Subaru Outback 2023 : Premier contact
Un timide pas en avant
Huntsville, Ontario – Lancée en 1995, la familiale surélevée la plus connue du globe a démontré au fil des années qu’il n’était pas nécessaire d’avoir un look de camion pour répondre aux besoins des jeunes familles. D’ailleurs, d’autres constructeurs ont repris l’idée, notamment du côté de Volvo et Audi, mais l’Outback est toujours restée au-dessus de la mêlée. Et c’est probablement pour cette raison que Subaru a décidé de remanier le modèle pour 2023. Rendue à sa sixième génération, la Subaru Outback n’est plus tout à fait une version familiale d’une berline auquel on a greffé des éléments de suspension plus robustes et une protection additionnelle tout autour de la carrosserie. Même si elle a encore un air de famille avec les Legacy Outback précédentes – surtout celles en service depuis 2010 –, la plus récente création de Subaru lutte surtout dans le segment des multisegments intermédiaires; on pense notamment aux Ford Edge, Honda Passport et Nissan Murano, tous des véhicules bien différents de la recette Outback.
Il y a du nouveau pour la nouvelle année
Passons tout de suite aux choses sérieuses, le modèle qui se distingue de la version introduite en 2020 par sa grille de calandre plus imposante à l’avant, mais aussi par le design du pare-chocs qui accueille ces fausses trappes de ventilation, Subaru qui considère que ces gros « C » en plastique noir protègent mieux la carrosserie lorsque le véhicule s’aventure sur un chemin légèrement accidenté. D’un point de vue personnel, je dois avouer que la voiture m’est apparue plus jolie qu’au dévoilement du modèle au Salon de New York plus tôt au printemps dernier, une impression que j’attribue au fait que les modèles essayés étaient habillés de couleurs foncées : les panneaux de plastique se mêlent un peu mieux à cette devanture chargée.
Mais, ce n’est pas tout, car les phares aux DEL, les antibrouillards aux DEL, le plastique autour des passages de roues et le pare-chocs arrière sont tous de nouvelle facture pour l’année qui vient. Et même si le plastique appliqué à la carrosserie adopte un style plus ciselé – à l’instar de la berline WRX par exemple –, la Subaru Outback Wilderness introduite l’an passé demeure l’option la plus « robuste » de la gamme, et ce, malgré le fait qu’elle conserve le design de l’année-modèle 2022. Notez aussi que le design des jantes de 18 pouces, réservées aux livrées Limited XT et Premier XT, est nouveau en 2023.
Il faut aussi parler de cette nouvelle livrée Onyx qui se greffe à l’alignement, cette nouveauté qui mise surtout sur une apparence assombrie avec plusieurs éléments de couleur noire à l’extérieur. D’ailleurs, l’Ascent est également disponible avec cette finition « urbaine » comme se plaisent à l’appeler les stratèges de la marque. L’habitacle reçoit également les sièges recouverts de ce matériel plastifié – et facile à laver – avec des surpiqûres contrastantes vert lime, des jantes de couleur anthracite et une version plus poussée du système X-Mode, sans être aussi « capable » que celle de la Wilderness.
Si l’Outback Onyx profite d’un look plus « sportif », l’adjectif ne s’applique pas vraiment à ce qui se trouve dans le compartiment moteur. En effet, l’Outback doit vivre avec le 4-cylindres à plat atmosphérique de 2,5-litres qui livre une puissance de 182 chevaux et un couple de 176 lb-pi. Pour avoir accès au bloc turbocompressé de 2,4-litres, il faut plutôt se tourner du côté de l’Outback Wilderness, cette livrée qui commande un supplément de 4 500 $ par rapport à cette version Onyx.
Une Outback plus connectée
Bien conscients de la réalité automobile en 2023, les gens de Subaru ont également bonifié la connectivité de la familiale maison. La recharge sans fil pour appareil intelligent est livrée d’office à partir de la livrée Tourisme, il y a de nouveaux ports USB-C aux deux rangées de sièges et le gros écran central a enfin reçu une modification toute simple pour le contrôle de la température. Subaru a entendu nos plaintes sur la complexité d’utilisation des sièges chauffants par exemple ou même la climatisation. Résultat : ces « boutons tactiles » sont au bas de l’écran en permanence.
