Chevrolet Volt 2017

L’Annuel de l’automobile 2017

Évolution

Chevrolet

Volt

La solution de l’heure

Cette chère Volt! Que n’a-t-on pas dit à ton sujet, parfois dans le mille, très souvent dans le champ. Tu es née en 2011 des suites d’un éclair de génie. Alors que la voiture électrique balbutiait et que dans son sillon se multipliaient les histoires d’horreur où le brave proprio avait manqué de jus ou avait frôlé la syncope de peur d’en manquer, voilà que GM propose un VÉ, certes, mais qui dispose aussi d’un moteur à essence, au cas où. Puis ta deuxième génération millésimée 2016 se pointe avec de nettes améliorations.

Tour du propriétaire

Il n’y a pas si longtemps, quand une voiture hybride émergeait, il fallait qu’elle ne passe pas inaperçue. Je suis hors norme, donc j’affiche fièrement ma différence. La nouvelle Volt n’est plus là. Autant la première jouait un peu la carte de la science-fiction, autant la seconde se veut une jolie automobile compacte – format Cruze, même plateforme – qui rentre dans les rangs.

Vie à bord

Deux gros changements notables. D’abord, les stylistes se sont débarrassés de la console centrale à l’aspect cool mais à l’utilisation tactile couci-couça en faveur d’une planche où l’on retrouve avec soulagement boutons et interrupteurs familiers. La deuxième nette amélioration est que la Volt peut désormais transporter cinq personnes au lieu de quatre. On a réussi à installer une banquette 60/40 normale en aménageant mieux le bloc de batteries lui-même allégé. Cela dit, l’espace reste compté et cette cinquième place surtout dépanne. Sous le hayon, les dossiers relevés, comptez quelque 300 litres de chargement, soit moins que la moitié de la capacité d’une Prius. Et tant qu’à grogner : beaucoup de plastique et pas moyen d’obtenir des réglages électriques pour son siège.

Technique

Dans le fond, la Volt est une hybride enfichable. Elle parcourt d’abord un certain nombre de kilomètres sans une goutte d’essence grâce à ses deux moteurs électriques (149 chevaux), puis avant que la batterie ne soit complètement épuisée, un 4-cylindres prend le relais. La confusion est née de la croyance que cet engin propulse l’auto, alors qu’en réalité, il génère de l’électricité.

Cet ingénieux principe est resté le même d’une génération à l’autre, mais les ingénieurs l’ont peaufiné. De un, l’autonomie 100 % électrique est passée sur papier de 60 à 80 kilomètres grâce notamment à une pile au lithium-ion de meilleure capacité (18,4 kWh au lieu de 16,5); de deux, le bloc à injection directe a vu sa cylindrée passer de 1,4 à 1,5 litre, sa puissance de 84 à 101 chevaux et son alimentation en essence de premium à ordinaire.

Côté recharge : 120 volts (13 heures, trop long) ou 240 (4,5 heures, beaucoup mieux). Après avoir parcouru les quelque 675 kilomètres auxquels donnent droit une batterie et un réservoir pleins, vous pouvez espérer moins de 6 litres aux 100 kilomètres.

Au volant

La Volt est agréable à conduire. Son calme, son assurance repose du stress quotidien. Quand le moteur à essence entre en jeu, c’est à peine si on le remarque. Les électrons fournissent des accélérations relativement vives. Quant à l’autonomie tout électrique, elle ne sera jamais, l’hiver, celle annoncée par le constructeur. À chaque fois, par grand froid, j’ai vu le compteur de l’autonomie décroître plus rapidement que le nombre de kilomètres réellement parcourus.

Mais, au moins, pas de souci : quand le jus déserte, l’essence rapplique. Zéro angoisse. Et quand enfin la pratique rejoint la théorie, par une belle journée d’été où en plus le freinage en ville enrichit notre dépôt électrique, c’est le bonheur! Et comme il est prouvé que l’homo americanus ne roule pas souvent plus de 80 kilomètres par jour de semaine, il vaque à son boulot-dodo en se foutant des caprices du prix de l’essence.

Conclusion

La Chevrolet Volt est une solution intéressante pour ceux qui a) veulent diminuer leur dépendance au pétrole; b) seraient trop nerveux au volant d’une auto tout électrique; c) n’ont pas le budget pour Tesla; d) et préféreraient conduire un réfrigérateur plutôt qu’une Prius. La volonté de rouler plus vert doit compter aussi, car il existe plusieurs compactes moins chères, plus spacieuses et plus puissantes sur le marché. Enfin, tous ces beaux calculs seront chambardés quand Chevrolet elle-même jettera sa Bolt dans la mêlée.

Forces

Un compromis séduisant

Jolie dehors et dedans

Conduite saine et relaxante

Faiblesses

Banquette arrière étriquée

Prix élevé

Fiabilité perfectible