Voici à quoi ressemblera la nouvelle Yugo
Moins de trois mois après avoir annoncé la renaissance de la marque Yugo, lors d’un événement de presse à Kragujevac, en Serbie, pour la première fois on a pu voir à quoi elle ressemblera. Le 6 mai dernier, une maquette à l’échelle 1:5 représentant le futur modèle de série a été dévoilée dans le cadre de l’édition 2025 du Car Design Event (CDE) à Munich, en Allemagne.
Cette maquette illustre l’orientation qu’adoptera Yugo Automobile pour la voiture du même nom qu’entend fabriquer Aleksandar Bjelić, l’homme d’affaires serbe, ingénieur et professeur d’université en économie qui est derrière ce projet.
Propriétaire de Globo Autokosmetik, une entreprise florissante qui fabrique des produits d’esthétique automobile à Gmünd, ville située à 50 kilomètres à l’est de Stuttgart, en Allemagne, Bjelić a obtenu les droits sur la marque Yugo récemment.
Il a alors demandé au designer Darko Marčeta de dessiner les formes sobres et modernes de la voiture qu’il souhaite fabriquer. Des formes qui, selon eux, « capturent l’essence de la Yugo d’antan, tout en l’actualisant pour l’avenir », peut-on lire dans un communiqué préparé pour les membres de la presse qui ont assisté au CDE, un événement qui réunissait plusieurs grands constructeurs comme General Motors, Hyundai, BMW et Pagani.
À la recherche de partenaires
La présence de ces deux Serbes au CDE 2025 s’explique d’ailleurs très simplement, puisqu’ils sont à la recherche de partenaires capables de les aider à mener à terme leur projet. Car pour l’instant, la Yugo ne semble être rien de plus qu’une jolie maquette. Le constructeur en devenir n’a encore rien révélé sur sa conception technique ni sur d’éventuelles installations où cette voiture serait produite.
En attendant de connaître ces partenaires qui animeront la Yugo du 21e siècle, Bjelić la présente comme une sous-compacte destinée à rivaliser avec des modèles comme la Toyota Yaris, la Renault Clio et la Volkswagen Polo, ce qui ne sera pas une mince tâche compte tenu de la popularité de ces voitures sur le Vieux Continent.
Bjelić espère faire de sa Yugo une auto abordable, comme le fut celle d’antan. Le communiqué distribué au CDE nous apprend d’ailleurs que « son design à deux portes ne se limite pas à un simple rappel historique, il souligne le caractère abordable et la sportivité du modèle qui sera commercialisé. »
Il dit aussi de cette nouvelle Yugo répondra aux normes de sécurité actuelles, tout en offrant de l’agrément de conduite, deux qualités qui faisaient cruellement défaut à la Yugo commercialisée au Canada, à la fin des années 80.
Une gamme destinée à prendre de l’ampleur
Avec un lancement prévu pour 2027, la nouvelle Yugo sera d’abord offerte avec des moteurs à combustion interne jumelés à une boîte de vitesses manuelle ou automatique. À cela s’ajouteront, par la suite, des versions électriques, de même que d’autres types des carrosseries, affirme l’homme d’affaires.
De plus, selon le communiqué, la présentation de cette maquette à Munich sera suivie par un second événement organisé dans le cadre de l’événement CDE Classic, qui sera présenté dans la même ville le 15 septembre prochain. On découvrira alors une variante sportive de la voiture, en plus d’apprendre certains détails techniques.
Puis, le constructeur entend dévoiler un prototype grandeur nature et fonctionnel dans le cadre de l’Expo 2027, l’exposition universelle qui ouvrira ses portes à Belgrade, capitale de la Serbie, le 15 mai 2027.
Une ancêtre à la notoriété discutable
Cette nouvelle Yugo mise sur la notoriété d’une petite voiture du même nom qui n’a pourtant pas eu la meilleure réputation.
La Yugo originale a été fabriquée par la société Zavodi Crevna Zastava de Kragujevac, ville autrefois yougoslave qui fait partie de l’actuelle Serbie. Conçue initialement pour remplacer la Fiat 127, c’est finalement ce constructeur yougoslave qui la produit à partir de 1980 dans le cadre d’un échange de technologie conclu avec le constructeur italien.
Très tôt, la Yugo a été exportée à l’Europe où elle s’est acquis une réputation de voiture bon marché. En 1984, par exemple, elle était moins chère qu’une Citroën 2CV ou une Renault 4 sur le marché français. Dans l’Hexagone, la Yugo 45 était offerte à partir de 27 500 francs comparativement à 28 280 francs pour la 2CV 6 Spécial et 29 800 francs pour une R4 de base.
Cette puce à quatre roues s’est également imposée brièvement en Amérique du Nord lorsque, en 1986, le tonitruant Malcolm Bricklin a trouvé le moyen de l’offrir à partir de 3 990 $US aux consommateurs étatsuniens, à une époque où le prix de base de la Chevrolet Chevette était 6 225 $US.
Chez nous, Yugo Cars of Canada l’a commercialisé du milieu de 1987 à janvier 1989 à des prix alléchants. En 1988, par exemple, la Yugo a d’abord été offerte à partir de 6 295 $, pour voir ensuite son prix de base chuter à 5 998 $. Un prix qui incluait une garantie de cinq ans contre la corrosion et de trois ans pour la mécanique, précisons-le. Cela faisait de la Yugo l’auto la moins chère au pays, mais la faillite de son importateur en janvier 1989 en a fait un feu de paille !
Photos : CDE et Archives La Tribune