Des stations de recharge pour camions lourds voient le jour au Québec

Hydro-Québec a inauguré mardi sa première station de recharge conçue exprès pour les camions lourds. Son objectif est d’en avoir entre 15 et 20 un peu partout dans la province d’ici 2024.

Les camions sont les plus grands pollueurs

Le calcul est le suivant : 44% des émissions de GES au Québec viennent du transport. Les deux tiers de ces émissions sont causées par les véhicules commerciaux et les véhicules lourds. Du lot, les camions de livraison qui passent leurs journées à se déplacer en ville comptent pour 60% des émissions polluantes. Autrement dit : les camions lourds en milieu urbain sont la principale source d’émissions du secteur du transport, malgré le fait qu’ils ne s’éloignent en moyenne pas de leur point de départ par plus de 160 kilomètres. Et si vous êtes assez forts en maths, vous aurez calculé que ces véhicules représentent de 15 à 20 % des émissions totales de GES au Québec.

Pas d’infrastructure

Ça tombe assez bien, étant donné que ce sont aussi les premiers camions que les constructeurs prévoient électrifier. Avec une autonomie de 250 à 300 kilomètres par charge, ces camions là peuvent faire le boulot durant le jour et se charger la nuit. Le seul hic étant que l’infrastructure de recharge est pour le moment très peu développée, pour ne pas dire inexistante. Et c’est pour ça qu’Hydro-Québec se lance dans ce projet inauguré mardi à Laval et qui est en fait un projet pilote. La station a été conçue exprès pour laisser de place pour les camions remorque, et les bornes sont de bonne puissance, à 350 kilowatts. Hydro-Québec va prendre des notes sur la façon dont les camionneurs se branchent, la fréquence, le moment du jour ou de la nuit, etc., et va ensuite concevoir ses autres stations en conséquence.

Servir de catalyseur

Hydro-Québec s’attend à ce que les entreprises installent des bornes dans leurs propres garages et que les bornes publiques ne servent qu’à l’occasion, pour dépanner. On verra bien. À l’heure actuelle, la cible est de décarboniser les véhicules lourds en entier d’ici 2040. Il faut bien commencer quelque part, et une première borne c’est déjà mieux que pas de borne du tout.