Des voitures iconiques de Nigel Mansell seront en vedette à l’encan RM Sotheby’s de Monaco

Cinq voitures qui ont appartenu au célèbre pilote britannique Nigel Mansell seront en vedette lors de l’encan de RM Sotheby’s à Monaco, le 14 mai 2022. Parmi ces voitures figure, entre autres, le célèbre « taxi d’Ayrton Senna ».

Cette voiture est la Williams FW14 1991. Aux termes de la saison de l’année précédente, Mansell avait annoncé son retrait de la compétition. L’histoire dit qu’une vague de soutien de ses supporters l’aurait rendu plus enclin à poursuivre son aventure en F1 une année de plus. Une offre de Frank Williams et l’arrivée d’une nouvelle monoplace dans son écurie, mise au point par l’aérodynamicien Adrian Newey et animée par le V10 Renault de 3,5 litres, l’auraient vraisemblablement convaincu.

Le « taxi de Magic Senna »

Cette nouvelle Williams permet à Mansell de se distinguer à plusieurs reprises en 1991, même si Ayrton Senna remporte le championnat des pilotes avec McLaren, qui décroche celui des constructeurs. Au cours de la saison, Mansell remporte cinq victoires et deux secondes places. La victoire dont tous les férus de F1 se rappellent est celle du Grand Prix d’Angleterre, sa deuxième de la saison.

Toute la course durant, il domine ses rivaux, Gerhard Berger qu’il devance de 42,293 s à la ligne d’arrivée, mais aussi Ayrton Senna qui termine quatrième après avoir manqué de carburant au 58e tour. Or, lors de son tour d’honneur, Mansell s’arrête sur le circuit et fait monter Senna sur le ponton de sa voiture. Du coup, sa Williams devient le « taxi de Magic Senna » et entre dans le folklore du sport automobile. Cette icône, les experts de RM Sotheby’s s’attendent à la voir s’envoler pour une somme située entre 2 et 4 millions $ (1,5 M€ à 3 M€).

La première Ferrari du « lion »

Une Ferrari 640 1989 sera à coup sûr une autre voiture-vedette de la vente. D’ailleurs, l’encanteur attribue une valeur plus élevée à cette monoplace, que Mansell a pilotée à son arrivée au sein de l’écurie au cheval cabré, qu’à sa Williams, soit de 3,5 à 7 millions $ (2,5 M€ à 5 M€).

Celui que les tifosi surnommaient il leone (le lion) a poussé la 640 à des sommets inattendus à Maranello, entre autres, en établissant un nouveau tour record sur le circuit d’essai de Fiorano. Puis, en mars 1989, à sa première épreuve au volant de cette Ferrari, il remporte le Grand Prix du Brésil.

La voiture offerte a le châssis numéro 109. Elle est animée par un V12 jumelé à une boîte de vitesses semi-automatique à sept rapports, la première du genre à équiper une Ferrari. Mansell l’a pilotée à Monaco en 1989 et elle lui a été offerte après la finale de la saison. Elle a été ajoutée à sa collection personnelle à Jersey, en janvier 1990.

Une Birkin, une Modulo et une Reynard

Les trois autres pièces de ce petit lot sont, disons, plus abordables. C’est le cas de la Birkin 7 Sprint 1991, un clone sud-africain de la Lotus 7 dont la valeur se situe entre 14 000 $ et 20 000 $ environ (10 000 € et 15 000 €), selon l’encanteur.

Mansell était présent sur le circuit de Kaylami en Afrique du Sud, en 1983, lorsque ce petit constructeur a lancé la 7 Sprint. Comme pour toutes les voitures qui figurent dans ce lot, Mansell avoue avoir un lien émotionnel avec cette Birkin, sans doute parce qu’il était proche de Colin Chapman, le patron de Lotus.

Cette étrange iC Modulo M89 1990 pourrait aussi rendre un fanatique de Mansell heureux à bon compte. La valeur de cette biplace en tandem de conception italienne est estimée à 7 000 $ à 35 000 $ (5 000 € et 25 000 €). De plus, elle est offerte sans réserve. Propulsée par un moteur BMW K75S de 750 cc jumelé à une boîte de vitesses manuelle BMW à cinq rapports, cette 3-roues ne pèse que 390 kg ! On imagine aisément sa vivacité.

Carlo Lamattina, le créateur de la Modulo, aurait rencontré Mansell après les qualifications du Grand Prix d’Italie à Monza, en 1990. Il lui aurait présenté cette voiture, qui a le châssis no. 001 — le premier exemplaire produit. Mansell l’a ajoutée à sa collection en novembre 1993. Il aurait parcouru 3 000 km avec, ce qui témoigne du plaisir qu’il a dû en tirer.

Dernière, mais non la moindre, RM Sotheby’s offre également une Reynard 2KI du championnat Grand Prix Masters qui a permis à Mansell de faire une nouvelle incursion en course automobile en 2005. Pour ce championnat monotype, les pilotes utilisaient une monoplace pesant environ 650 kg et animée par un V8 Cosworth XB de 3,5 litres produisant 650 ch. La voiture n’avait ni direction assistée ni antiblocage ni contrôle de traction. Malgré tout, avec cette Reynard, Mansell a décroché la première place lors de sa première sortie, en Afrique du Sud; sa seule victoire cette année-là. L’année suivante, il a répété l’exploit en montant sur la première marche du podium au Qatar, lors de la première épreuve de la saison. Puis, il a acquis cette Reynard en 2007. On estime qu’elle vaut entre 140 000 $ et 210 000 $ (100 000 € et 150 000 €).

Mansell, un grand de la F1

Rappelons que Nigel Ernest Mansell est né en 1953 à Birmingham, une ville qui, à l’époque, était un important centre de production de l’industrie automobile au Royaume-Uni. Il aurait conduit une voiture pour la première fois à l’âge de sept ans. C’est l’année où il regardait Jim Clark remporter le Grand Prix d’Angleterre au volant d’une Lotus, ce qui l’aurait inspiré à faire carrière en sport automobile.

Il commence sa carrière dans le championnat britannique de Formule 3, en 1979, et parvient à se joindre à l’écurie Lotus l’année suivante. Entre 1980 et 1995, il est inscrit à 191 Grands Prix avec Lotus, Williams, Ferrari et McLaren. Il en remporte 31 et décroche même le Championnat du monde des pilotes en 1992. Il fait aussi deux années (1993 et 1994) dans le championnat étatsunien IndyCAR (CART), où il est sacré champion la première année. On le verra aux 500 milles d’Indianapolis ces deux années-là, puis aux 24 Heures du Mans en 2010.

Fait à noter, lorsque Mansell revient brièvement à la F1, en 1994, pour disputer 4 épreuves, il remporte la dernière course de la saison, en Australie. Cela en fait le seul pilote de ce championnat à avoir remporté une épreuve alors qu’il est dans la quarantaine. Aujourd’hui, il est âgé de 69 ans.

Photos : Bonhams et Stuart Seeger.