Faire un premier examen
Vous craquez pour une auto d’occasion? Avant un essai routier, le temps est venu de jeter un sérieux coup d’œil au véhicule choisi. Un examen attentif, même quand on n’est pas un pro de l’automobile, peut révéler beaucoup sur la condition réelle d’un véhicule usagé. Cet examen ne remplacera pas l’inspection d’un spécialiste avant votre transaction, mais vos premiers constats pourraient faire en sorte que vous ne vouliez même plus vous rendre à cette étape!
L’étiquette de vitre, un bon départ
Si le véhicule est vendu par un commerçant, consultez l’étiquette de vitre obligatoire. Cette dernière doit se trouver bien en vue, car elle fait partie du contrat.
Cette étiquette doit comporter :
- La description de l’auto, y compris son NIV (numéro d’identification du véhicule). Notez bien ce numéro, car il sert à vérifier l’historique du véhicule, le Registre des droits personnels et réels mobiliers (RDPRM), le dossier d’entretien, etc.
- Le kilométrage indiqué et le kilométrage réel, s’il y a une différence.
- Si le véhicule a été utilisé comme voiture de location, de taxi, de police, etc.
- La catégorie attribuée au véhicule selon son kilométrage et son année-modèle (pour l’application possible d’une garantie).
Le pare-brise
- Le pare-brise montre-t-il des éclats ou des fissures?
- Des essuie-glaces endommagés l’ont-ils marqué?
- Observez-vous des traces d’usure qui nuisent à la transparence (donc à la vision)?
Idéalement, vérifiez l’état du pare-brise sous le soleil : ce sera plus facile de voir s’il est abîmé.
Les essuie-glaces et les phares
- Examinez l’état des essuie-glaces. S’il s’agit d’essuie-glaces d’hiver, le caoutchouc ne doit pas être fissuré ou endommagé.
- Dans quel état se trouvent les lentilles des phares?
- Sont-elles usées? Un entretien sera-t-il requis?
Mini-encadré à l’intérieur du bloc Les essuie-glaces et les phares
Perte de vision – Les lentilles de phares abîmées par les débris, les abrasifs ou les intempéries deviennent parfois très opaques. Selon une étude menée en 2015 par CAA-Québec, 32 % des véhicules roulent avec des phares modérément ou sérieusement abîmés. Or, des tests montrent que des phares très opaques éclairent jusqu’à 15 fois moins que les mêmes lentilles après qu’elles aient été restaurées ! Portez donc une attention particulière à cet aspect, en sachant qu’une réfection professionnelle – largement offerte chez les garages recommandés par CAA-Québec – coûte généralement moins de 100 $.
La carrosserie
- Faites le tour de l’auto : voyez-vous de la rouille de surface?
- La tôle de la carrosserie est-elle perforée?
- Examinez le fini de la peinture : la couleur est-elle uniforme?
- Constatez-vous des renflements (des bulles) sur le fini?
- Vérifiez aussi la présence d’éclats de peinture, particulièrement sur la partie avant du véhicule, dont le capot et les bas de caisse.
La suspension
- La voiture semble-t-elle affaissée ou penche-t-elle d’un côté?
Les pneus
- Les quatre pneus sont-ils de dimensions et de marques identiques?
- Leur format est-il celui que le constructeur recommande (pour le savoir, voyez l’étiquette apposée dans le cadre de la portière du conducteur ou dans le manuel du propriétaire)?
- Les flancs des pneus ont-ils des imperfections, des craquelures ou d’autres signes de dommages apparents?
- L’usure de la semelle semble-t-elle acceptable et uniforme?
- Les pneus paraissent-ils assez gonflés?
- La roue de secours se trouve-t-elle dans le véhicule
Absence remarquée – Notez que certains modèles récents n’ont pas de roue de secours. Ils sont plutôt équipés d’un ensemble de gonflage de secours avec une bonbonne de scellant à caoutchouc. Lors d’une crevaison, une telle solution coûte en général plus cher à utiliser qu’une roue de secours, puisqu’il est habituellement impossible de réparer un pneu qui a été scellé. Il faut alors le remplacer.
