Quelles compagnies vont survivre à l’explosion des véhicules électriques ?

Nous vivons une époque de grands changements dans le monde automobile qui n’est pas sans rappeler les premiers pas de l’automobile il y a plus de cent ans. Combien d’industriels et de « patenteux » se sont lancés dans cette grande aventure au début du siècle dernier en passant faire fortune. À son apogée , il y avait plus de 300 compagnies automobiles aux États-Unis qui vendaient des voitures à essence, électriques et à vapeur. Seulement une quarantaine ont finalement survécu. On constate un peu la même chose en ce moment avec de jeunes pousses comme Tesla qui a été la première petite compagnie à brasser la cage des grandes compagnies automobiles en inspirant d’autres à faire de même

Un combat sans merci

Alors que Tesla a lancé le virage bien avant les autres et profité d’un champ complètement libre pendant 10 ans, les nouveaux arrivants ne profitent pas des mêmes conditions favorables. Les constructeurs automobiles établis se démènent comme des diables dans l’eau bénite pour conserver leurs parts de marché. Ce sera le combat d’une vie pour bien des petites compagnies, Fisker, Arrival, Rivian, Faraday Future, Lucid, Nikola et autres.

Le portrait a bien changé

Autrefois, il était extrêmement difficile de mettre au monde une compagnie automobile. On devait embaucher des armées d’ingénieurs, investir des sommes considérables pour établir un réseau national de concessionnaires et des budgets faramineux en publicité. Plusieurs ont essayé et tous, ou presque, se sont cassé la gueule. Aujourd’hui, grâce à l’avènement des sociétés d’acquisition, les jeunes pousses peuvent lever des sommes d’argent prodigieuses. Plus besoin de concessionnaires avec la vente directe au consommateur et les réseaux sociaux se chargent de votre publicité. Mais, cela ne veut pas dire qu’il est plus facile de réussir. Cela veut dire toutefois que les chances sont meilleures et nous voyons toutes sortes d’entrepreneurs dans le portait automobile qui trouvent des investisseurs qui voient une opportunité dans le lucratif monde automobile.

Ceux qui vont sans doute périr

Nous savons que Tesla a gagné son pari de faire la lutte aux grands. Même si personne n’a vraiment pris l’excentrique Elon Musk au sérieux au début, ce dernier a démontré qu’il est un redoutable dirigeant. Avec des usines en Asie, aux États-Unis et en Allemagne, Tesla s’enracine et veut encore prendre de l’expansion. Il est celui qui a tracé le nouveau modèle d’affaire automobile. D’autres ont un chemin pavé d’embûches. Pensons à des compagnies comme Workhorse qui mise sur une technologie de moteurs de moyeu qui n’est pas encore éprouvée ou encore Lordstown qui a racheté l’ancienne usine GM du même nom avec des ambitions démesurées et qui peine à produire ses premiers modèles. On peut aussi parler de Canoo qui a présenté une camionnette originale et un fourgon sympathique, sans trouver preneurs pour ces modèles. Faraday qui est parti en trombe en 2017 avec son fondateur chinois milliardaire s’est écrasé depuis et ne compte que 400 commandes pour son premier modèle, la magnifique berline FF91 que l’on attend toujours. Il y a Nikola et son fondateur qui a démissionné après avoir menti à ses investisseurs. Il reste que son plan de semi-remorques à piles à combustible est intéressant.

Ceux qui vont survivre

Il y a aussi Lucid Motors qui se voulait le grand rival de Tesla. Plus rapide, plus spacieuse, plus spectaculaire et aussi plus cher que Tesla avec une usine capable de produire 400 000 unités par année. Son PDG est l’ancien ingénieur en chef de Tesla et il connaît bien le marché. Lucid fabrique aussi les piles utilisées en Formule E. et dispose d’une technologie de pointe. Il y a aussi Fisker qui s’est associée à Magna et Foxconn qui se chargent de l’ingénierie, de la fabrication et de la gestion du programme. Rivian qui a fait un malheur en bourse dispose maintenant des fonds nécessaires pour poursuivre sur sa lancée et avec un contrat en poche de 100 000 véhicules de livraisons pour Amazon, les choses vont assez bien. La compagnie Arrival basée au Royaume uni est moins connue. Elle fabriquera des autobus et des camionnettes électriques en utilisant la microfabrication – une autre stratégie de réduction des actifs. Ce modèle commercial donne à Arrival une plus grande résilience et une plus grande flexibilité que les autres jeunes pousses. Finalement, il y a Tesla qui a repoussé toutes les frontières depuis 10 ans et qui a servi de modèles à tous ceux qui rêvaient de se lancer en affaires dans le monde des véhicules électriques.

Il est clair que les nouveaux venus vont se buter à une très forte opposition maintenant que les grands constructeurs se sont mis en mode électrique en investissant des centaines de milliards de dollars. Il faudra surveiller les Sony, Apple, Amazon et Facebook de ce monde qui eux ont les moyens de se lancer dans l’aventure et nous préparent des surprises.