Un avenir incertain pour la compagnie Northvolt
La décision choc de Northvolt cette semaine de réduire ses opérations et de supprimer des emplois a suscité des craintes parmi les experts du secteur, selon des sources proches du dossier, qui craignent que la meilleure chance de l’Europe de produire des batteries pour véhicules électriques ne soit compromise.
Défis croissants et perte de contrats
Face à des retards de commandes et à la perte d’un contrat de 2 milliards de dollars avec BMW en juin, Peter Carlsson, PDG et ex-dirigeant de Tesla, a annoncé lundi que l’entreprise qu’il a cofondée en 2016 cessera de produire des matériaux actifs de cathode (CAM) – un composant essentiel des batteries. Northvolt abandonne également ses projets de construction d’une usine en Suède et cherche des investisseurs pour une usine en Pologne. La société suédoise se recentrera désormais sur son activité principale : la production de cellules de batteries, qui stockent l’énergie chimique. Cette décision marque un recul par rapport à la mission initiale de Northvolt qui visait à offrir une chaîne complète, de la production de matériaux à la fabrication de batteries en passant par le recyclage en fin de vie.
Une Europe dépendante des fournisseurs asiatiques
Alors que Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, a récemment mis en garde contre la concurrence des technologies vertes en provenance de Chine, cette décision soulève des doutes sur la capacité de Northvolt à jouer un rôle clé dans la transition vers la mobilité électrique en Europe. Northvolt a rencontré des difficultés à produire des batteries de haute qualité en grande quantité, tout en faisant face à la concurrence des rivaux chinois comme CATL et BYD, ont déclaré des analystes à l’agence Reuters. L’ampleur des activités de Northvolt a également complexifié la situation.
Annulations de contrats et avenir incertain
Malgré des commandes de plus de 50 milliards de dollars, notamment avec Volkswagen, Northvolt est toujours déficitaire. Les difficultés de production ont entraîné l’annulation de la commande de BMW en juin, selon une source proche du dossier. Cette décision a finalement conduit au revirement stratégique annoncé lundi. Le projet phare de Northvolt, son usine à Skelleftea, en Suède, est loin d’atteindre sa pleine capacité. Avec des retards dans les objectifs de production, l’avenir de l’usine reste incertain, tout comme celui des trois autres gigafactories prévues en Allemagne, au Québec et à Göteborg.
Projets de recyclage et de raffinage menacés
Certains projets clés, comme une usine de conversion de lithium au Portugal et une entreprise de recyclage de matériaux en Suède, pourraient être retardés ou annulés, selon Leyland. Northvolt décidera cet automne de l’avenir de ces projets. Malgré ses difficultés, Northvolt reste en avance sur des concurrents comme Morrow et Freyr. Toutefois, des clients comme Volvo et Volkswagen suivent la situation avec attention, tandis que BMW a refusé de commenter.
Conclusion
Alors que Northvolt envisage une introduction en bourse, ses défis actuels pourraient repousser ce projet à l’année prochaine, voire au-delà. L’entreprise reste sous pression pour tenir ses promesses et surmonter les obstacles afin de ne pas perdre son rôle de leader dans l’industrie des batteries électriques en Europe. En ce qui concerne la grande usine au Québec, le projet est pour le moment retardé de 18 mois, Il faudra cependant que Northvolt surmonte les défis en Europe avant de pouvoir espérer prendre de l’expansion. Un dossier à suivre
Avec des renseignements de Reuters