La conduite autonome : Le mont Everest de l’industrie automobile
Je suis de cette génération de conducteur qui aime bien avoir le contrôle d’une voiture. J’avoue ne pas être un disciple de la voiture autonome pour une raison très simple. Pour être en mesure d’être sécuritaire, cette technologie devra être fiable à 100 %. Comme la perfection n’est pas de ce monde et que tout ce qui est mécanique connaît des failles, je suis incapable d’adhérer à cette approche.
Encore un très long chemin à parcourir
Après des décennies et des investissements estimés à 75 milliards de dollars dans le développement de technologies destinées à remplacer un jour les conducteurs humains, l’industrie automobile doit être honnête quant au rythme des capacités de conduite autonome et adapter les attentes des investisseurs en conséquence. Mercedes est la seule compagnie qui a introduit une conduite autonome de niveau 3 en Allemagne. Tout le reste de l’industrie automobile est encore au niveau 2 de 5 et personne n’ose encore mettre une date pour la réalisation d’un projet aussi titanesque.
Un objectif louable, mais une réalisation difficile
La conduite autonome promet, sur papier, d’améliorer radicalement la sécurité, d’accroître le rendement énergétique et de libérer les conducteurs pour qu’ils puissent se consacrer à des activités peut-être plus productives. Cette approche théorique devient très difficile dans la réalité. Trouver une technologie infaillible demeure un but difficile à atteindre. Une fois que cette technologie sera développée, il faudra aussi s’assurer que tout le réseau routier soit adapté, que les véhicules communiquent entre eux avec un réseau unique à travers le monde. Cela ressemble beaucoup à souhaiter la paix sur terre. Tout le monde veut la paix sur terre, mais personne n’a encore trouvé comment y arriver et cette quête dure depuis la nuit des temps.
Une recherche encore difficile
La recherche et le développement en matière de conduite autonome a été dispersés et incohérents, différentes entreprises poursuivant ce qu’elles pensent être un avantage technologique. Tesla a passé les six dernières années à vendre activement un produit mal nommé qu’elle appelle « Full Self-Driving », et qui a causé plusieurs accidents mortels, ce qui prouve que l’offre ne correspond pas au nom et aux promesses alléguées. D’autres constructeurs automobiles ont adopté une approche plus soucieuse de la sécurité, certains véhicules étant désormais capables de fonctionner en mode mains libres dans des environnements limités, tout en nécessitant l’attention du conducteur comme le Super Cruise de General Motors. Il faudra que le monde automobile arrête de penser aux profits du prochain trimestre, que tous les constructeurs se donnent la main et travaille sur des objectifs à long terme dans une technologie commune pour espérer un jour que la voiture autonome devienne une réalité.
Pourtant, plusieurs voitures et camions sont déjà autonomes
Cruise, la filiale de véhicules autonomes de General Motors à San Francisco a récemment annoncé l’extension de ses services limités à Austin, au Texas, et à Phoenix, où elle espère proposer des trajets sans conducteur et des livraisons commerciales d’ici la fin de l’année. Des camions de livraison ont aussi commencé des trajets sans conducteurs au Canada et aux États-Unis. La conduite autonome est le défi technologique le plus difficile à relever pour l’industrie. Des progrès ont été réalisés, mais le rythme indique qu’il reste des décennies de travail avant que l’autonomie de niveau 5 soit atteinte. L’industrie devrait s’efforcer d’ajuster les attentes des investisseurs.