Véhicules électriques : Séparez le battage médiatique de la réalité

À en croire les adeptes de la chose, si vous n’adhérez pas à l’idée des véhicules électriques, vous êtes un homme des cavernes. Il faut mettre un peu les choses en perspective. Le Québec est l’endroit en Amérique du Nord où les véhicules électriques sont les plus populaires. L’engouement est réel et la population y adhère. Cette réalité est loin d’être la même ailleurs. Au Canada, il y a la Colombie-Britannique qui est nez à nez avec le Québec, le reste du Canada reste encore assez tiède à ce phénomène.

Un grand travail à faire aux États-Unis

Chez nos voisins américains, le mot tiède est beaucoup fort pour décrire l’attitude face aux véhicules électriques. Le mot froid est plus approprié. Les efforts de l’administration Biden pour accélérer la transition, notamment par le biais des 7,5 milliards de dollars prévus dans le projet de loi sur les infrastructures pour la construction de stations de recharge, seront sans aucun doute utiles. Mais un tel financement prend du temps avant de se traduire par un réel changement, et si les républicains reviennent au pouvoir, on jettera tous les plans d’électrifications aux poubelles.

Des objectifs trop ambitieux selon plusieurs constructeurs

Il y a 285 millions de véhicules légers circulant aujourd’hui sur les routes américaines, moins de 2 % sont des véhicules électriques. Il faudra plusieurs décennies avant qu’ils ne dépassent en nombre les véhicules traditionnels. Des analyses d’Automotive News prévoient que le quart des véhicules seront des électriques d’ici 2040, les voitures à essence représentant encore plus de 50 %.

Atteindre les objectifs et vendre les véhicules

Il ne faut pas confondre atteindre les objectifs et vendre des voitures. Les constructeurs automobiles sont confrontés à des normes environnementales de plus en plus sévères et sont ainsi contraints (souvent à contrecœur) de viser de nouveaux objectifs plus verts. Les pays occidentaux vont sans doute progressivement embarquée dans le mouvement électrique, même si on constate chez nos voisins du sud un manque profond d’enthousiasme. Mais que va-t-il se passer avec le reste de la planète ? Les 2/3 des habitants de la planète sont encore trop pauvres pour se payer même la voiture à essence la plus abordable. Nous sommes très loin de voir la vague électrique envahir ses endroits. C’est bien beau atteindre des objectifs, mais faut-il encore vendre les véhicules. Si la population n’est pas prête, on restera avec un gros inventaire sur les bras et c’est ce que craigne les constructeurs.

La théorie des petits pas

Si l’histoire nous a prouvé une chose, c’est que l’humanité n’avance pas rapidement. Oui, il na s’en doute y avoir une révolution électrique. Toutefois, plusieurs constructeurs admettent que les objectifs actuels sont beaucoup trop ambitieux. Que ceux qui craignent la disparition des modèles à essence se consolent. Il n’y a rien à craindre, l’homme est une créature d’habitude et sortir de sa zone de confort représente un effort qui demande du temps. L’évolution sera lente et progressive. Il y aura beaucoup de modèles hybrides qui offrent encore un moteur à essence avant de sauter dans le tout électrique. Nous aurons de voir venir cette transition. Il faut encore diminuer le prix des véhicules électriques, diminuer le temps de recharge, améliorer le réseau de recharge et rendre la technologie accessible aux masses et il faudra du temps pour en arriver là.