Sarit, la micromobilité à saveur canadienne
Stronanch International, son constructeur, prévoit une mise en marché au Québec cet automne
Parmi les nombreuses trouvailles que réservait le récent Salon du véhicule électrique de Montréal (SVÉM) à ses visiteurs, au Stade olympique, un curieux petit véhicule électrique au nom exotique a suscité beaucoup d’interrogations et d’étonnements. Il s’appelle Sarit et ce VÉ est si petit, qu’on peut en garer quatre côte à côte dans l’espace qu’occuperait une auto ordinaire !
Avec un nom pareil, on pourrait croire que le Sarit provient de l’Inde, d’Israël ou encore de Thaïlande, des pays où ce mot sert de prénom. Mais, il n’en est rien, car c’est au Canada qu’il a été créé.
Conçu par Stronach International de Newmarket, en Ontario, le Sarit (acronyme de Safe, Affordable, Reliable, Innovative, Transit) est un microvéhicule à vocation urbaine, comme en témoignent ses dimensions. Ce 3-roues mesure 2 m de long, 1,1 m de large et 1,5 m de haut.
Monoplace… et biplace
Une carrosserie d’aluminium habille son châssis tubulaire et l’habitacle peut accommoder une personne ou deux assises en tandem. Il y a un petit coffre à l’arrière et des accessoires offerts en option permettront de transporter des colis plus encombrants comme, par exemple, un sac de golf. De plus, pour profiter de l’air frais en été, les portières sont amovibles, comme sur un Jeep Wrangler !
Le Sarit se conduit à l’aide d’un guidon comme un scooter. L’absence d’un pédalier facilite donc l’accès à bord. La vitesse de pointe est bridée à moins de 32 km/h et il y a une marche arrière. Une caméra arrière pourra également être obtenue contre supplément.
Une batterie au lithium-ion de 96 Ah assure une autonomie de 100 kilomètres. Le constructeur affirme qu’elle se recharge en 4,5 heures à partir d’une prise de courant de 120 v.
Alternative au vélo
Chez nos voisins ontariens, ce petit véhicule sera autorisé à partager les espaces utilisés par les cyclistes, tels que le stipule l’Ontario Higway Traffic Act. Selon Daniel Lajeunesse, vice-président Micromobilité et Mise en marché de Stronach International à qui nous avons parlé à Montréal, on espère naturellement obtenir la même certification pour le Québec.
Le Sarit sera assemblé dans une usine construite à Aurora, en Ontario, et sa commercialisation dans cette province devrait commencer en juillet. Il sera alors offert à partir d’environ 8 500 $, nous a dit M. Lajeunesse, qui espère s’attaquer au marché québécois dès l’automne. D’ici là, une variante moins coûteuse munie d’une batterie offrant 75 km d’autonomie pourrait avoir fait son apparition au catalogue.
Mais le constructeur n’entend pas en rester là. Au Salon de l’auto de Toronto, en février, il a présenté le prototype d’une camionnette à quatre roues. Aussi haute que le 3-roues, sa carrosserie plus longue procurerait une surface de chargement additionnelle de 1,2 m. Destinée aux livraisons de proximité, cette camionnette aurait une capacité de charge de 181 kg et elle devrait être en vente au début de 2024.
Le « bébé » de Frank Stronach
Le Sarit est le nouveau « bébé » de Frank Stronach, le milliardaire canadien qui est à l’origine de Magna International, un des plus grands équipementiers de la planète; un conglomérat qu’il a dirigé jusqu’en 2013.
Aujourd’hui âgé de 90 ans, il raconte qu’il a imaginé le Sarit un jour où il était coincé dans un embouteillage, dans le grand Toronto. « C’était du gaspillage d’énergie et dans 95 % des voitures, il n’y avait qu’un seul conducteur », raconte-t-il.
C’est au début de 2021 qu’il a annoncé son intention de produire ce véhicule urbain conçu expressément pour rendre l’aller-retour de la maison au travail plus efficace. Un véhicule qui conviendrait aussi à des complexes industriels ou gouvernementaux, ou encore des universités dont les installations s’étendent sur de grands espaces. En 2022, Stronach International a d’ailleurs entrepris un projet-pilote avec le Sarit impliquant les étudiants de l’Université York, en Ontario.
Et comme toujours, M. Stronach voit grand. Il entend produire 20 000 Sarit par année dans une nouvelle usine construite à Aurora, au nord de Toronto. Il entrevoit également la construction d’autres usines d’une capacité similaire aux États-Unis, mais aussi en Styrie, le land autrichien qui a vu naître cet entrepreneur audacieux qui a émigré au Canada en 1954.
Photos : Stronach International, Université York et Canadian International Auto Show