La guerre en Ukraine va faire augmenter le coût de fabrication des voitures

Un des effets inattendus de l’invasion de l’Ukraine par la Russie est le prix des métaux utilisés dans les voitures. De l’aluminium dans la carrosserie au palladium dans les convertisseurs catalytiques en passant par le nickel de haute qualité dans les batteries des véhicules électriques. Les automobilistes risquent de payer cette facture qui sera élevée.

Un dommage collatéral

Alors que les métaux n’ont pas encore été la cible des sanctions occidentales, plusieurs expéditeurs et fournisseurs de pièces automobiles évitent déjà les marchandises russes, ce qui accroît la pression sur les constructeurs automobiles, déjà ébranlés par la pénurie de puces et la hausse des prix de l’énergie. Cela crée une pénurie de matériel qui fait grimper le prix. L’aluminium et le palladium ont tous deux atteint des niveaux record lundi, tandis que le nickel, qui est également utilisé pour fabriquer de l’acier inoxydable, a franchi la barre des 100 000 dollars la tonne pour la première fois.

Le coût de l’aluminium en hausse de 60 %

Le coût de l’aluminium a augmenté de 60 % dans les 4 derniers mois. Les fonderies sont maintenant dans l’obligation de revoir les prix négociés avec des fournisseurs il y a quelques mois seulement. Le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, a déclaré qu’une fin de la pénurie de puces pourrait aider les constructeurs automobiles à compenser la hausse des prix des métaux et de l’énergie, mais il ne s’attend pas à une résolution des problèmes liés aux semi-conducteurs cette année.

La Russie est un grand fournisseur de métaux

Les entreprises russes sont des fournisseurs majeurs de l’Allemagne. En 2020, elles représentaient 44 % des importations allemandes de nickel, 41 % de celles de titane, un tiers de celles de fer et 18 % de celles de palladium. Avec une production de 108 millions de tonnes l’an dernier, la Russie est le cinquième producteur mondial de minerai de fer, selon le Crédit Suisse, approvisionnant les sidérurgistes européens qui sont désormais confrontés à des prix plus élevés et à d’éventuelles difficultés d’approvisionnement en métal. Même si l’aluminium ne figure pas sur la liste des sanctions, il est utilisé par la Russie pour faire entrer de l’argent dans le pays et c’est pourquoi plusieurs clients européens ont décidé de négocier ailleurs.

Même problème pour les batteries

La Russie représente 5 % de la production mondiale de nickel, elle fournit environ 20 % du nickel de haute qualité dans le monde. Ce métal est utilisé pour fabriquer des batteries pour les véhicules électriques, ce qui pose un nouveau défi aux constructeurs automobiles qui investissent déjà des milliards pour se passer des moteurs à combustion, au moment même où la demande de modèles à zéro émission commence à décoller. BMW a déclaré qu’il se concentrait autant que possible sur le recyclage du nickel des batteries, avec jusqu’à 50 % de nickel usagé utilisé dans la batterie haute tension de son nouveau modèle BMW iX.
En ce qui concerne le palladium, les constructeurs automobiles sont également dans l’embarras. L’industrie automobile l’utilise dans les convertisseurs catalytiques pour les modèles à essence – ou le platine pour les modèles diesel – qui représentent encore la grande majorité des ventes de voitures. Les prix du palladium sont en hausse depuis environ six ans et la Russie représente environ 40 % du marché mondial.

Avec des renseignements de Reuters