aperçue.

C’est ce qui s’est produit il y a quelques années lorsque le destin a mis cette Mazda RX-3 sur ma route. Je participais alors à un rassemblement sur la Rive-Sud de Montréal et cette bibitte inhabituelle m’a sauté aux yeux.

Une journée mémorable, extraordinaire. Tellement que les propriétaires, un couple aussi charmant que leur voiture, sont devenus de bons amis. Tellement que l’été dernier, je suis allé faire l’essai de cette RX-3. Je vous raconte tout cela un peu plus loin, mais avant, l’histoire de ce modèle incroyable.

Les voitures japonaises

Les voitures japonaises des années 70 sont des spécimens plus rares à dénicher, spécialement chez nous. D’abord parce qu’elles ne se vendaient pas en aussi grand nombre que les créations américaines à l’époque, mais surtout parce que lorsque la rouille les attaquait, leur tôle cédait comme du bois face à une colonie de termites.

Pour survivre à l’épreuve du temps, elles avaient besoin d’être conservées dans un garage ou bien servir très peu.

Pour les modèles qui, par miracle, réussissaient à traverser l’épreuve du temps sans se désintégrer restait la difficile tâche de la restauration ; les pièces sont plus difficiles à obtenir.

Morceau d’histoire

En conséquence, les voitures japonaises des années 70 sont plus rares. Imaginez alors découvrir une Mazda RX-3 à moteur rotatif encore en état de rouler. Imaginez maintenant que celle-ci est d’origine et qu’elle ne compte que 27 000 miles. C’est un peu comme gagner à la loterie.

C’est exactement ce qui est arrivé aux propriétaires de cette voiture.

En prime, leur bijou est un véritable morceau d’histoire. En 1973, l’aventure du moteur rotatif était relativement nouvelle, du moins aux yeux du public. Qu’on retrouve un exemplaire toujours dans son emballage d’origine et pas garé dans un musée est incroyable.

Voici son histoire, mais avant un petit retour sur les fondations de cette pièce tout à fait extraordinaire.

Moteur rotatif — Wankel

C’est en 1929 que l’ingénieur allemand Felix Wankel met sur pied le principe du moteur dit rotatif. Règle générale, les voitures que l’on vous présente utilisent un moteur à combustion formé de pistons et de cylindres responsables de générer la puissance. La conception même du moteur rotatif est tout autre. Dans celui-ci, la combustion a lieu à l’intérieur d’une chambre circulaire dans laquelle tournent deux rotors de forme triangulaire. Ce design plus compact permet de réduire le poids et également d’extirper une puissance intéressante d’une très petite cylindrée. Aussi, la douceur du mouvement rotatif est inégalée.

En revanche, en raison de quelques facteurs (friction, combustion et étanchéité, entre autres), ce type de mécanique a un appétit vorace pour l’essence. Tellement que même au milieu des années 70, immédiatement après la crise du pétrole, certaines gens tournaient les talons devant la RX-3 en raison de sa trop forte consommation. À une époque où les grosses voitures américaines siphonnaient de l’or noir comme jamais, c’est tout dire.

Avant Mazda

On attribue souvent à Mazda le crédit pour le moteur rotatif, mais il faut savoir que c’est le manufacturier allemand NSU qui fut le premier à jouer avec l’idée pour ses voitures dans les années 50. Par la suite, les droits ont été cédés à Mazda qui a poussé l’idée un peu plus loin.

Le tout a culminé avec l’introduction de la Cosmo. Présentée au Salon de Tokyo en 1964, cette voiture iconique a fait ses débuts en 1967 et a été le premier véhicule à grand volume à utiliser le moteur rotatif. L’expression « grand volume » est ici utilisée avec réserve ; 1519 exemplaires de la Cosmo ont été construits entre 1967 et 1972. Néanmoins, un pas important venait d’être franchi.

Le moteur rotatif fera ensuite son apparition dans certaines versions de la Mazda Capella, rebaptisées alors RX-2. La RX-3, une création pensée plus petite et plus sportive que la RX-2, apparaît peu de temps après et sera commercialisée jusqu’en 1978. Le chiffre trois, c’est pour la troisième expérience à moteur rotatif menée chez Mazda.

Cette dernière offrait un design différent et rafraîchissant pour l’époque. Malheureusement, son importante consommation d’essence contrastait avec l’idée que se faisaient les acheteurs américains d’une petite voiture économique et les ventes chutèrent dès 1974.

L’année 1973 fut celle de tous les records pour la RX-3 alors que plus de 100 000 exemplaires furent assemblés. En fait, cette année-là, Mazda donnera vie à 239 871 moteurs rotatifs pour ses voitures. En 1974, les ventes de la RX-3 passaient aux environs de 30 000.

Les bases étaient quand même jetées et quelques années plus tard, une certaine RX-7 se pointait le nez sur le marché. Son succès allait dépasser toutes les attentes. Elle est rapidement devenue le modèle à moteur rotatif le plus vendu dans l’histoire de la compagnie.