Les systèmes Apple CarPlay et Android Auto sont dorénavant sans fil… à l’exception du modèle d’entrée de gamme! Le système Starlink a également été révisé pour accueillir les nouvelles fonctions comme l’activation des sièges ventilés à distance ou l’ouverture du hayon automatisé. Finalement, cette curieuse nouvelle application what3words (seulement disponible sur les livrées munies de la navigation intégrée) s’ajoute aux technologies de repérage, mais franchement, outre l’originalité de cette dernière, on ne voit pas vraiment l’utilité de celle-ci.
Sachez aussi que l’Outback 2023 est équipée du système EyeSight Version 4 qui a été révisé pour accueillir une nouvelle monocaméra (avec un angle de 100 degrés), notamment. Celle-ci est toutefois limitée à la Premier XT. Cousine de l’Outback, la berline Legacy GT a également droit à cette caméra grand angle.
Bon dans tout, excellent dans rien
Pour cette virée dans la région de Muskoka, nous avons pu conduire la nouvelle livrée Onyx et la plus huppée Premier XT. Quelque chose nous dit que l’écusson Onyx sera populaire au fil des prochains mois, simplement parce que le prix de 38 695 $ est sous le cap des 40 000 $, mais aussi parce que l’Outback Onyx a de la gueule avec ses éléments assombris.
Ce bref contact avec le modèle Onyx a également été l’occasion de reconduire le « petit » moteur de 2,5-litres, le moulin de 182 chevaux et 176 lb-pi de couple qui est amplement suffisant pour une famille qui ne cherche pas à remorquer des charges impossibles ou à effectuer des dépassements à l’emporte-pièce sur l’autoroute. Dans certaines côtes du nord de l’Ontario, le 4-cylindres à plat s’est exprimé haut et fort lorsque mon pied droit s’enfonçait dans le plancher, un comportement dû à la boîte de vitesses à variation continue.
À bord de la livrée Premier XT, non seulement l’ambiance est plus riche avec le cuir Nappa qui change le parfum dans l’habitacle, mais avec le moteur turbo, la lourde familiale paraît soudainement plus légère. Bon, n’allez pas croire un seul instant que la Subaru Outback est une voiture sport, mais disons que les reprises sont plus intéressantes.
Pour ce qui est du reste, le comportement de la familiale n’a pas bougé. Il est toujours aussi facile de conduire ce couteau suisse de l’automobile, quoique la direction s’avère lourde par moments. Le rayon de braquage est également étonnant, tout comme le rebond de la suspension qui permet au véhicule d’aborder des virages à vive allure, quelque chose qui n’est pas toujours possible à bord d’un utilitaire.
Les gens de Subaru nous ont même fait passer par un chemin hors route, avec une portion à cadence plus soutenue où même quelques roches m’ont causé des sueurs froides; disons que j’ai eu peur de me retrouver avec une crevaison dans les bois. Une deuxième portion hors route a toutefois démontré qu’une familiale Outback équipée de pneus quatre saisons n’est pas exactement l’égale d’un Jeep Wrangler… ou même de la livrée Wilderness.
En effet, malgré le système X-Mode placé avec la fonction Deep Snow/Mud, les ornières creusées par une douzaine de véhicules avant mon passage m’ont stoppé dans ma progression, tellement en fait que j’ai dû faire appel à un véhicule de secours pour m’extirper de ce trou boueux.
Conclusion
La Subaru Outback n’a finalement pas beaucoup changé, du moins dans sa formule de base. Il y a toujours cette impression de conduire une voiture, la qualité d’assemblage est excellente pour un véhicule grand public et l’espace cargo est merveilleux pour un véhicule intermédiaire. Certes, la mécanique de base peut s’essouffler par moments, mais la mission de la familiale n’est pas de battre des records de vitesse. Au risque de me répéter, l’Outback est bonne dans tout, mais excellente dans rien!
Forces
Le confort général
L’espace cargo
L’efficacité du rouage intégral
Faiblesses
La mécanique de base paraît essoufflée par moments
L’application what3words, vraiment?
Toujours aucune option électrifiée à l’horizon