Six voitures qui font rêver sont en vedette au Musée Petersen de Los Angeles
Ces voitures de rêves des Motorama de GM sont réunies pour la première fois de l'histoire dans une exposition
Un événement très rare a lieu actuellement au Musée automobile Petersen. Dans le cadre de l’exposition intitulée GM’s Marvelous Motorama: Dream Cars from the Joe Bortz Collection, six voitures de rêves créées pour les Motorama de General Motors sont réunies au même endroit pour la première fois de leur existence.
Cette exposition qui a commencé le 16 mars présente l’héritage des Motorama, ces salons itinérants que GM a présentés aux États-Unis de 1950 à 1961, mais aussi au Québec, de 1953 à 1961. On pouvait y voir l’ensemble des produits des différentes marques du constructeur. Dans les plus grandes villes, l’exposition pouvait aussi inclure des poids lourds et autres véhicules commerciaux, des autocars GM Coach, des véhicules de chantiers Euclid, les dernières nouveautés de filiales comme Delco et AC Spark Plug, sans oublier les électroménagers Frigidaire.
Chaque année, le clou de ces expositions était naturellement une collection de voitures de rêves, des autos qu’on qualifierait aujourd’hui de prototypes ou encore de voitures-concepts.
L’exposition du Musée Petersen réunit pour la première fois de l’histoire six de ces voitures de rêve. Ces pièces uniques qui étaient des vedettes des Motorama de 1953, 1954 et 1955 appartiennent à Joe Bortz, un collectionneur de l’Illinois.
Il s’agit de deux LaSalle II 1955, un roadster et une berline, de la berline Chevrolet Biscayne 1955, de la Buick Wildcat 1953 décapotable, du landau Pontiac Parisienne 1953 (un coupé de ville, si vous préférez) et d’une rutilante Pontiac Bonneville Special, un des deux exemplaires construits pour le Motorama de 1954.
Par le biais de ces voitures et d’autres artefacts, cette exposition met en lumière l’histoire de ces expositions itinérantes utilisées par Harley Earl, le chef du design de GM à l’époque, pour exposer au grand public des éléments de design, des aménagements intérieurs et des technologies en devenir. Dans bien des cas, on pourrait croire que ces concepts servaient avant tout à faire saliver les visiteurs, avouons-le.
Durant un peu plus d’une décennie, GM a réalisé une quarantaine de ces prototypes pour ses Motorama, certains étant fabriqués à plus d’un exemplaire. Cependant, très peu ont abouti au stade de la production. La Chevrolet Corvette décapotable dévoilée au Motorama de 1953 constitue une de ces rares exceptions.
Ces spectacles grandioses cachaient, par ailleurs, le sort ingrat réservé à plusieurs de ces créations. Car, après avoir suscité l’envie des consommateurs durant une deux ou trois saisons, GM s’en débarrassait bêtement en les vendant ou, pire, en les envoyant à la casse !
Quelques-unes de ces créations ont heureusement évité ce sort. C’est le cas de quatre des autos exposées au Petersen : les deux LaSalle, la Biscayne et Bonneville Special. Elles avaient été envoyées chez Warhoops Auto and Truck Parts, un ferrailleur de Sterling Heights au Michigan !
C’est là que Joe Bortz les a sauvés in extremis au milieu des années 80. Il a ensuite minutieusement restauré le roadster LaSalle et la Chevrolet Biscayne, bien que l’une et l’autre avaient été coupées en deux par le ferrailleur en prévision de leur destruction. Le roadster se retrouve aujourd’hui dans un état remarquable, alors que la berline a été laissée « dans son jus », telle que Bortz a été retrouvée. Jamais restaurée, sa Pontiac Bonneville Special bronze est également dans un état original.
« Ces voitures sont les Picasso et les Rembrandt de cette génération automobile », estime Joe Bortz. « Présenter six de ces voitures de rêve des années 50 ensemble dans l’état où elles sont, c’est pour les visiteurs une occasion unique », ajoute-t-il.
D’ailleurs, jamais une collection pareille n’avait été présentée dans ce grand musée californien. « Nous sommes ravis de montrer ces voitures emblématiques et d’illustrer le rôle important joué par les Motorama dans l’histoire de l’automobile », a déclaré Terry L. Karges, directeur exécutif du Musée automobile Petersen.
Aujourd’hui encore, ces voitures de rêves font saliver tout le monde, à commencer par les visiteurs du Petersen. C’est aussi le cas parmi les collectionneurs chez qui on en retrouve qui n’hésite pas à débourser de grosses sommes pour en posséder une. Pour preuve, l’autre Pontiac Bonneville Special 1954, qui est vert émeraude, a été vendue pour la somme de 3,3 millions de dollars US en 2015 !
Photos : Musée automobile Petersen