C’est le moment pour le Québec de réveiller son industrie automobile

Nous avons reçu quelques bonnes nouvelles récemment en lien avec l’industrie automobile. General Motors en coentreprise avec POSCO, a commencé la construction d’une usine de matériaux actifs cathodiques (MAC) de 500 millions de dollars à Bécancour. C’est un retour de GM au Québec vingt ans après la fermeture de l’usine de Ste-Thérèse. Au même moment, le géant Allemand BASF a confirmé avoir signé une entente en vue d’acquérir un terrain de 1,5 million de mètres carrés dans le parc industriel, toujours à Bécancour. On va construire d’ici 2025 une usine de cathodes et de recyclage de batteries.
Pendant ce temps, L’Ontario manque de terrain
L’industrie automobile canadienne se retrouve à 100 % en Ontario qui a de la difficulté à trouver des terrains pour accueillir de nouvelles installations. Pendant ce temps, le Québec est reconnu comme étant l’endroit au monde où on produit l’électricité la plus propre et la moins chère. En 2021, selon Hydro-Québec, le coût moyen de l’électricité pour les gros consommateurs de Montréal, par exemple, était environ la moitié de la moyenne nord-américaine. Parmi les villes qui ont fait l’objet d’un sondage, seule Winnipeg a devancé Montréal. Les villes de l’Ontario — le cœur industriel traditionnel du Canada — étaient près du double.
Des ressources en quantité
La longue histoire du Québec dans le secteur minier et ses réserves de ressources essentielles aux batteries au lithium-ion jouent également en faveur de la province. C’est une des raisons pour laquelle GM Canada a choisi de venir s’installé au Québec, ajoutant que la main-d’œuvre instruite de la province et son régime environnemental exigeant et prévisible étaient deux autres facteurs. Le Québec est aussi une porte d’entrée sur le continent nord-américain pour la multinationale. Nous sommes tout prêt des États-Unis et le Mexique se fait facilement en transport terrestre.
Il faut maintenant aller plus loin
Le Québec qui est l’endroit idéal pour construire des véhicules électriques doit maintenant faire un pas de plus en avant et aller installer des lobbyistes chez les grands constructeurs. Nulle part ailleurs les constructeurs automobiles ne trouveront d’aussi bonnes conditions qu’au Québec pour produire des véhicules verts. L’électricité produite est la plus propre et parmi les moins cher au monde. Le Québec possède de la main-d’œuvre qualifiée, des ressources en quantité et des terrains pour accueillir tout ce beau monde. Le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon a déjà fait savoir en mars dernier que le Québec ne s’arrêterait pas là et qu’il se concentrerait sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des batteries, de l’extraction et du traitement à l’assemblage et au recyclage des batteries. J’irais plus loin en disant que le moment est propice pour le Québec de voir plus loin et de faire des démarches pour construire des voitures chez nous.
Au-delà de la chaîne d’approvisionnement
Le Québec doit prendre les devants sur l’avenir de l’électrification des transports pendant qu’il en est encore temps. Il faudra pousser fort face au géant américain. Toutefois, le Québec a tous les atouts dans son jeu. Il doit seulement le démontrer et convaincre les grands de l’automobile que le Québec est l’endroit rêvé en automobile. Depuis la nuit des temps, nos richesses ont été transformées ailleurs pour ensuite nous être revendues à fort prix. Il serait temps que l’on puisse prendre notre destiné en main et voir à devenir des joueurs de premier plan dans l’industrie automobile.