Saviez-vous qu’au Québec, seulement 23 % des mécaniciens ont un diplôme ?
En général, lorsqu’une voiture est sous garantie, vous confiez l’entretien au concessionnaire. Vous avez sans doute réalisé que les coûts peuvent s’accumuler rapidement. Une fois la garantie terminée, bien des gens se tournent vers les ateliers indépendants qui sont un excellent moyen d’économiser de l’argent sur les réparations automobiles, mais une nouvelle étude de J.D. Power aux États-Unis révèle que les propriétaires sont moins satisfaits des fournisseurs de services après-vente que par le passé.
Une question de formation
Saviez-vous qu’au Québec, seulement 23 % des mécaniciens ont obtenu une DEP (diplôme d’études professionnel) . De plus, la profession a connu une baisse d’effectif de 7,7 % entre 2021 et 2022. L’âge moyen des mécaniciens est à la hausse et la relève est difficile. Les jeunes ne s’intéressent plus aux métiers automobiles. L’industrie automobile va de l’avant sans se soucier si les professionnels derrière vont suivre dans la formation et les programmes. Les véhicules électriques commencent déjà à arriver dans les ateliers indépendants et pratiquement personne n’est adéquatement formé pour voir au suivi à l’entretien des VÉS. Seulement 224 personnes ont été formées au Québec depuis le début de la formation compétence VÉ.
Il faut revoir le programme de formation et impliquer l’industrie
Le ministère de l’Éducation est sur le point d’accoucher d’un nouveau programme de formation en automobile qui aura mis 4 ans à mettre sur pied. Depuis 4 ans, l’industrie a déjà beaucoup évolué et ce programme sera en retard sur les plus récents développements. Pour que les métiers de l’automobile soient valorisés, il faut faire comme les constructeurs qui forment les techniciens et gens de métiers chez les constructeurs. Il faut mettre de l’avant des stages en industrie durant les programmes d’études. Une forme de coop qui donne un revenu aux étudiants tout en ayant entre les mains les plus récents outils de l’industrie. On se doit de mieux soutenir les ateliers indépendants et investir dans l’image. Avec la technologie, il faut aussi viser la formation continue, surtout en ce moment avec tous les changements dans l’électronique des véhicules et les modèles électriques.
Une formation collégiale et une valorisation du métier
Pour attirer une nouvelle relève, il faut non seulement valoriser les métiers, mais aussi repenser les objectifs. L’informaticien est le nouveau mécanicien. Les compétences numériques sont devenues essentielles dans les métiers automobiles. Il faudra aussi que les gouvernements songent à financer une partie du virage électrique en atelier. Le coût des outils et de la formation est au nombre des obstacles financiers auxquels se heurtent les mécaniciens de véhicules automobiles. Il faudrait aussi penser à offrir de meilleurs salaires. Un jeune qui peut gagner 18 $ à servir des frites dans un McDonald n’est pas très intéressé à faire moins d’argent dans un atelier mécanique. Il faudra aussi songer à une formation collégiale pour se mettre au diapason de la nouvelle réalité automobile qui a besoin de plus d’informaticiens et de techniciens avec des formations plus poussées. Le temps presse, car la révolution est en marche, mais le monde de l’après-marché automobile est encore en 1970. Ceux qui ne prendront pas le virage vont disparaître. Ceux qui veulent le faire n’ont souvent pas les moyens, le personnel ou les ressources. Il doit y avoir un mouvement concerté entre le milieu automobile, le gouvernement et l’industrie automobile pour mettre en place une sérieuse mise à niveau des métiers reliés à l’automobile. Les constructeurs automobiles foncent en ce moment tête baissée et le reste de l’industrie devra suivre, mais en ce moment elle n’est pas prête.