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Mercedes-Maybach EQS 680 SUV 2024

À l’infini et au-delà ! (merci Buzz)


Avez-vous environ 300 000$ à consacrer à l’achat de votre prochain véhicule ?

Je veux dire sans que cette dépense nuise à vos fins de mois pour plusieurs décennies à venir.

Si vous opinez du bonnet en rigolant doucement parce que vous évoluez dans un univers où les jets privés sont plus courants qu’une location chez Communauto, je vous invite à poursuivre la lecture car j’ai peut-être quelque chose pour vous titiller la convoitise.

Une première

Ça s’appelle un Mercedes-Maybach EQS 680 SUV.

J’utilise le masculin parce que nous parlons ici d’un utilitaire. Nous avons souvent associé Maybach à une limousine, comme les modèles 57 et 62 (retirés de la circulation en 2013). D’ailleurs, Céline en avait une (peut-être l’a-t-elle encore, on ne se voit plus beaucoup, hélas).

Mercedes-Benz a acheté la marque plus que centenaire (comme elle) en 1960 mais ne l’a commercialisé qu’en 2002. Il le fallait bien. Quelques années plus tôt, BMW avait acquis Rolls-Royce et le Groupe Volkswagen avait fait de même avec Bentley. Benz n’allait quand même pas rester là les bras croisés. Il lui fallait elle aussi une division spécialisée dans les bagnoles pour ultra riches. D’où Maybach.

Bon, c’est vrai, la compagnie compte déjà dans ses rangs des VUS qui trimballent des noms plutôt similaires, tels les EQS 450 et EQS 580 (qui ont aussi des pendants en configuration sedan pour ajouter à la confusion).

Mais ceux-là évoluent dans la gamme Mercedes-Benz alors que notre vedette du jour se drape de l’étoffe Mercedes-Maybach, ce qui la positionne au point de vue de la richesse de son équipement plusieurs coches au-dessus de la plèbe.

Et le fait que ce nouvel utilitaire, attendu chez les concessionnaires d’ici la fin de l’année, soit 100% électrique (d’où les lettres EQ qui identifient chez Benz les offrandes gavées d’électrons, tandis que la lettre qui suit – S dans ce cas-ci – signale la Classe du véhicule), que ce dernier-né donc soit un VÉ procure une énorme satisfaction à l’état-major de Stuttgart parce qu’il est ainsi le premier VUS complètement électrifié à s’exhiber dans la vitrine exclusive des millionnaires, bien avant celui de Rolls, Bentley et les autres marchands de très grand luxe.

Pas pareil

Si les deux marques d’origine britannique dressent ostentatoirement au-dessus de leur célèbre grille une Flying Lady ou un B ailé, Benz y va de son étoile à trois branches au sommet d’une clôture de fanons qui semble avoir été coulée dans du plastique translucide. En utilisant la plateforme EVA destinée aux VÉ de la famille, cet EQS dispose de ses propres spécifications même si son gabarit rappelle celui du GLS.

Le nombre de logos Maybach appliqués sur la voiture est ahurissant. Il y en a partout ! L’édition Night Series, forcément amoureuse des chromes foncés, pousse cette lubie jusque dans ses roues de 21 po où un essaim de M stylisés habillent l’intégralité de la jante. Je n’ose penser à ce qu’il faudra de patience et de minutie pour les garder propres.

Les sept exemplaires que Benz avait déménagé sur l’île de Vancouver pour notre blind date à saveur internationale arboraient tous une peinture deux tons. Très chic. Dès que je me suis approché de mon carrosse, la portière du conducteur s’est magiquement ouverte à 90 degrés. Puis le hayon a suivi, m’invitant silencieusement à y déposer mes millions. L’aventure au pays des superlatifs pouvait commencer.

Tant à décrire !

Je dois me limiter aux caractéristiques du véhicule qui m’ont fait une forte première impression parce que le trajet de 207 kilomètres entre Nanaimo et Tofino, une destination prisée des touristes et des amateurs de yoga, s’est déroulé trop vite, et que la liste des petites et grandes gâteries du Mercedes-Maybach EQS 680 SUV est trop longue.

Résumons d’abord l’aspect technique : deux moteurs électriques, un pour chaque essieu, qui livrent une puissance de 649 chevaux et un couple de 701 lb-pi ; un véhicule très lourd (sur place, Benz n’a pas dévoilé son poids – ni son prix d’ailleurs – mais estimons-le à plus de trois tonnes) et pourtant en mesure d’accélérer de 0 à 100 km/h en un peu plus de 4 secondes.

Bien entendu la traction intégrale 4Matic veille au grain, de même que des roues arrière directionnelles (jusqu’à 10 degrés), une suspension pneumatique, des amortisseurs adaptatifs, ainsi que différents modes de conduite, incluant celui baptisé Maybach qui optimise le confort tous azimuts.

Sous le plancher de cet EQS se love une batterie lithium-ion de 108.4 kW qui consomme en moyenne 23 kWh aux 100 km et qui promet une autonomie de quelque 530 km (les tests européens parlent de 600 km mais ils sont toujours trop généreux par rapport à notre météo). Enfin, une vitesse de recharge de 200 kW nous ramène 80% de notre indépendance énergétique en l’espace d’une demi-heure.

