Achat d’un véhicule électrique d’occasion

LE MONDE DES VÉHICULES ÉLECTRIQUES (VÉ) EST ENCORE JEUNE, MAIS AVEC LA VENUE
DE LA LOI 104 SUR LES VÉHICULES ZÉRO ÉMISSION, LA DISPONIBILITÉ DE CES DERNIERS VA ALLER EN GRANDISSANT. POUR BIEN DES GENS, IL Y A ENCORE PLUSIEURS OBSTACLES À L’ACHAT D’UN VÉHICULE ÉLECTRIQUE.

POUR CERTAINS, c’est l’autonomie qui est encore un peu faible;
pour d’autres, c’est le temps de recharge qui est trop long. Nous pouvons aussi mentionner un style de véhicules qui ne répond pas au besoin de l’acheteur. Mais dans la majorité des cas, c’est encore le prix élevé d’un modèle neuf qui freine une expansion plus rapide des véhicules électriques. Lentement, nous commençons à voir émerger un marché de véhicules d’occasion électriques. Question d’épargner une bonne somme d’argent, est-ce une bonne idée de se tourner vers de l’électrique de seconde main ? Regardons d’abord le portrait pour les véhicules neufs.

Depuis quelques années, nous avons droit au Québec à un crédit d’impôt de 8000 $ du gouvernement provincial à l’achat d’un VÉ neuf (avec un prix de base inférieur à 60 000$) plus un 5 000$ du Fédéral si le prix de base du VÉ est inférieur à 45 000$. Ces montants sont déduist après taxes et est remboursé au concessionnaire Le Québec qui achète la moitié de tous les VÉ vendus au pays est aussi le plus favorisé par les incitatifs à l’achat. Dans le cas d’un VÉ neuf, bien des gens se tournent vers la location. Dans ce cas, la compagnie de crédit qui fait l’acquisition du véhicule au nom du concessionnaire obtient les crédits d’impôt et passe les économies au locataire en réduisant le paiement mensuel sur la voiture. C’est de cette manière que vous pouvez vous retrouver avec un montant mensuel d’environ qui rend l’acquisition plus accessible.

Qu’en est-il des modèles d’occasion ?

Il faut d’abord préciser que la relative jeunesse du segment des VÉ est un handicap. Le seul modèle assez répandu admissible à la subvention de 4 000$ est la Nissan Leaf. Il vous sera très difficile de trouver une Mitsubishi i-Miev ou encore une Ford Focus électrique, car les ventes de modèles neufs ont été pratiquement inexistantes. Mais il y a de l’espoir. Avec un marché du neuf qui prend rapidement du galon, cela veut dire que le marché de l’occasion va suivre et que l’offre va croître rapidement. L’augmentation de l’autonomie des batteries, les aides à l’achat, les menaces de restriction de la circulation dans les centres-villes, mais aussi une évolution des mentalités, ont donné un coup de fouet au marché.

Qu’en est-il de la dépréciation ?

Au chapitre de la valeur de revente, le modèle électrique ne suit pas celle du modèle
à essence. Typiquement, un modèle à essence va perdre
25 % de sa valeur la première année, 18 % la deuxième, 15 % la troisième et 12 % la quatrième (puis 10 % tous les ans). Dans
le cas d’un VÉ, la dépréciation initiale est plus importante, car il faut tenir compte des incitatifs à l’achat, que le vendeur calcule à partir d’un prix déjà réduit. Par la suite, la valeur résiduelle est meilleure et le prix plancher sera supérieur à celui d’une voiture
à essence. Il faut aussi prendre en compte la grande fiabilité
des moteurs électriques, qui fait des véhicules d’occasion des produits très désirables.

Que doit-on surveiller dans les modèles d’occasion électriques ?

