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SsangYong ou les deux dragons en quête de stabilité

En près de 70 ans d’existence, ce fabricant a changé de mains cinq fois


  • Lieu d’origine : Corée du Sud
  • Fondation : 1954

L’histoire de SsangYong ressemble à une course à obstacles. Cette marque sud-coréenne dont les origines remontent à près de 70 ans n’a cessé d’être impliquée dans des fusions, des restructurations et des changements de propriétaire. Après le Groupe SsangYong, un important conglomérat coréen qui avait acheté Dong-A Motor pour en faire SsangYong Motor, en 1986, la marque a été reprise successivement par la coréenne Daewoo, la chinoise SAIC, l’indienne Mahindra & Mahindra et, finalement ce mois-ci, la coréenne Edison Motors. Drôle d’ironie pour une marque dont le nom évoque deux dragons vivant en harmonie.

Spécialiste des utilitaires de grande diffusion, la marque SsangYong semblait promise à un succès assuré dans un marché mondial qui, depuis trois décennies, a un appétit croissant pour ce genre de véhicules, surtout l’Amérique du Nord. Mais, depuis sa reprise en 2011 par Mahindra, le numéro 2 indien, SsangYong stagne.

Promesses et espoirs de Mahindra

À la conclusion de l’acquisition, le président de Mahindra, Pawan Goenka, clamait haut et fort son désir de faire progresser la marque. Des 113 001 unités produites en 2011, sa production devrait grimper à 160 000 unités dès 2013, puis à 300 000 en 2016. Cette année-là, on envisageait même d’accéder au marché nord-américain. 

Mais, il n’en fut rien. Durant le règne de Mahindra, SsangYong n’a jamais posé un pneu sur notre continent et son usine de Pyeongtaek (d’une capacité de 220 000 unités par an et située à 70 kilomètres au sud de Séoul) n’a livré que 130 000 véhicules par an en moyenne. Au mieux, elle aura frôlé la cible de 2013 en livrant 155 844 véhicules en 2016 ! 

En 2021, SsangYong a atteint un creux historique avec tout juste 82 009 véhicules produits. La marque s’est alors retrouvée au cinquième rang des constructeurs coréens loin derrière (dans l’ordre) Hyundai, Kia, GM Korea et Renault-Samsung. Ce chiffre ressemble d’ailleurs à des « poussières » lorsqu’on le compare aux 1,6 million de Hyundai et aux 1,4 million de Kia livrés cette année-là. 

Exacerbé par la pandémie, ce recul n’était pas nouveau. Les ventes de SsangYong déclinaient depuis 2017, alors que ses pertes financières s’accumulent chaque année. Mahindra n’a jamais réussi à juguler cette hémorragie et, plutôt que de faire les investissements promis maintes fois, dès 2020, on s’est mis à la recherche d’un acheteur.

Nouveau proprio coréen

Ce mois, la marque des deux dragons a changé de propriétaire encore une fois. Ses actifs appartiennent désormais à un consortium mené par Edison Motors, un fabricant de bus électriques. Une entreprise dirigée par Youngkwon Kang, un homme qui affirme que « d’ici 10 ans, Edison Motors aura dépassé Tesla » ! 

M. Kang envisage de faire de SsangYong une marque 100 % électrique. Ça ressemble à un projet ambitieux compte tenu du fait que le premier VÉ de la marque, le Korando e-Motion, n’a fait ses débuts que l’été dernier. 

Pour les Coréens, le Korando est un modèle important. Issu de la contraction de « Korean Can Do », ce nom désigne un véhicule produit depuis 1983. Cette année-là, la société Geohwa, qui assemble des Jeep sous licence, renomme ainsi ses différents modèles. L’année suivante, Geohwa est rachetée par Dong-A Motor, l’entreprise qui deviendra SsangYong Motor. L’appellation Korando perdure depuis plus de 40 ans, si bien qu’elle figure dans l’édition coréenne du Livre des records Guinness sous la rubrique du « modèle automobile le plus ancien du pays ».

