À quand le vrai virage électrique ?

Tous les grands constructeurs automobiles ont embarqué dans le virage électrique. Le nombre de véhicules partiellement ou totalement électrique augmentent  chaque semaine. Il faut admettre que le virage est long et difficile à prendre. L’industrie automobile a fait face à une dure pandémie et doit maintenant se battre avec un manque de composantes électroniques en tout genre.

Des chiffres qui progressent lentement

Selon l’organisme Statistiques Canada, c’est dans les trois plus grandes provinces canadienne, la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Québec que le plus grand nombre de véhicules ZEV ont été vendus, soit 95,4 %. En Colombie-Britannique, les véhicules zéro émission représentaient 8,4 % du total des immatriculations de véhicules neufs de la province en 2020, le Québec suit à 6,8 %. En termes de ventes réelles de véhicules, le Québec est le chef de file provincial.

Un peu plus de 54 000 véhicules électriques en 2020

Au total, Statistique Canada rapporte qu’il y a eu 54 353 nouveaux VEZ (électriques à batterie et hybrides rechargeables combinés) enregistrés au Canada en 2020 – une modeste baisse de 1 812 véhicules par rapport à 2019. En pourcentage par rapport à l’ensemble du secteur automobile, cependant, les ventes de ZEV étaient en hausse, représentant 3,52 % des nouvelles immatriculations au Canada pour l’année, contre seulement 2,91 % en 2019. En chiffres absolus, c’est le Québec qui remporte la palme avec 26 102 VÉZ immatriculés en 2020 représentant presque la moitié de tous les modèles vendus au Canada. Chez notre voisin ontarien, 1,8 pour cent des nouvelles immatriculations de véhicules étaient des ZEV – en hausse par rapport à 1,2 pour cent en 2019. Le nombre total de ZEV enregistré en Ontario en 2020 (10 515) était en hausse par rapport aux niveaux de 2019 (9 762), mais n’atteignait pas encore le sommet de 2018 (16 365).

De 2,19 à 3,52 %

Entre 2019 et 2020, le pourcentage de véhicules zéro émission sur la route est passé de 2,19 % à 3,52 %. C’est une bien modeste progression. ll est vrai que le contexte est difficile, l’attente est souvent très longue si vous voulez un véhicule électrique. La quantité disponible est limitée, car la production est limitée. L’Europe avec une réglementation plus sévère pour l’environnement mobilise une grande partie de la production qui très souvent ne se rend même pas chez nous. Mais que va-t-il arriver des objectifs que plusieurs pays se sont fixés d’atteindre 70% des ventes de nouveaux véhicules  entièrement électriques en 2040 et plus taux dans certains cas ?

Des statistiques en hausse

L’agence Bloomberg fait état de trois millions de ventes mondiales de véhicules électriques pour voitures particulières en 2020. Le rapport prévoit que ces ventes atteindront 14 millions d’ici 2025 et représenteront près de 70 % des ventes de voitures neuves dans le monde et 90 % des ventes de voitures neuves en Europe d’ici 2040, même sans nouvel investissement ou incitation des gouvernements mondiaux. Mais certains gouvernements, dont le Canada, l’Union européenne et les États-Unis, ont annoncé des plans ambitieux visant à produire des émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050. Et même en tenant compte de ses prévisions optimistes, il y aura encore des voitures à combustion interne sur la route. Au-delà des belles promesses, les gouvernements devront donner un coup de pouce au marché en subventionnant l’infrastructure des véhicules électriques, en fixant des limites plus strictes aux émissions de dioxyde de carbone et en mettant en œuvre des mandats pour l’électrification des flottes de camions commerciaux, qui ont jusqu’à présent été beaucoup plus lentes à s’électrifier que le segment des voitures particulières. Le rapport suggère également de limiter la circulation des véhicules dans les centres urbains.

Sommes-nous prêts à faire les sacrifices ?

Nous devons être conscients que ce que nous vivons en ce moment n’est que le début d’un long processus de transformation et tout le monde réagit comme une personne qui doit sauter dans de l’eau glacée. On reste sur le bord de l’eau et nous regardons en nous demandant si nous allons faire le saut. L’industrie automobile a fait le saut à bien des égards. Il faut se demander si la population va faire le saut. À regarder les statistiques, il y a plus de 96 % des baigneurs qui sont encore à regarder l’eau froide en se disant qu’ils sont bien au soleil et n’ose pas encore se baigner. Il faudra trouver un moyen de les convaincre pour faire avancer la cause électrique.