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Un balado sur Raymond Desfossés, le « roi de la cocaïne » qui voulait fabriquer des autos

Raymond Desfossés a dévoilé sa création, la Ray Desf Italia, au Salon de Montréal de 1990.


Raymond Desfossés était riche et passionné d’automobiles. Il rêvait de créer sa propre marque. Et il l’a fait. Ainsi naquit l’imposante Ray Desf en 1990. Cette histoire aurait pu prendre une tournure similaire à celle d’autres marques d’exception, n’eût été que son créateur soit un criminel notoire.

Un nouveau balado d’enquêtes retrace le parcours fascinant de ce célèbre trafiquant de drogues trifluvien. Intitulé Le roi de la cocaïne : Raymond Desfossés, il est disponible depuis aujourd’hui sur le site de Radio-Canada Ohdio.

Histoire du « Gentleman »

La journaliste Mylène Moisan rappelle l’ascension fulgurante de Raymond Desfossés dans le monde criminel. De ses humbles débuts comme voleur de voitures, il s’est hissé à la tête d’un vaste réseau de trafic de cocaïne lié au Gang de l’Ouest, l’un des groupes criminels les plus influents du Canada.

Celui qu’on surnommait « le Gentleman » avait su cultiver une image de mari, de père de famille et d’homme d’affaires respectable. Cette enquête nous fait toutefois découvrir l’envers de ce personnage impitoyable, qui a commandé de nombreux assassinats, dont un contrat avorté contre Maurice « Mom » Boucher.

Balado en 5 épisodes

Constitué de cinq épisodes de 30 minutes, ce nouveau balado animé par Mylène Moisan Réalisation a été réalisé par Cédric Chabuel.

Journaliste au quotidien Le Soleil depuis un quart de siècle, dans le premier épisode de ce balado, Mylène Moisan admet qu’elle a une « étrange fixation » sur le monde du crime dans la région de Trois-Rivières, un milieu qu’elle observe depuis plus de 20 ans.

C’est un message envoyé par un ancien agent source de la GRC qui lui a donné l’idée de ce balado. Surnommé « C44 », cet informateur venait de publier à compte d’auteur un roman biographique sur Desfossés, personnage qu’il avait lui-même livré à la police aux débuts des années 2000. Ce livre s’intitule : A1 L’Invisible – Le dernier leader du Gang de l’Ouest.

Un roman biographique passionnant

Mme Moisan et C44 s’accordent pour dire que jusqu’ici peu de choses avaient été écrites dans la presse sur cet homme d’affaires et criminel, de ses débuts à l’arrestation de 1992 qui a mis fin à ses activités. Le livre vient combler ce vide. Paru en septembre 2023, il décrit le contexte qui en fait un important caïd, il retrace ses origines humbles et sa jeunesse, sa carrière, ses pratiques, ses activités criminelles, notamment celles liées à l’automobile.

Livre « A1 l’invisible ».

« Issu d’une grande famille, Raymond a dû rapidement se mettre au travail pour aider ses parents à nourrir ses 14 frères et sœurs », nous a appris C44, avec qui j’ai pu communiquer. « Mais l’appât du gain l’a rapidement propulsé dans les magouilles familières à l’époque. C’est par son charisme et sa force de caractère qu’il s’est vite hissé au niveau de chef auprès des gens qui le côtoyaient. Que ce soit dans le monde du crime ou dans les nombreuses initiatives légales de son quotidien, il a toujours innové et su trouver les solutions les plus inventives pour mener à bien ses projets », raconte C44.

L’atelier de carrosserie qu’il avait ouvert à Grand-Mère est un bon exemple de cela. « Au départ, ce commerce devait lui donner une forme de respectabilité au sein de sa communauté, dit C44, mais en réalité c’était une devanture pour faire fructifier l’argent de ses crimes. Il a découvert rapidement qu’il pouvait gagner bien plus en volant des voitures similaires à celles qu’il devait réparer, pour économiser sur les pièces à changer. La plupart des voleurs de voitures au Québec de l’époque se vantaient d’avoir livré leurs butins au ‘‘Gentleman’’, le surnom qu’on lui avait attribué parce qu’il payait toujours plus que quiconque. »

Brève histoire de la Ray Desf

Naturellement, un chapitre de ce roman biographique est consacré à la fameuse Ray Desf Italia. Conçue à partir de 1989, elle a été dévoilée par Raymond Desfossés en personne au Salon de l’auto de Montréal, en janvier 1990.

Cette 2+2 décapotable avait une carrosserie en fibre de verre rappelant la Ferrari Testa Rossa, un châssis « F-Body » qu’elle partageait avec les Camaro et Firebird, et un V8 de 5,7 L « Street Legal Performance » de GM développant 300 ch.

Une dotation cossue comprenant, entre autres, une sellerie de cuir, des boiseries d’acajou et un téléphone cellulaire logé au centre du volant servaient à anoblir ce bolide, qu’on disait capable d’abattre les 100 km/h en 5,7 s. C’est sans oublier l’écusson rectangulaire ornant le capot arborant un lion rampant héraldique, clin d’œil évident au célèbre cheval cabré de Ferrari.

De son propre aveu, Raymond Desfossés aurait investi six millions de dollars dans le développement et la construction des trois premières Ray Desf, nous apprend C44. « L’argent ne manquait pas, de même que le génie et les associés compétents. Où en serions-nous si cet homme avait su canaliser ses efforts dans la bonne direction ? », conclut l’ex-informateur.

Ses méfaits le rattrapent

Mais les années fastes de Raymond Desfossés — et la brève histoire de la Ray Desf — ont soudainement pris fin lorsque ses méfaits, notamment un crime commis en Floride en 1985, l’ont rattrapé en mars 1992.

À partir de ce moment-là, les Québécois ont découvert l’ampleur de son implication dans le monde du crime à travers les médias canadiens et étatsuniens : affaires de meurtres, vols à main armée, voies de fait, possession d’armes et trafic de stupéfiants à grande échelle — ce qui lui a valu le surnom de « roi de la cocaïne ». Raymond Desfossés est décédé en août 2024. Il avait 73 ans.

On peut se procurer le livre A1 L’Invisible – Le dernier leader du Gang de l’Ouest en format imprimé ou numérique en consultant la boutique en ligne de Bouquinbec. Il est également disponible chez quelques membres de la coopérative des Librairies indépendantes du Québec. Même Amazon.ca l’offre !

Photos : Archives Luc Gagné et C44

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