Tout ça se laisse facilement conduire ? Que je vous raconte…

La poursuite

Tout à coup, dans la lunette arrière, étroite comme une meurtrière à cause de la tablette surélevée qui isole l’habitacle du hayon, je vois surgir un autre EQS.  Deux secondes plus tard, je ne vois plus que sa fausse grille tellement il est proche. Je suis pourchassé !

Il n’y a qu’un collègue pour se divertir ainsi. Gabriel Gélinas, ancien instructeur à l’école de course Jim Russell et un brin taquin.

La bonne idée est de lui céder le passage. Et ensuite, de le suivre. Enfin, essayer. Cette course d’une dizaine de minutes sur un tronçon de route de type alpin m’en a dit beaucoup sur les aptitudes sportives du mastodonte électrique.

La suspension s’est démenée comme un ver au bout de l’hameçon pour gommer mes maladresses, les irrégularités de chaussée et stabiliser l’assiette du tank ouaté, exception faite des fois où une bosse dans l’asphalte incitait les roues à défier la gravité, petit accroc à la sécurité que la 4Matic s’empressait de temporiser.

Dans les droits, le pied au plancher pour raccourcir l’écart qui se creusait après un virage, chaque accélération très satisfaisante s’accompagnait d’un léger mugissement cosmique, pendant que le fauteuil absorbait les mouvements soudains de ma carcasse avec un parfait mélange de douceur et de fermeté.

Le freinage intensif et fréquent a cependant révélé une course trop longue de la pédale. Entre la décision de ralentir très sérieusement et l’actuel moment où les étriers mordaient les disques, il s’écoulait trop de millisecondes à mon goût. À plus d’une reprise, je me suis surpris à exercer davantage de pression sur mon quadriceps afin d’obtenir le ralentissement souhaité. C’était ça ou le décor.

À l’intérieur

Des utilitaires proposent trois rangées de sièges, même chez Benz. Pas le EQS 680 signé Maybach. Trop trivial. Il préfère limiter la foule à quatre individus, à la rigueur cinq si un acheteur décide de troquer les deux sièges capitaine contre une banquette. Dans les deux cas, les places extérieures sont munies de repose-pied extensibles au toucher d’un bouton. Le trophée du confort revient toutefois au passager arrière installé à droite puisqu’il dispose d’une couchette. Afin que rien ne vienne perturber sa sieste, les designers ont rivé une tablette qui isole l’habitacle de l’espace de chargement.

Ce dernier est maigre en volume, encore plus lorsque le client choisit la glacière qui se glisse entre les deux trônes de cuir. Juste au-dessus se tient un casier pour deux flûtes à champagne et juste devant s’étire une élégante console qui renferme des tablettes amovibles pour manger, jouer ou travailler. Une autre tablette, celle-ci électronique, encourage les passagers à contrôler les deux écrans de 11,6 po suspendus devant eux et tellement d’autres fonctions que c’en est étourdissant.

Ma préférée : celle qui ordonne à l’incroyable sono Burmester de pulser une partie de ses décibels dans votre dossier. Un massage musical vous transporte ailleurs, sans oublier les oreillers qui transforment les appuie-têtes en nuage.

Le conducteur et son voisin ne s’ennuient pas non plus grâce à l’écran géant qui s’étend d’une portière à l’autre. Surnommé Hyperscreen, il recèle trois zones : celle derrière le superbe volant à palettes intéresse surtout le pilote et complète les infos projetées sur le pare-brise ; celle au centre réservée à une navigation ultra réaliste ; et celle à droite qui occupe le passager avec un clavier ou (à venir) un film. Quand le conducteur aura la mauvaise idée de regarder la vidéo du voisin, un capteur interrompra la diffusion.

La perfection ?

Désolé, elle n’existe pas. Ainsi, je me passerais volontiers des marches-pieds. Ils sont magnifiques mais encombrants. Le système automatique d’ouverture et de fermeture des longues portières exige une compréhension parfaite du manuel du propriétaire. De son côté, le capot est verrouillé, ce qui envoie le message clair qu’on ne touche à rien à moins d’avoir été formé en conséquence. Le soir, l’éclairage de la cabine rappelle un peu Las Vegas, ce qui pourrait agacer les amateurs d’aristocratie fine mais qui aura l’heur de plaire à une clientèle moins guindée. Enfin, comme je l’ai dit, l’espace de chargement sous le hayon est très limité, pire quand on coche l’option de la glacière à champagne.

Mais j’ai cessé de m’en faire pour les valises Louis Vuitton quand un ingénieur de Benz m’a expliqué que l’acheteur du Mercedes-Maybach EQS 680 SUV préférait confier ses bagages à un domestique qui les trimballait dans un autre véhicule extirpé du garage souterrain où s’alignent une douzaine de véhicules, la plupart dignes d’un musée.

Allez savoir pourquoi, ça m’a soulagé.

 

 

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