Subaru Impreza 2013

Subaru Impreza

La maturité à 20 ans

Pas très jolie, lente et peu raffinée, telle était l’Impreza lors de son introduction, en 1993. Vingt ans plus tard, elle s’est améliorée au point de devenir l’une des meilleures de sa catégorie. Grâce à ses versions sportives (WRX et STI) bien appuyées par leurs succès en rallye, la berline compacte sans histoire est devenue une vedette des jeux électroniques de course automobile, s’attirant ainsi une clientèle bien ciblée qui ne voudrait pour rien au monde rouler en Corolla ou en Sentra.

CARROSSERIE

L’Impreza actuelle, renouvelée il y a deux ans, se fond dans la masse. C’est d’autant plus décevant que des compactes comme la Mazda3, la Focus, l’Elantra et la Cruze ont redéfini les standards esthétiques de ce segment. Elle demeure l’une des rares dans cette catégorie à être proposée en configuration bicorps (hatchback). Une berline traditionnelle à trois volumes, avec un coffre arrière, est aussi offerte.

HABITACLE

Banal est un euphémisme pour décrire cette décoration inodore, incolore et sans saveur. À la limite, c’est déprimant. Et ce n’est pas la qualité des matériaux qui peut compenser, car les tissus et les plastiques font plutôt bon marché. Les esprits cartésiens retiendront plutôt les points forts de l’habitacle : une construction rigoureuse (pas un bruit à l’intérieur, même sur une chaussée en très mauvais état) ; une ergonomie sans faille (commandes simples, d’utilisation intuitive et à portée de la main) ; et l’aspect pratique (beaucoup de rangement, un grand coffre ou, encore, un hayon arrière toujours apprécié). L’habitabilité, aussi : l’Impreza est une des compactes qui offre le plus dégagement pour la tête et les jambes à l’arrière.

À l’avant, les baquets sont moelleux, en plus d’offrir un maintien et un soutien lombaire tout à fait corrects. On est assis haut dans une Impreza, ce qui corrige une lacune des modèles antérieurs. Autre amélioration notable : l’habitacle n’a jamais été aussi bien insonorisé. Hélas, il y a des choses qui ne changent pas : le rendement de la chaîne audio est toujours aussi décevant.

MÉCANIQUE

Lors de la dernière refonte, le principal changement était sous le capot où un 4-cylindres de 2 litres a remplacé le vénérable 2,5-litres. Si elle est un poil plus lente que sa devancière, c’est surtout à cause de sa boîte à variation continue (CVT). En revanche, celle-ci optimise la consommation de carburant ; de plus, les boîtes automatiques et CVT se marient fort bien aux moteurs boxer des Subaru. Et puis, il faut bien le dire, les boîtes manuelles de ce constructeur n’ont jamais impressionné personne.

Cela dit, ce moteur atypique n’a rien perdu de son caractère. D’accord, il est moins souple, moins doux aussi que les petits moteurs de Honda ou de Toyota ; mais il est nettement plus expressif et moins avare de sensations. Mieux encore, il n’a jamais été aussi frugal, ce qui était l’objectif avoué de cette réduction de la cylindrée et du jumelage avec une boîte CVT.

COMPORTEMENT

Le comportement routier demeure LE point fort de l’Impreza, et ce, sans que le confort n’en souffre. Cette voiture repose sur un très bon châssis, rigide et bien affûté, qui lui confère de réelles aptitudes pour la conduite sportive. Le travail des trains roulants y est aussi pour beaucoup, tout comme la direction. L’impression de rouler sur des rails est toujours aussi présente. Bien aidée par la motricité de sa transmission intégrale, l’Impreza tient la route comme une championne. Vous atteindrez vos limites – ou celle des pneus – avant d’atteindre les siennes, à moins d’être un pilote. Le confort n’a pas été sacrifié ; au contraire, les ingénieurs de Subaru ont fait la preuve que douceur de roulement et conduite aseptisée ne vont pas automatiquement de pair.

CONCLUSION

Les défauts chroniques des Subaru m’irritent de plus en plus : à quand une boîte manuelle agréable dans une Impreza ? Et une chaîne audio décente ? Au final, ce sont cependant les qualités qui l’emportent sur les défauts. Les qualités routières mais aussi l’ergonomie, l’habitabilité, le confort, la fiabilité et la durabilité. Et surtout, l’un des meilleurs systèmes de transmission intégrale de l’industrie de l’automobile. Quand vous y aurez goûté l’hiver, vous ne pourrez plus vous en passer.

FORCES :

• Choix de configurations (4 et 5 portes)
• Construction solide
• Habitabilité
• Habitacle mieux insonorisé
• Compatibilité moteur et boîte CVT
• Consommation à la baisse
• Équilibre confort/comportement routier
• Fiabilité

FAIBLESSES :

• Présentation intérieure déprimante
• Qualité des matériaux dans l’habitacle
• Chaîne audio médiocre
• Boîte manuelle rétive