En deuxième place, la RX-3. Oui, devant la plus récente RX-8.

La voiture essayée

Si l’état de la RX-3 que nous avons déniché est carrément miraculeux, sa survie tient aussi du prodige. Si cette voiture a traversé le temps, c’est qu’elle était destinée à aboutir entre les mains de Michel Dandurand, un passionné de voitures anciennes, ainsi que de sa conjointe, Lucie Lamontagne.

Cette RX-3 a été achetée neuve en Estrie le 28 mai 1974 (ce qui indique qu’on avait eu de la difficulté à lui trouver un domicile chez Mazda) par une dame répondant au nom de Thérèse Corriveau.

Après quelques années d’utilisation, un problème survient : la RX-3 refuse obstinément de démarrer. Thérèse Corriveau, certainement débitée de son achat, décide que c’en est assez ; elle prévoit envoyer la voiture au recyclage. Là, un type intervient, incapable de voir cette voiture subir un tel sort ; il acquiert la RX-3 pour une bouchée de pain.

Surprise (!) : il est aussi incapable de faire démarrer la voiture. Il lance la serviette à son tour et vend la voiture. Elle est achetée par le type qui l’a vendue à Michel Dandurand. Ce dernier l’avait acquis pour en faire sa voiture d’hiver et l’avait même équipé de pneus pour affronter la neige, pneus que la voiture chausse toujours.

Et, devinez quoi : il a été, lui aussi, incapable de la faire démarrer.

Tout ça nous mène en 1997, le moment où Michel Dandurand aperçoit une annonce concernant cette RX-3, à vendre, encore une fois. La voiture a à ce moment moins de 20 000 miles.

« Je suis allé la voir et le type m’a bien sûr indiqué qu’elle ne partait pas. Il me disait que le problème était avec l’ignition. À mon retour à la maison, j’ai fait venir un ensemble de réparation et je suis allé le lui porter en lui disant qu’il pourrait désormais la faire démarrer. »

Niet.

Deux mois plus tard, Michel Dandurand rappelle le vendeur et lui fait une offre sur cette voiture qui semble maudite. Il présente cette RX-3 à un cousin mécanicien qui en vient à la conclusion que le moteur est kaput.

Puis, intervient la compagne de Michel Dandurand. « Elle connaissait quelqu’un qui travaillait au département des pièces dans une concession Mazda et nous avons décidé de présenter le problème à cette personne. J’avais acheté tous les livres de mécaniques Mazda de l’époque. En voyant le moteur, le diagnostic est rapidement tombé ; ce dernier avait sérieusement besoin d’une mise à jour. En fait, des fils avaient été inversés, tout comme les bobines d’allumage. 300 $ plus tard nous mettions le moteur en marche », raconte avec amusement Michel Dandurand.

Depuis, la petite RX-3 effectue quelques sorties chaque été, elle qui a même profité d’une peinture fraîche au passage. Au moment de notre séance de photo, elle franchissait le cap des 27 000 miles.

Peut-on parler d’un miracle ? Clairement.

Quant à l’expérience au volant, elle est absolument extraordinaire. Ce qui frappe le plus, c’est le caractère maniable du bolide, mais surtout, le fait qu’il se montre très solide. Son millage y est pour beaucoup, car l’usure à laquelle on s’attend d’une voiture ancienne n’y est pas ici. La conduite de cette RX-3 doit être semblable à celle d’une version qui était pratiquement neuve au milieu des années 1970.

L’autre surprise, c’est la réponse de la mécanique. La puissance a beau n’être que de 110 chevaux, le poids, de moins de 2000 litres, permet de bien extirper la puissance pour obtenir quelque chose de probant. La boîte de vitesse est encore agréable à maîtriser et montre une belle précision considérant son âge.

Et ce qui plaît le plus, c’est le voyage dans le temps qu’autorise le modèle. C’est simple, on est à l’été 1973 au volant de cette voiture qui n’est pas près de nous quitter.

Conclusion

Quelle conclusion tirer de cette histoire rocambolesque ? Une chose. Avant d’abandonner sur un véhicule, il faut lui faire voir le bon docteur, celui qui va diagnostiquer avec justesse le problème qui l’afflige.

En médecine, ne dit-on pas qu’il est toujours bon d’obtenir une deuxième opinion?

Fiche technique

Marque : Mazda

Modèle : RX-3

Année : 1973

Production : un peu plus de 100 000 

Prix : environ 3000 $ US

Moteur : Moteur rotatif de 1,1 litre

Puissance : 110 chevaux @ 7000 tr/min

Couple : 99,6 livres-pieds @ 4000 tr/min

Poids : 1940 livres (les informations varient selon les sources)

Transmission : automatique à trois rapports

Modèles similaires de 1973 : aucun à moteur rotatif

 

 

 

 

 

 

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