Scion iQ 2014

Scion iQ

Auto de poche

Il appartenait à Scion, la division jeunesse de Toyota, d’intégrer à son portfolio la microscopique iQ. Maintenant, qu’est-ce que le fait de s’en procurer une démontre au sujet de notre propre QI ?

Carrosserie

Deux portières, un hayon, des roues de 16 pouces (quand même !) et une longueur hors tout de 3 mètres qui dépasse celle de la smart de Mercedes-Benz de 35 centimètres, mais qui en accuse 50 de moins qu’une Fiat 500. Si vous y tenez, votre concessionnaire pourra ajouter des bébelles comme un aileron, des antibrouillards et des jantes spéciales.

Habitacle

Toyota équipe décemment la seule version de sa puce (hormis les éditions spéciales telle la 10 iQ). Le climatiseur, la connectivité Bluetooth et une interface iPod justifient (dit-on) les 17 000 $ exigés au départ. Au-dessus du tableau de bord extra dur, l’écran tactile de la sono Pioneer trône dans un module luisant supposément inspiré des formes d’une raie, mais, désolé, j’y vois plutôt le casque de Darth Vader ! En-dessous coule une colonne à molettes, comme un totem. Pour tirer le maximum de chaque millimètre, la poignée de retenue des portières cache un haut-parleur. Au plafond veille une liseuse semblable à l’œil d’un cyclope. Où est la boîte à gants ? Non, ça, ce sont les rainures du sac gonflable. Ah, j’ai trouvé : sous le siège du passager coulisse un tiroir. Heureusement car, outre les porte-gobelet, les espaces de rangement sont rares. L’avantage de l’iQ par rapport à la smart, ce sont ses deux places supplémentaires à l’arrière. Une banquette raide et guère invitante, mais une banquette quand même. Si le passager devant avance suffisamment son siège (c’est possible grâce à l’aménagement intelligent du tableau de bord), le bougre coincé derrière survivra. Mais on évitera pareille requête au conducteur, d’où l’expression « 3+1 », c’est-à-dire de l’espace pour trois adultes et un enfant (ou un plante verte, une grosse valise, vous avez compris le principe). Il n’y a pour ainsi dire pas de coffre si le dossier de la banquette reste vertical. À peine une fente pour y glisser une pizza. Pour rabattre les deux moitiés du dossier, il faut d’abord zigouiller les appuie-tête.

Mécanique

À défaut d’un V12, vous vous contenterez d’un 4-cylindres de 1,3 litre qui produit 94 chevaux en association avec une boîte CVT. Le 0 à 100 km/h prend quelque chose comme 12 secondes, donc parcourir Montréal-Vancouver prend une bonne dose de patience et, malheureusement, plus de carburant qu’on ne l’aurait cru. Vrai que le constructeur annonce une cote combinée de quelque 5 litres aux 100 kilomètres, mais la réalité est moins idyllique, ce qui déçoit pour une si petite voiture. Toyota a promis d’équiper tous ses véhicules, aussi petits soient-ils, d’une batterie d’aides électroniques, et l’Q ne fait pas exception. En prime, elle est truffée de 11 coussins gonflables, juste au cas où.

Comportement

Grâce à sa boîte de vitesses « normale », l’iQ n’avance pas à coups de hoquets comme la smart. Voilà déjà un autre avantage. Mais les accélérations sont aussi lentes, et les gros coups de vent sur l’autoroute menacent autant de vous déporter en Alaska. Quant au sentiment de vulnérabilité qui pourrait gâcher vos balades, chassez-le en vous disant qu’un petit gabarit offre moins de surface à frapper… Les manœuvres arrière sont d’une facilité enfantine puisqu’on a le nez dans la lunette ! Le minuscule rayon de braquage nous invite également à multiplier les beignes dans un stationnement. Que de plaisir ! Et ce qui empêche l’iQ de sautiller comme une crevette sur la plaque de cuisson d’un resto japonais, c’est sa largeur de sa voie de presque deux mètres et le fait que ses roues aient été repoussées aux quatre coins.

Conclusion

Quel est l’attrait des microvoitures ? On avance leur faible encombrement pour les garer. Certes, elles sont plus faciles à glisser dans l’espace convoité qu’un Hummer, mais elles exigent quand même une case entière. Tant qu’on ne pourra les stationner n’importe comment, comme à Paris, l’argument n’est que théorique. Celui de la faible consommation de carburant tient la route, mais des sous-compactes plus spacieuses font mieux. Côté confort et pratique, c’est assez limité. On voudra donc concentrer l’utilisation d’une iQ au centre-ville, là où le métro et le Bixi rendent aussi de précieux services…

Forces

Pas vilaine à regarder

Cabine sympathique

Construction solide

Dégagement décent à l’avant

Faiblesses

Consommation décevante

Utilité discutable

Sensible aux vents violents et aux éventuels traumatismes dus à la rencontre inopinée avec un 10-roues…