Et si on demandait au conducteur d’être plus vigilant

Depuis quelques années, les systèmes d’aides à la conduite sont devenus partie intégrante du monde automobile. Sauvent-ils vraiment de vies ? Avons-nous besoin de véhicules encore plus intelligents et surtout quelle est la meilleure façon d’implanter les plus récentes technologies en matière de sécurité automobile ? Tous les jours je conduis derrière des gens qui font des choses incroyables au volant d’une voiture. De la lecture d’un journal, au maquillage en passant par le rasage et le déjeuner. J’ai même vu quelqu’un changer de vêtement en conduisant.

Quelques statistiques qui font réfléchir

Au Canada, environ 94 000 personnes ont été tuées dans les accidents de la route entre 1984 et 2013 — c’est plus de 3 000 morts chaque année. Aux États-Unis, ce nombre s’approche des 33 000 victimes par an. Dans le monde entier, le nombre de décès annuellement attribuables aux collisions routières atteint 1,25 million. Le NHTSA aux États-Unis avance que 94 % des accidents est le fait d’une erreur humaine et aurait pu être évité. Dons, il semble assez clair que l’aide à la conduite électronique a un rôle à jouer.  Il reste maintenant à le définir concrètement.

S’occuper du conducteur avant de s’occuper de l’ordinateur

Pendant que vous avez d’un côté les constructeurs automobiles qui se relancent à savoir qui aura le plus de gadgets électroniques sur ces modèles vous avez d’un autre côté le conducteur qui jour de moins en moins son rôle au volant d’un véhicule. J’ai obtenu mon permis de conduire en 1981. Mon père possédait à cette époque une Dodge Monaco Brougham 1977 4 portes bourgogne avec des sièges en velours et un moteur 318. Le mot électronique ne faisait aucunement partie du vocabulaire de l’époque. On demandait au conducteur d’être attentif sur la route. Conduire un véhicule moderne est devenu très distrayant. Je parle souvent avec des gens qui me confirment que leur niveau d’attention a diminué au volant.

Trop de sources de distractions

Pour bien des gens, la voiture est devenue le bureau mobile entre la maison et le travail ou simplement le bureau sur la route. Comme bien des voitures sont équipées de détecteur d’angles morts, de systèmes de contrôle de la stabilité, de régulateur de vitesses intelligents ou de système de précollision, on diminue notre attention au volant et on laisse l’électronique conduire pour nous. Zendrive, une société d’analyse de données sur les transports, affirme que dans près de 17 % de toutes les collisions qu’elle a analysées en 2020, un téléphone était utilisé dans l’un des véhicules 5 secondes avant l’impact. Selon la Federal Highway Administration, plus de 50 % du total combiné des accidents corporels et mortels se produisent aux intersections ou à proximité, la majorité d’entre elles ayant des routes contrôlées par au moins un feu de signalisation ou un panneau d’arrêt.

Le conducteur sera toujours le maillon faible

Nous sommes tous d’accord que les avancées en matière d’aides à la conduite éliminent les erreurs humaines. Mais, le problème demeure toujours l’être humain. Peu importe les efforts déployés pour concevoir nos routes dans un souci de sécurité, l’être humain — indifférent, distrait, ivre ou drogué au volant — sera toujours le maillon faible du système. La vigilance est le meilleur ami du conducteur. Ne présumez jamais que les autres usagers de la route savent ce qu’ils font, ne roulez jamais plus vite que ce que vous permet votre champ de vision et utilisez le gros bon sens. Vous éviterez ainsi plus d’accidents que tous les systèmes électroniques de la planète.