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La nouvelle marque Togg, un pari de 3 milliards de dollars de la Turquie

D’ici 10 ans, Togg aura produit 1 million de véhicules, affirme son grand patron


  • Lieu d’origine : Turquie
  • Fondation : 28 juin 2018

Les formes futuristes des prototypes Cadillac, Chrysler et Mercedes-Benz, et les innovations en robotique de Hyundai dévoilées la semaine dernière avaient de quoi faire rêver les 40 000 visiteurs du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas (22 % de l’assistance de 2019). Cependant, en marge de ces géants, certaines marques nouvelles, encore peu connues, avaient aussi des réalisations originales à mettre en valeur. Togg est l’une d’elles.

À Las Vegas, c’est une élégante berline électrique qu’a présentée ce constructeur turc. Une voiture dont les « portes suicide », en s’ouvrant, exposent un habitacle moderne misant largement sur la connectivité. Il s’agit d’une réalisation signée Pininfarina, tout comme l’utilitaire C-SUV qui avait été dévoilé en décembre 2019 à Ankara, capitale de la Turquie. 

Voiture-concept présentée par Togg au CES 2022.

Ces véhicules-concepts préfigurent une gamme qui sera constituée de cinq modèles de série, tous électriques. Le premier, un utilitaire de taille moyenne proche du C-SUV, entrera en production à la fin de l’année et ses premiers exemplaires seront livrés durant le premier trimestre de 2023. Voilà ce qu’a affirmé Mehmet Gurcan Karakas, chef de la direction de Togg, au CES. Il a ajouté que d’ici 2030, l’entreprise qu’il dirige n’aura produit rien de moins qu’un million de véhicules.

Pour assurer le développement de ce projet — des véhicules, des technologies et des usines — des investissements pharaonesques ont été garantis par Recep Tayyip Erdogan, le président de la Turquie. Des chiffres publiés par l’agence de presse gouvernementale Anadolu évoquent des investissements de l’ordre de 30 milliards de livres turques (environ 2,7 MM$).

En marge de cela, le gouvernement mise sur des moyens « détournés » pour assurer le succès de l’entreprise. La promesse d’achat de 30 000 véhicules de la marque par l’État, qu’a annoncé Anadolu en 2020, l’illustre bien.

On comprendra qu’il s’agit d’un projet à saveur nationaliste. D’ailleurs, si le constructeur préfère écrire son nom avec des minuscules, Togg est bel et bien un acronyme. Il signifie Türkiye’nin Otomobili Girişim Grubu ou consortium automobile de Turquie. Un consortium issu d’une initiative lancée en 2017 par le président Erdogan, qui aspire à créer une entreprise nationale de fabrication d’automobiles. 

Un rêve vieux de 60 ans

Ce rêve, plusieurs dirigeants turcs l’ont partagé, à commencer par Cemal Gürsel. En 1961, ce prédécesseur d’Erdogan avait lancé un grand projet pour concevoir une voiture turque. Mise au point à la vitesse grand V, le 29 octobre 1961, la Devrim (révolution dans la langue locale) avait été dévoilée dans le faste des célébrations du Jour de la République, à Ankara. Ce projet qui devait aboutir sur une production de masse n’a cependant jamais eu de lendemain.

En décembre 2019, au moment de présenter les deux prototypes de la marque (développés eux aussi à la vitesse grand V), Erdogan n’a pas hésité à les assimiler à la Devrim, en affirmant que Togg concrétisait un rêve vieux de 60 ans.

Cependant, tout porte à croire que cette nouvelle « révolution » automobile a des bases plus solides. Le consortium qui s’affaire à développer ces véhicules réunit de grandes entreprises locales du secteur automobile (Anadolu Group, BMC, Kök Group, Turkcell et Zorlu Holding) et elles sont chapeautées par l’Union des chambres et des bourses de Turquie, une confédération des chambres de commerce du pays. Plusieurs grands équipementiers sont également impliqués dans ce projet.

Au CES, M. Karakas a d’ailleurs décrit Togg comme une entreprise de technologie, et non un simple constructeur automobile. Des technologies qui sont réunies dans la plateforme « Smart Life » utilisée par la voiture-concept qu’on y a vue; une réalisation « qui est plus qu’une simple auto connectée », a-t-il précisé.

Une usine ultramoderne presque terminée

En Turquie, le projet va bon train. La construction de l’usine d’assemblage de Togg a commencé en juillet 2020. D’une superficie de 1,2 million de mètres carrés, elle aura une capacité de production annuelle de 175 000 véhicules. Située dans la ville portuaire de Gemlik, à environ 500 km à l’ouest d’Ankara, sa construction devrait être complétée sous peu.

Le premier véhicule qu’elle produira sera la version de série du concept C-SUV dessiné par Pininfarina. Selon le constructeur, sa version finale pourra recevoir une motorisation de 200 ch lui permettant d’accélérer de 0 à 100 km/h en 7,6 secondes, ou encore une motorisation de 400 ch qui réduira l’accélération à 4,8 secondes.

Deux batteries dont la capacité reste inconnue lui donneront une autonomie de 300 ou 500 km, selon le cas. De plus, ces batteries pourront être rechargées à 80 % de leur capacité en 30 minutes à l’aide d’une borne à haut débit.

Par ailleurs, des sources gouvernementales affirment qu’une dizaine de pays (l’Allemagne, de même que des pays du Golfe et de l’Asie centrale) sont sur les rangs pour commercialiser les produits Togg.

Autre usine à venir

Fait à noter, en décembre, Anadolu a annoncé la construction d’une autre usine. Ce nouveau projet réalisé en partenariat avec la société chinoise Farasis, pourra produire des batteries pour VÉ à hauteur de 15 GWh.

Photos : Togg.

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