Trop de luxe dans l’automobile va nuire à l’industrie

En regardant le portrait de l’industrie automobile, on se rend compte que les modèles abordables disparaissent à la vitesse grand V. Tout le monde veut aller chercher les juteux profits d’un véhicule plus haut de gamme. Il est beaucoup plus simple de vendre moins de voitures avec de bons profits que de vendre beaucoup de voitures avec peu de profits, spécialement en ces temps de disette.

Fabriquer une voiture de luxe ne coûte pas beaucoup plus cher.

Je vous ramène à une conversation avec un ingénieur automobile il y a quelques années qui m’expliquait que la différence de coût entre une berline populaire qui servait aussi de base à un petit VUS était de 126 $. Bien sûr, on rajoute un peu de cuir, d’insertions de bois et quelques équipements. Mais au final, on ne double pas le prix de revient de la voiture en procédant ainsi. Pourtant, le VUS en question coûte près de 8 000 $ de plus que la petite voiture. Vous voyez un peu pourquoi l’industrie se débarrasse des voitures compactes et sous-compactes.

Une réalité de moins en moins accessible

La pandémie a démontré aux constructeurs automobiles que l’on peut vendre moins pour gagner plus et cette leçon risque de devenir le nouveau modèle d’affaires dans le monde automobile, même si demain matin tout redevenait normal. Le problème va en devenir un d’accessibilité. Le coût moyen d’un véhicule neuf au Canada est actuellement de 53 000 $. Celui d’un véhicule d’occasion a dépassé les 37 000 $. Nous savons que les plus jeunes générations s’intéressent beaucoup moins à l’automobile. Mercedes a déjà prédit que dans 30 ans, elle ne vendra plus d’automobiles, mais des services de mobilité partagée et des vélos. L’offre automobile en sera réduite à l’entreprise, car les particuliers ne pourront plus se payer une voiture.

L’automobile n’est pas différente du reste de la société

C’est une tendance dangereuse qui se dessine et si les constructeurs assoiffés de dollars ne consentent à diminuer les profits sur certains modèles. C’est comme le logement social et une habitation à prix réalistes, cela n’existe plus. On oublie souvent la population et l’acheteur moyen dans cette équation.