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La Citroën SM de Robert Opron, son créateur, s’envole pour 126 000 $


Le 10 octobre dernier, lors de la vente aux enchères organisée par Bonhams à Knokke-Heist aux Pays-Bas, un collectionneur a versé 126 721 $ pour obtenir une Citroën SM 1974, mais pas n’importe laquelle. Elle avait appartenu à Robert Opron, le designer à l’origine de la silhouette de cet élégant bolide; un vétéran de l’industrie décédé le 29 mars dernier.

Né à Amiens en 1932, Opron commence ses Beaux-Arts dans sa ville natale, puis les complète Paris. Il devient ensuite designer pour Simca. C’est à lui d’ailleurs qu’on doit la voiture-concept Fulgur de 1958 censée préfigurer l’auto atomique de l’an 2000 !

En 1962, il entre chez Citroën et travaille sous la direction de Flaminio Bertoni. Grand patron du « Style » depuis trente ans et concepteur de la Traction, la 2CV et la DS, Bertoni décède deux ans plus tard et Opron lui succède. Sa créativité le mènera à réaliser l’Ami 8, la GS et la CX. Il signera aussi diverses mises à jour de la DS, sans oublier la sublime SM.

Un chef dorchestre

Dans une entrevue accordée au magazine français Automobiles classiques, en mai 2010, en explique en toute humilité : « On dit que j’ai dessiné la SM, mais il serait plus juste de dire que j’en ai été le chef d’orchestre. »

Robert Opron aimait tout particulièrement ce coupé. À 42 ans, il s’en offre une. C’est un an avant qu’il ne quitte Citroën pour ensuite être embauché par Renault. Parions qu’il n’ira pas souvent au boulot au volant de cette SM, ni chez Renault, où il travaille jusqu’en 1985, ni chez Fiat, où il se retrouve ensuite de 1986 à 1990. Il parcourt néanmoins près de 74 000 km avec son coupé jusqu’à ce qu’il s’en sépare, en mars 2006, cinq ans après avoir pris sa retraite.

Le nouveau propriétaire, Jean Peugeot, membre de la célèbre famille du même nom, ne conservera pas longtemps cette SM, un an tout au plus. Il la cède à son tour à un collectionneur qui la conduira jusqu’en 2014, ajoutant près de 18 000 km au 76 230 qu’elle affichait lors de la transaction. Son propriétaire suivant la remettra à un spécialiste alsacien de la marque, Guy Stoeckel, pour la faire restaurer et lui donner son apparence actuelle.

Petit rappel historique

La SM fait ses débuts au Salon de l’auto de Genève, en 1970. Elle naît d’une initiative visant à donner à Citroën sa première GT (grand tourisme), un modèle qui se veut résolument haut de gamme.

Robert Opron dirige l’équipe de design qui imagine sa silhouette homogène, son imposant hayon et ses optiques avant (six phares à iode à correction dynamique automatique et commande directionnelle) enveloppés d’une large visière.

Cette voiture qui reprendra la suspension hydraulique de la DS. Par contre, son V6 de 2,7 L et 170 ch arbore le trident de Maserati, marque reprise par Citroën en 1968. Il est nerveux et autorise une vitesse de pointe de 225 km/h. Cependant, il n’a pas la fiabilité des moteurs de la marque aux chevrons et il est gourmand.

Victime de la crise pétrolière, la SM est également affectée par de nouvelles lois sur la limitation de la vitesse sur les autoroutes imposées en Europe. À l’été 1975, Citroën annonce l’arrêt de sa production avec une épitaphe évocatrice : « Née de la vitesse, la SM est morte avec la vitesse ».

Une production limitée

D’après le constructeur, 12 920 exemplaires ont été produits à son usine parisienne, dont 5 000 environ qui ont trouvé preneurs la première année. L’usine de Ligier à Abrest, en Auvergne-Rhône-Alpes, en fabriquera également un peu plus d’une centaine en 1974 et 1975.

Citroën nous rappelle que Georges Pompidou, président de la République française, Léonid Brejnev, le shah d’Iran, Hailé Sélassié, Burt Reynolds, John Williams, Bernard Pivot, Line Renaud et Jay Leno ont eu ou en possèdent encore une SM. Même l’acteur Daniel Craig aurait avoué que cette voiture l’a toujours fait rêver !

Photos : Bonhams

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