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Entop Simurgh : un bolide au royaume des talibans

La Simurgh était en vedette au récent Salon de Genève présenté… au Qatar


GT et talibans, ça ressemble à un oxymore. Pourtant, un jeune concepteur afghan rêve de changer cette image en lançant une biplace aux allures de Bugatti qu’il a construit. Appelée Simurgh, elle serait la première voiture sport conçue en Afghanistan.

Mohammad Riza Ahmadi, un ingénieur dans la trentaine d’origine iranienne, est le président et directeur général de la société Entop qu’il a fondée à Kaboul, la capitale. C’est là, il y a environ cinq ans, qu’il a amorcé son projet dans un atelier. Puis, en décembre 2022, son élégante voiture noire aux formes effilées a réalisé une première sortie publique dans la capitale. Son pilote s’est même permis d’effectuer quelques dérapages contrôlés sur un sol couvert de neige !

Dans un communiqué publié en mai 2023, le Centre d’innovation de la Direction de la formation technique et professionnelle (TVET-A) de Kaboul se réjouissait d’avoir permis à Ahmadi et son équipe de compléter le développement de la Simurgh dans ses installations.

Le communiqué ajoute que l’attention portée par les médias internationaux à ce bolide aurait poussé trois autres Afghans à concevoir leurs propres véhicules avec l’aide du Centre : un blindé, un « Jeep » et une voiturette d’allure ancienne. À voir les véhicules en question sur la photo publiée par le Centre, on comprend que la Simurgh est la plus aboutie du lot !

La Simurgh (en haut à gauche) et les trois autres véhicules afghans réalisés avec l’aide du Centre d’innovation de la Direction de la formation technique et professionnelle de Kaboul : (dans le sens des aiguilles d’une montre) une voiturette d’allure ancienne, un blindé et un « Jeep ».

Une succession de noms

Ahmadi avait d’abord appelé sa création Mada 9, nom emprunté aux Mād-hā, un peuple iranien de l’antiquité. Par la suite, dans les réseaux sociaux, il l’a appelée Black Swan, puis Helmet, pour rappeler le casque des guerriers de la Perse antique.

Visiblement inspiré par le riche passé historique de sa région, il a finalement choisi de la baptiser Simurgh (simorgh en français). C’est sous le nom de cet oiseau fabuleux de la mythologie perse que sa voiture a été exposée au Salon de l’auto de Genève 2023, qui était présenté exceptionnellement à Doha, au Qatar, du 5 au 14 octobre derniers.

Là, le bolide afghan a côtoyé les produits d’une trentaine de grandes marques de l’industrie. Ironiquement, tous les clichés réalisés pour la presse internationale par Émilie Guido, la photographe officielle du salon, montrent un kiosque désert avec le PDG d’Entop esseulé. Présumons que Mme Guido a fait ces photos lors d’une accalmie…

Cela n’empêche pas Amhadi de caresser le rêve de voir prochainement son bolide commercialisé, mais seulement après l’avoir inscrit aux 24 Heures du Mans, affirme-t-il. Après tout, pour être l’égal des grandes marques, Entop doit développer une notoriété qui lui fait défaut. Mais pour arriver jusqu’à la ligne de départ de l’épreuve d’endurance, Ahmadi affirme devoir réunir 49 millions de dollars US !

De bien grands espoirs

Cette notoriété n’est donc pas acquise. D’autant que l’élégante carrosserie faite d’aluminium et de fibre de carbone relève d’une confection artisanale, qui trahit l’ajustement inégal du pare-brise et un habitacle inachevé.

De plus, le moteur logé au centre du châssis tubulaire, que les concepteurs prétendent à la mesure d’un « supercar », ne serait qu’un humble 4-cylindres modifié emprunté à une Toyota Corolla 2004.

Mohammad Riza Ahmadi (g.) à Bagrâm, une localité d’Afghanistan située à 60 kilomètres au nord de Kaboul, en janvier 2023. Il est en compagnie d’un chef tribal.

Il faut admettre, cependant, que dans le contexte actuel, où l’Afghanistan est soumis à des embargos et des sanctions économiques, le choix de cette motorisation n’a rien de surprenant. Le marché automobile afghan est alimenté principalement de véhicules d’occasion provenant de Dubai (des produits Toyota surtout), selon Ariana News, un média local.

Enthousiaste comme pas un, Ahmadi envisage même d’équiper un jour la Simurgh d’une motorisation électrique. Après tout, il ambitionne de n’en faire rien de moins que le fer de lance d’une industrie de l’automobile afghane.

Photos : Entop, GIMS, Mohammad Riza Ahmadi et TVET-A

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