Tesla est sous enquête criminelle aux États-Unis

Tesla Inc. fait l’objet d’une enquête criminelle aux États-Unis pour avoir prétendu que ses véhicules électriques pouvaient se conduire tout seuls, ont déclaré trois personnes au fait de la question. Le ministère américain de la Justice a lancé l’année dernière cette enquête, qui n’avait pas encore été divulguée, à la suite de plus d’une douzaine d’accidents, dont certains mortels, impliquant le système d’aide à la conduite Autopilot de Tesla, qui a été activé lors de ces accidents, ont précisé ces personnes.

Des problèmes qui ont commencé en 2016

Dès 2016, le PDG Elon Musk a décrit le système Autopilot comme étant « probablement meilleur » qu’un conducteur humain. La semaine dernière, Musk a déclaré lors d’un autre appel que Tesla sortirait bientôt une version améliorée du logiciel « Full Self-Driving » permettant aux clients de se rendre « à votre travail, chez vos amis, à l’épicerie sans que vous touchiez le volant ». Une vidéo sur le site Web de l’entreprise indique : « La personne sur le siège du conducteur n’est là que pour des raisons juridiques. Elle ne fait rien du tout. La voiture se conduit toute seule. » De l’autre côté, Tesla a également explicitement averti les conducteurs qu’ils doivent garder les mains sur le volant et garder le contrôle de leur véhicule lorsqu’ils utilisent l’Autopilot.

Des messages contradictoires

La technologie Tesla est conçue pour aider à la direction, au freinage, à la vitesse et aux changements de voie, mais ses fonctions « ne rendent pas le véhicule autonome », précise l’entreprise sur son site web. De l’autre côté, son PDG annonce que vous n’avez pas besoin de rien faire. Les autorités de sécurité fédérales et californiennes examinent déjà si les affirmations sur les capacités de l’Autopilot et la conception du système donnent aux clients un faux sentiment de sécurité, les incitant à considérer les Teslas comme de véritables voitures sans conducteur et à devenir complaisants au volant, avec des conséquences potentiellement mortelles.

De possible mise en accusation

L’enquête du ministère de la Justice représente potentiellement un niveau d’examen plus sérieux en raison de la possibilité d’accusations criminelles contre la société ou des cadres individuels, ont déclaré les personnes au courant de l’enquête. Dans le cadre de cette enquête, les procureurs du ministère de la Justice à Washington et à San Francisco examinent si Tesla a trompé les consommateurs, les investisseurs et les régulateurs en faisant des déclarations non fondées sur les capacités de sa technologie d’aide à la conduite. Les fonctionnaires chargés de l’enquête pourraient finalement engager des poursuites pénales, demander des sanctions civiles ou clore l’enquête sans prendre de mesures.

Deux poids, deux mesures

Les enquêteurs devront faire la preuve que Tesla et Musk ont volontairement fait des déclarations trompeuses sur les capacités de l’Autopilot. Ce sera très difficile à prouver, car même si Elon Musk semble toujours surévalué la capacité de l’Autopilot, le site web stipule qu’avant d’activer le système Autopilot, le conducteur doit d’abord accepter de « garder les mains sur le volant à tout moment » et de toujours « garder le contrôle et la responsabilité de son véhicule. » Ce n’est pas la première fois que Musk fait face à la justice américaine. Avant l’abandon du rachat de Twitter au début de l’année, il y avait déjà une enquête du NHTSA sur une série d’accidents, dont un mortel, impliquant des Teslas équipés d’Autopilot qui ont percuté des véhicules d’urgence en plus de deux autres enquêtes sur des accidents mortels et de la publicité mensongère pour ses fonctions Autopilot et Full Self-Driving en affirmant qu’elles permettent de contrôler le véhicule de manière autonome. Tesla a déposé des documents auprès de l’agence pour demander une audience sur ces allégations et a indiqué son intention de se défendre contre elles.

Avec des renseignements d’Automotive News