1er juillet 1860 : Charles Goodyear meurt ruiné malgré une invention révolutionnaire

Le 1er juillet 1860, Charles Goodyear, inventeur américain du caoutchouc vulcanisé, s’éteint à l’âge de 59 ans… dans la pauvreté la plus totale. Ironique destin pour un homme dont l’invention allait générer des milliards de dollars dans les décennies suivantes — mais jamais pour lui.
Une obsession née d’une faillite
Après l’échec du commerce familial de quincaillerie en 1830, Goodyear se passionne pour un problème bien particulier : rendre le caoutchouc utilisable en toutes conditions. À l’époque, le produit colle, fond à la chaleur et gèle au froid. En 1837, il décroche un contrat pour fabriquer des sacs postaux en caoutchouc traité à l’acide nitrique, mais l’échec est cuisant — littéralement.
Le coup du hasard et du soufre
C’est en collaborant avec Nathaniel Hayward, qui avait découvert que le soufre améliorait la texture du caoutchouc, que Goodyear fera une découverte accidentelle majeure. Un jour de 1839, il échappe un mélange de caoutchouc et de soufre sur un poêle chaud. Résultat : une matière souple, résistante et stable. La vulcanisation venait de naître.
Il obtient son premier brevet en 1844, mais passe ensuite des années à défendre son invention en cour contre des contrefacteurs. Il remporte finalement un jugement en 1852, mais trop tard pour amasser une fortune.
Des échecs en série en Europe
Goodyear tente sa chance en Angleterre et en France, sans succès. À Paris, une tentative de production tourne au fiasco, et il finit emprisonné pour dettes en 1855. Il perd aussi ses droits de brevet en Europe pour des raisons légales et techniques.
Un héritage colossal… pour les autres
Pendant que d’autres s’enrichissent, Goodyear meurt endetté à hauteur de 200 000 $. Pourtant, sa découverte est devenue la pierre angulaire de l’industrie du pneu, des joints, des bottes, des courroies et de l’automobile. Il aura tout de même laissé un témoignage de sa lutte et de son génie dans son ouvrage Gum-Elastic and Its Varieties (1853–1855). Ironie du sort, la compagnie Goodyear Tire & Rubber, fondée 38 ans après sa mort, portera son nom — sans aucun lien juridique avec lui.