Volkswagen Taos
Dommage
Bien des amateurs de la marque Volkswagen devaient attendre avec impatience l’arrivée du Taos. En fait, on peut soupçonner la direction de Volkswagen America elle-même d’avoir eu hâte que ce modèle arrive sur le marché étant donné que le groupe allemand n’a pas été le plus pressé de sauter dans ce virage du marché automobile vers les VUS. Mais voilà qu’avec l’Atlas, le Touareg, le Tiguan et maintenant le Taos, on peut dire que Volkswagen couvre une bonne partie de ce que les acheteurs demandent ces jours-ci.
Et ceux qui espéraient voir le Taos se comporter un peu comme une version haut perchée de la Golf seront probablement déçus, car on est plutôt loin du compte. Je ne dis pas ça souvent – en en fait, Volkswagen a généralement le don de produire des véhicules à la fois assez abordables et plutôt amusants à conduire –, mais ce coup-ci, j’ai comme l’impression que le groupe allemand a complètement raté son coup.
Cela dit, le prix de détail n’est pas mal. On peut mettre la main au volant d’un Taos pour moins de 30 000 $ (son prix de détail suggéré démarre à 26 695 $, mais il faut allonger 3000 $ de plus pour le système intégral 4Motion) et on n’a pas vraiment besoin d’opter pour une des versions plus équipées pour avoir droit à la meilleure motorisation ou à l’équipement le plus attrayant. La seule chose qui manque au Taos de base est la fonction App Connect du système multimédia qui ajoute la version sans fil de CarPlay et Android Auto à son interface, et quelques aides à la conduite additionnelles.
Malheureusement, c’est à peu près tout ce qu’il y a de bon à propos de ce véhicule. Ce qu’il y a de moins bon prend deux formes.
La première se trouve sous le capot. Le Taos est animé par un moteur turbo à 4 cylindres de 1,5 litre qui développe une puissance de 158 chevaux et un couple de 184 livres-pied. On n’a pas essayé la boîte automatique à huit rapports du Taos de base, mais pour les Taos à quatre roues motrices, on a droit à une boîte DSG à sept rapports qui, sur papier en tout cas, laisse croire qu’on aura toujours la puissance optimale et le couple maximal quand on en a besoin.
Or, c’est le contraire qui se produit : ça prend une éternité au moteur à générer du couple quand on décolle d’un feu rouge, puis la boîte est toujours en train de changer ses rapports avant qu’on puisse vraiment profiter pleinement de la puissance mécanique de façon satisfaisante. On aurait souhaité que le mode Sport de la boîte DSG corrige ce trait, mais ce n’est pas le cas. On est toujours entre deux rapports quand on souhaite accélérer. Il faut compter deux bonnes secondes pour engager le bon rapport quand on désire changer de voie sur l’autoroute pour dépasser un véhicule plus lent que soi.
Au quotidien, ça devient très frustrant. Volkswagen a pourtant développé une expertise assez unique dans le jumelage de ses cylindrées turbo et de ses boîtes de rapport, mais sur celui-là, c’est complètement raté. Même la consommation en souffre : elle avoisine les 10 litres aux 100 en moyenne, alors qu’on sent que bien ajusté, ce moteur pourrait ne consommer qu’entre 7 et 8 l/100 km sans effort.
Ça, c’était le premier problème. Le second est un peu moins grave, mais pour les gens qui achètent des Volkswagen depuis des générations (et il y en a), il va aussi peser dans la balance. Il s’agit du système audio. Il est médiocre. Je n’ai jamais vu ça dans une Volks avant, mais le son est soit beaucoup trop faible, soit beaucoup trop fort, mais on n’arrive jamais à trouver cet équilibre où la musique joue au bon volume et avec les bons réglages.
Avoir eu le temps, je pense que j’aurais engagé un pro de l’acoustique pour mettre le doigt sur le bobo. C’est embêtant surtout que le Taos a des enceintes fièrement identifiées au nom de leur fabricant, soit Beats Audio.
Là, je sors d’une semaine à bord d’un Taos et je peux vous dire que je n’achèterai jamais un casque d’écoute Beats Audio juste à cause de ça.
Bref, grosse déception. Surtout que le Taos doit rivaliser avec des modèles comme le Subaru Crosstrek, le Kia Seltos et le Mazda CX-30 qui proposent tous quelque chose de mieux.
Dommage.