Gamme diversifiée

Ce modèle populaire fait partie d’une gamme diversifiée de camions légers dotés de moteurs à essence ou diesel. Il s’agit des utilitaires compacts Tivoli et Tivoli XLT, de deux utilitaires de taille moyenne, le Korando à 5 places et le Rexton à 5-7 places, et, enfin, un modèle grand format appelé Rodius dont l’aménagement peut accommoder de 7 à 11 personnes ! SsangYong fabrique également une camionnette appelée Musso. De la taille d’une Toyota Tacoma, elle partage le châssis à longerons du Rexton.

Lancé en 2015, le Tivoli est rapidement devenu le favori de la marque. C’est aussi le premier modèle qui a été développé sous la direction de Mahindra. Le constructeur indien en a d’ailleurs tiré un clone, le XUV300, qui est commercialisé sur son propre marché depuis 2019. Fait à noter, Tivoli est une appellation empruntée à une ville italienne de la province de Rome. Ce nom a aussi la particularité de signifier « I love it » lorsqu’on le lit à l’envers !

SsangYong a aussi produit des berlines de luxe et des limousines appelées Chairman. Lancée en 1997, la première génération de cette voiture (renommée Chairman H en 2008) était une variante produite sous licence de la Mercedes-Benz Classe E « W210 » lancée deux ans plus tôt. Elle a été fabriquée jusqu’en 2014. Par ailleurs, en 2008, SsangYong a lancé une seconde génération de ce porte-étendard, la Chairman W. Ce modèle qui était original se voulait plus prestigieux encore. Il a été produit jusqu’en 2017 en quantité limitée, comme son prédécesseur.

Présence mondiale

Malgré les embûches rencontrées au fil des ans, aujourd’hui la marque SsangYong est présente dans une centaine de pays d’Europe, d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale, de même qu’en Inde et en Chine. Environ la moitié des véhicules qu’elle produit à son usine de Pyeongtaek sont absorbés par le marché local. Ça en laisse peu pour l’exportation.

Moments marquants de l’histoire de SsangYong

1954 • Fondation des ateliers Ha Dong-Hwan Motor où sont construits des camions et des véhicules spéciaux; l’entreprise dessert, entre autres, les forces armées américaines à partir de 1964.

1974 • Création de Shinjin Jeep, un partenariat unissant Shinjin Motors et American Motors produisant localement des produits Jeep.

1977 • Ha Dong-Hwan Motor devient Dong-A Motor Co. Ltd.

1981 • Shinjin Motors devient Geohwa Co.

1983 • Geohwa crée l’appellation Korando.

1984 • Dong-A fait l’acquisition de Geohwa.

1986 • Le Groupe SsangYong fait l’acquisition de Dong-A et renomme cette division SsangYong Motor.

1991 • Création d’un partenariat unissant SsangYong Motor et Daimler-Benz ouvrant la voie à un partage de technologie.

1993 • Lancement du SsangYong Musso, premier véhicule développé à partir de technologies issues de Mercedes-Benz.

1997 • Lancement de la SsangYong Chairman, une voiture développée à partir d’une plateforme et de mécaniques de la Mercedes-Benz Classe E « W210 ».

1997 • Prise de contrôle par le constructeur sud-coréen Daewoo Motor.

2001 • Lancement du SsangYong Rexton (1ere génération) utilisant des technologies issues de Mercedes-Benz.

2004 • Prise de contrôle par le constructeur chinois SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation).

2011 • Prise de contrôle par le constructeur indien Mahindra & Mahindra. 

2015 • Lancement du SsangYong Tivoli, premier modèle développé sous la gouverne de Mahindra & Mahindra. 

2022 • Prise de contrôle par le consortium sud-coréen dirigé par Edison Motors. 

Photos : SsangYong.

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