Tout comme pour une
voiture à essence, le modèle électrique doit contenir une
liste de vérifications. Il faut se concentrer sur la motorisation, les batteries et leur système
de recharge. Il faut commencer par la batterie. Pareillement aux batteries de votre ordinateur portable ou de votre téléphone intelligent, elle va perdre de l’autonomie avec le temps. L’on estime à environ 15 % la perte d’autonomie d’un véhicule électrique de quatre ou cinq ans. Ce qui veut dire que les 150 km deviennent 135 km après cinq ans, et cela, dans de bonnes conditions. Ce qui veut dire aussi que l’hiver, il faut enlever encore 25 à 30 % et jusqu’à 50 % dans des froids extrêmes.
Un élément important à ne pas oublier. La garantie sur les batteries est généralement de huit ans et 160 000 km pour bien des modèles. Il faut également savoir que le remplacement des batteries est une chose très rare. Donc même en achetant
un VÉ d’occasion, la batterie aura encore plusieurs belles années devant elle. Ensuite,
il faut vérifier les prises et les câbles de recharge. Ils doivent être en bon état, car le bon fonctionnement de la recharge dépend de l’état des câbles et des prises, spécialement si vous faites de la recharge rapide. Il ne doit pas y avoir d’entailles, de coupures, d’usure anormale ou de torsion des câbles. Enfin, une vérification du moteur est aussi nécessaire, mais en général, la grande simplicité du moteur électrique et le peu de pièces mobiles font en sorte que les problèmes sont très rares.

Plus fiable qu’une voiture à essence

Contrairement aux modèles
à essence, dont la fiabilité à long terme est très aléatoire, le modèle d’occasion électrique est très fiable. Les coûts d’entretien sont quasi nuls (pas de vidange d’huile moteur ou de changement de courroie) et les freins s’usent moins vite grâce à la récupération d’énergie au freinage. Il est clair que l’offre en VÉ n’est pas très variée, mais cela va rapidement changer,
et les informations données dans ce texte vont demeurer valables. Pour le moment, on trouve surtout des Nissan
Leaf sur le marché de l’occasion. Les autres modèles obtiennent
des miettes. Avec un boum des ventes annoncé, le choix va rapidement devenir intéressant.

Subvention de 4000 $ pour les VÉ d’occasion

Lorsque le gouvernement provincial a annoncé un projet pilote d’un an qui offrait une subvention de 4000 $ à l’achat d’un VÉ d’occasion, tout le monde a cru à un poisson d’avril, car l’annonce a été faite le 1er avril 2016. Mais non, c’était bien vrai. Ce programme s’adresse seulement aux véhicules ayant trois ou quatre ans d’utilisation et provenant de l’extérieur du Québec. Il faut avoir fait l’achat auprès d’un concessionnaire uniquement, disposant d’une garantie d’au moins trois ans ou 40 000 km et dont le PDSM (à l’état neuf) est inférieur à 125 000 $. Les véhicules qui avaient été achetés neufs au Québec sont exclus pour éviter que deux rabais québécois − à l’état neuf puis d’occasion − s’appliquent sur le même véhicule. Ce rabais s’applique uniquement aux modèles 100 % électriques, ce qui exclut un modèle populaire comme la
Volt de Chevrolet. Cela exclut également toute voiture électrique de un, deux ou cinq ans d’usure. Les Mitsubishi i-MiEV, Chevrolet Spark EV et Ford Focus se sont vendues en de si faibles volumes au pays que l’on en voit très peu.

C’est vrai qu’il y a bien quelques Tesla d’occasion à vendre, mais franchement, les 4000 $ offerts ne sont pas un puissant incitatif à l’achat.
La seule voiture qui répond à tous les critères et qui se trouve en quantité suffisante sur le marché est la Nissan Leaf. Cela ressemble à un grand coup d’épée dans l’eau ou alors, secrètement, le gouvernement voulait bien paraître sans
trop investir en imposant des mesures si contraignantes qu’en bout de piste, seulement quelques modèles auront bénéficié du rabais.
 La liste des véhicules d’occasion admissibles a été modifiée et est entrée en vigueur le 15 septembre 2020. Les véhicules de l’année modèle 2018 sont maintenant admissibles à un remboursement pouvant aller jusqu’à 4000 $.

Depuis le 1^er janvier 2020, les véhicules d’occasion suivants en provenance des États-Unis ne sont plus admissibles, car la garantie pour véhicule neuf d’origine n’est pas honorée lorsque le véhicule est transféré au Canada :

Exemple de modèles admissibles à la subvention de 4000 $

 

1. BMW i3                         2016-2017-2018
2. Chevrolet Bolt              2017-2018
3. Ford Focus EV              2016-2017-2018
4. Hyundai ioniq EV        2017-2018
5. Kia Soul EV                   2016-2017-2018
6. Mitsubishi i-Miev         2016-2017
7. Nissan Leaf                    2016-2017-2018
8. Smart ForTwo EV         2016-2017-2018
9. Tesla Modèle 3 :            2018
10. Tesla Model S 60 ou 75 ou 90 kWh 2017
11. Tesla Model X 75 kWh :                     2017
12. Volkswagen e-golf :       2016-2017-2018