Qvale Mangusta 2000-2022

Dans notre série où l’on vous présente un modèle ancien pour chacune des lettres de l’alphabet, il était clair qu’un petit défi nous attendait à la dix-septième, le Q. Pourquoi ? Parce que les entreprises dont le nom commence par elle ne sont pas légion. Cependant, une s’est imposée d’emblée, soit Qvale.

Pour comprendre comment cette entreprise est née, il est nécessaire de faire un retour en arrière.

L’importation de voitures

En fait, l’histoire de la marque s’amorce indirectement avec la naissance de British Motor Car Distributors à San Francisco, en 1947. Cette entreprise, créée par Kjell Qvale, avait pour objectif d’importer des voitures de luxe européennes en Amérique du Nord. Des marques comme Jaguar, Rolls-Royce, MG, Austin, mais également autre qu’anglaise telle Porsche, Maserati et Lamborghini. Et aussi certaines voitures de la compagnie De Tomaso.

L’homme d’affaires va même s’impliquer et devenir l’actionnaire majoritaire dans la firme Jensen Motors. Sur le plan local, il sera un des piliers derrière la naissance du Salon de l’auto de San Francisco et du Concours d’Élégance de Pebble Beach. Il a aussi reçu le crédit pour le concept du virage tire-bouchon du célèbre circuit de Laguna Seca, toujours en Californie.

Bref, un homme impliqué et passionné par la chose automobile. Son fils, Bruce, va prendre la relève de l’entreprise. Ainsi, lorsque Alejandro de Tomaso tente de faire revivre sa compagnie avec un nouveau modèle à la fin des années 90, mais se voit confronté à des problèmes financiers, il trouve un partenaire de choix dans la personne de Bruce Qvale. Kjell Qvale, toujours actif, va financer l’aventure.

Cependant, au moment où la nouvelle voiture prévue devait faire ses débuts, on ne s’entend pas sur la suite des choses. Bruce Qvale prend alors les affaires en main. Le modèle devait se nommer De Tomaso Mangusta (en l’honneur d’un modèle appartenant au passé de la marque), mais De Tomaso refusa de prêter son nom. Voilà pourquoi la voiture est connue comme la Qvale Mangusta.

284

Au total, 284 unités de cette sportive ont été assemblées. Cependant, un nom de marque inconnu, un style controversé et une mise en marché pour le moins difficile ont rendu les choses compliquées. Bruce Qvale allait vendre les droits sur son modèle au groupe MG Rover en 2003. Son histoire allait donc être très courte.

Quant à la voiture, elle était animée par un moteur V8 de 4,6 litres (la mécanique de la Ford Mustang Cobra SVT de l’époque), lequel proposait une puissance de 320 chevaux et 314 livres-pieds de couple. Un temps de 5,3 secondes était possible au 0-97 km/h. Le modèle se vendait 84 200 $ américains. La majorité des exemplaires ont d’ailleurs été vendus en sol américain.

Son design, signé par Marcello Gandini, avait le mérite d’être original. Et même si la voiture portait d’autres pièces de la Mustang (système d’alimentation en carburant, colonne de direction, commutateurs et cadrans à l’intérieur), elle n’en avait pas le style.

Pour ce qui est de l’expérience au volant, les experts de l’époque la comparaient à celle de la… Ford Mustang. En fait, on expliquait que le seul avantage à choisir cette auto était son exclusivité, car elle ne valait pas les 50 000 $ supplémentaires exigés pour la mécanique et l’agrément de conduite qui était livrée chez Ford.

Une voiture unique dotée d’une histoire qui l’est tout autant. La Qvale Mangusta est dans une classe à part en fait de rareté.

Sur le marché aujourd’hui, Hagerty estime le prix d’un exemplaire en parfaite condition à 40 400 $. C’est préférable à un modèle à restaurer, car à 13 800 $, la valeur d’un tel exemplaire a le potentiel de vous ruiner avec les coûts que pourrait représenter une remise à niveau.

En octobre l’an dernier, une Qvale Mangusta 2001 s’est vendue 26 250 $ sur le site Bring a Trailer. Ça vous donne une idée.