Chevrolet Spark 2012

Chevrolet Spark

Baby Chevy

Derrière son blason américain, cette mini-Chevy cache des gènes coréens. Ce modèle n’est autre que la descendante de la Daewoo Matiz, la marque coréenne qui a été rachetée en 2002 par le groupe General Motors. Bien qu’elle reprenne la base technique de son aïeule, la nouvelle venue a toutefois sensiblement grandi et affiche surtout un style et un caractère plus modernes. Cette petite citadine pétillante débarquera sur notre marché à la fin de 2011, mais pour vous donner nos premières impressions dans cette édition de l’Annuel de l’automobile, nous avons pris le volant d’une version européenne du modèle. Découverte outre-Atlantique.

Carrosserie

Au premier regard, il est assez difficile de croire que la Spark affiche un lien de parenté avec feu la Matiz… La nouvelle venue est en effet sensiblement plus aguichante. Aux rondeurs classiques de la Matiz, la Spark oppose des traits anguleux et modernes. On note même quelques effets de style finement étudiés. On pense notamment aux rails de toit. A l’arrière, on remarque également la haute ceinture de caisse et les poignées de portes dissimulées dans les montants, qui donnent à cette citadine l’allure d’une version à 3 portes.

La Spark n’est pourtant offerte qu’en modèle à 5 portes, et ses ouvrants arrière se déploient largement, ce qui contribue à assurer la fonctionnalité de cette petite puce des villes. Petite ? Tout est relatif. Par rapport à sa devancière, la Spark gagne en effet 14 centimètres en longueur (à 3,64 mètres), 10 centimètres en largeur (à 1,6 mètre) et 2 centimètres en hauteur (à 1,52 mètre). Le nouveau modèle repose aussi sur empattement allongé de 4 centimètres, tout profit pour l’habitabilité arrière, comme on le verra plus loin.

Habitacle

Il est temps de grimper à bord. Comme pour toutes les voitures de ce segment, les portes sont plutôt fines. Mais rassurez-vous, les passagers sont toutefois bien protégés. Le modèle peut en effet embarquer sept coussins de sécurité gonflables : des coussins frontaux, latéraux avant, des rideaux ainsi qu’un coussin protégeant les genoux du conducteur. Des genoux qui trouveront par ailleurs facilement leur place sous le volant : la Spark offre en effet un très bon rapport encombrement/habitabilité.

Quant à la présentation, si elle est globalement simple, elle présente néanmoins quelques touches d’originalité dont une instrumentation inspirée du monde de la moto. Celle-ci comprend un grand indicateur de vitesse et un compte-tours numérique. Par contre, la finition déçoit : le plastique est roi, et les matériaux sont peu aguichants, mais il faut bien avouer que c’est une remarque qui vaut pour la plupart des voitures de ce segment.

Un peu pingre en matière de qualité de finition, la Spark n’est en revanche pas avare d’espaces de rangement, du moins à l’avant. On apprécie le réceptacle central « fourre-tout », les bacs de portes pouvant accueillir chacun une bouteille de 1,5 litre ou, encore, les deux gros porte-gobelet situés devant le levier de vitesses. Après y avoir déposé son mug de café, le conducteur pourra aussi brancher son iPod ou autre lecteur MP3 dans la prise auxiliaire située dans la console centrale. À l’arrière, par contre, les passagers devront tenir leur cannette en mains, les rangements étant inexistants. Par contre, l’habitabilité est très correcte au second rang : certes, les places arrière sont étroites, mais trois enfants ou deux adultes (même imposants…) s’y logeront aisément. Il faudra toutefois faire un tri dans les bagages, car le volume du coffre est quelconque.

Mécanique

Pas d’étincelles sous le capot de la Spark… mais un choix de moteurs raisonnables et sobres. Sur les versions européennes essayées, deux petits blocs à 4 cylindres à essence (couplés uniquement à une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports) étaient proposés. D’une part, le 1‑litre dont la puissance fait 68 chevaux, et le couple, 68 livres-pieds, et, d’autre part, le 1,2‑litre de 81 chevaux, qui est plus costaud sans être plus gourmand. C’est donc ce dernier moteur que nous avons choisi. Un tour de clé et le petit moulin se met à tourner. En action, on doit composer avec une commande de boîte de vitesses accrocheuse. Les passages de rapports sont plutôt récalcitrants, et il importe donc de bien décomposer les mouvements.

Autre grief : le 1,2‑litre se voit bridé par un couple faiblard (82 livres-pieds) et haut perché (4 800 tours par minute). Les reprises n’ont donc rien d’étincelant. La Spark s’insère toutefois sans mal dans la circulation. Cette petit voiture urbaine se distingue surtout par une consommation contenue : à l’issue de notre essai, mené il est vrai à allure modérée, nous avons relevé une consommation réelle oscillant autour des 5,5 litres aux 100 kilomètres. À ce rythme-là, le réservoir de 35 litres suffit amplement.

Comportement

Dès les premiers mètres, en tournant l’œil vers les cadrans, on se dit que, finalement, cette instrumentation « moto » n’est pas très facile à consulter… En revanche, on apprécie la maniabilité de la voiture en ville. Par contre, cette petite Chevrolet se montre moins à l’aise sur les grands axes où l’on déplore un volant inconsistant (direction imprécise et trop légère) et des sièges peu rembourrés et plutôt fermes. Cependant, l’insonorisation générale est relativement correcte pour une voiture de ce segment, et la tenue de route est saine. Ceci dit, la Spark n’incite pas à hausser la cadence. Comme le centre de gravité est haut perché, cette Chevrolet se dandine rapidement sur ses suspensions lorsque le rythme augmente. On notera que le contrôle de la stabilité (ESP) est proposé. Pas mal à ce niveau de gamme…

Conclusion

La Chevrolet Spark se distingue de prime abord par un style enthousiasmant, qui a fait se retourner quelques têtes sur notre passage durant cet essai mené sur des routes européennes où le modèle existe pourtant depuis le début de 2010. Et derrière cette robe moderne se cache un habitacle spacieux et pratique (nombreux espaces de rangement et connexion MP3 offerte). La Spark brille par un très bon rapport encombrement/habitabilité, même si le coffre est limité. Cette petite Chevy s’annonce également économique, à l’achat comme à l’usage. Un usage qui se cantonnera toutefois essentiellement à la ville et à sa proche banlieue. Car, bien que la Spark puisse s’aventurer sur les grands axes, elle n’est pas vraiment taillée pour les longs voyages. On ne lui en demandait pas tant…

Forces

Style moderne et aguichant

Rapport encombrement/habitabilité

Moteurs sobres

Habitacle pratique (rangements nombreux)

Faiblesses

Moteurs peu généreux en couple

Volume du coffre limité

Direction inconsistante

Boîte manuelle accrocheuse