Sous le véhicule
- Idéalement, faites un examen visuel du dessous du véhicule afin de noter la présence d’objets pendants (pièces d’échappement, tuyauterie, câbles, etc.).
- Avant de déplacer le véhicule, vérifiez s’il y a des fuites sur le pavage, plus particulièrement sous la section située sous le capot.
- Portez attention à la présence de perforations dans le plancher ou de corrosion importante.
Mini-encadré à l’intérieur du bloc Sous le véhicule
Un parfum trop cher – Vous détectez une odeur d’essence? Elle peut entre autres révéler la présence de fuites dans le réservoir de carburant ou les canalisations.
Sous le capot
- Les charnières qui soutiennent le capot le supportent-elles bien? Le loquet de sécurité du capot est-il fonctionnel? Ce loquet sert à retenir le capot pour éviter qu’il ne s’ouvre subitement.
- Le moteur semble-t-il « propre »? Voyez-vous des fuites d’huile ou d’autres liquides?
- Notez-vous la présence de rouille sur les pièces métalliques?
L’habitacle
- Dans un premier temps, soulevez légèrement les portières pour vérifier le jeu des charnières et portez une attention spéciale à la portière du côté du conducteur.
- Le véhicule était-il conduit par un fumeur? Remarquez-vous des odeurs, des brûlures ou une détérioration des plastiques?
- Observez l’état des garnitures et des tapis ainsi que le recouvrement des sièges. Constatez-vous des signes d’infiltration?
- À première vue, des travaux majeurs de nettoyage sont-ils nécessaires?
- N’oubliez pas le coffre : jetez-y un coup d’œil afin de déceler la présence d’une accumulation d’eau ou de rouille.
Les accessoires et les documents importants
- Actionnez les différentes commandes manuelles et assistées, par exemple :
- Mécanisme des vitres et du toit ouvrant, s’il y a lieu
- Système de verrouillage et de déverrouillage
- Commandes audio
- Système de chauffage et de climatisation
- Dégivreur électrique
- Commandes d’éclairage
- Commande des essuie-glaces
- Ouverture de la trappe à carburant, etc.
La suite au prochain épisode
Si vous manquez de temps pour certaines des vérifications ci-dessus, intégrez-les dans l’essai routier que vous ferez si le véhicule vous intéresse encore après votre premier examen.
Attention aux faux particuliers – Pour leur montrer un véhicule, certains marchands donnent rendez-vous aux acheteurs dans des lieux publics (ex. : un stationnement) au lieu de les rencontrer dans un commerce. En achetant auprès de ce genre de vendeur, vous auriez du mal à faire valoir vos droits en cas de problème : les faux particuliers travaillent sans permis et – beaucoup le réalisent trop tard – ils ne donnent pas toute l’information dont ils disposent. À commencer par leurs vraies coordonnées!
Le saviez-vous?
Un premier examen concluant, c’est un bon pas de franchi. Mais avant de signer un contrat d’achat, un essai routier en profondeur s’impose. Si (et seulement si) cette évaluation minutieuse vous paraît satisfaisante, une ultime étape s’impose : celle de l’inspection mécanique. Elle est essentielle pour découvrir toute faille qui pourrait vous aider à négocier le prix de l’auto ou encore, dans certains cas, vous inciter à annuler l’achat. Ne confiez toutefois pas cette vérification à n’importe qui. Seul un mécanicien de confiance ou un concessionnaire de la marque convoitée – évidemment, pas celui qui vend le véhicule! – devrait se charger de l’inspection. Vous pouvez aussi vous tourner vers l’un des neuf centres d’inspection automobile de CAA-Québec (1 877 626-0310) pour obtenir un portrait mécanique objectif de la voiture qui vous intéresse.
« Nous proposons quatre types d’inspection tant aux membres CAA-Québec qu’au grand public. Avec plus de 180 points vérifiés, la Maxi route permet d’obtenir l’un des bilans les plus complets sur le marché avant d’acheter une auto. »