L’Engler Desat, le pur-sang débridé de Slovaquie

L’Engler Desat est un pur-sang débridé à quatre roues. Son moteur de plus de 1 000 ch lui permet de franchir les 100 km/h en tout juste 2,5 secondes. Il suffirait de retrancher huit dixièmes de seconde pour égaler l’accélération dont est capable la Red Bull Racing RB18 de Max Verstappen !

Ce véhicule sans compromis marie le lien viscéral engendré par un superbike à la puissance brute et immédiate que livre un superbolide. C’est l’essence de la création du Slovaque Victor Engler.

L’allusion au pur sang renvoie d’ailleurs au « S » stylisé ornant la petite calandre. Ce logo représente la tête d’un cheval, nous a appris Victor, mais pas n’importe lequel. Il s’agit de Secretariat (Big Red pour les connaisseurs), un champion des courses de chevaux du début des années 70 aux États-Unis. L’histoire de ce pur sang a poussé Victor à créer son bolide, un rêve qu’il caressait depuis 30 ans.

Le « S » évoque cette vedette équine et son nom puisque la Desat s’enfourche comme une bête fougueuse. L’allusion au superquad est également inévitable. Ce terme désignait son prototype, un bolide d’allure très similaire appelé F.F. Superquad dévoilé en 2019 dans le cadre du Salon Privé. Ce prestigieux concours d’élégance présenté au palais de Blenheim, dans l’Oxfordshire, est le lieu de naissance de Winston Churchill. C’est là aussi où la Desat a fait ses débuts, le 31 août dernier.

Un nom à double emploi

Alors, pourquoi avoir choisi Desat plutôt que F.F. Superquad ? Les spécialistes du marketing qu’a consulté Victor lui ont recommandé ce nom qu’ils jugent plus évocateur. C’est vrai qu’il fait double emploi. Il est une référence à l’origine slovaque de la marque puisque, dans la langue du pays, ce mot signifie 10. Dix, comme le nombre de cylindres du moteur qui l’anime, aussi.

Modifié par les techniciens d’Engler Automotive, ce V10 emprunté à Audi est à l’origine de la fougue du pur-sang. Une fougue qui s’exprime par la vitesse de pointe de 350 km/h qu’on extirpe de la version Niveau 1 de ce moteur. On en retire 1 100 ch et 1 100 Nm (810 lb-pi). Et puisque la voiture ne pèse que 1 100 kg, on obtient le rapport poids-puissance idéal de 1:1.

Pas assez de puissance ?

Mais, comme si ce n’était pas suffisant, Engler offre aussi une variante de ce moteur appelée Niveau 3. Elle hausse la puissance à 2 000 ch ! Mais les acheteurs semblent plutôt humbles puisque, selon Victor, la plupart se contentent de la version Niveau 1 !

Au moment d’écrire ces lignes, le premier modèle de série de la Desat est en production. On assemble le châssis roulant en Slovaquie. Il sera ensuite expédié en Allemagne pour recevoir la carrosserie de fibre de carbone; une carrosserie biplace en tandem qui sera peinte par les spécialistes de Gehrt Innovations, le meilleur atelier de peinture au monde, affirme sans hésiter Victor.

Un prix qui frôle le million

Trois exemplaires additionnels seront fabriqués d’ici la fin de l’année. Puis, l’an prochain, Victor espère en livrer 10 à 15 autres de plus. Ces bolides, qui sont offerts à partir de 625 000 € (un peu plus de 825 000 $) aboutiront dans divers pays dont, entre autres, aux États-Unis. C’est là où habite l’acheteur de la Desat numéro 3.

Sûr de trouver d’autres acheteurs sur notre continent, Victor nous a appris qu’il prépare une tournée nord-américaine avec la voiture numéro 1. Elle débutera à New York, en janvier. Puis, comme il nous l’a écrit : « Nous allons voyager à travers les États-Unis pour rencontrer clients, partenaires et amis, et leur montrer la Desat. » Et quoi de mieux qu’un petit galop d’essai pour en découvrir tout le potentiel d’un pur-sang ?

Photos : Engler et Salon Privé