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Une BMW 507 1957 oubliée durant 4 décennies trouve un acheteur pour 3,2M$

Livrée au Venezuela à l’origine, cette BMW a transité par l’Ontario et le Québec avant d’aboutir à Philadelphie


Les trouvailles étonnantes dans les vieux garages, ça existe encore. Cette BMW 507 Série II 1957 est un exemple récent de cela. Elle a revu la lumière du jour pour la première fois récemment après avoir été garée durant plus de 40 ans dans un garage de Philadelphie. Elle fait aujourd’hui le bonheur d’un collectionneur, qui en a fait l’acquisition pour la somme mirobolante de 3,2M$ CAN (2 315 000 $ US) lors de la vente aux enchères de Bonhams présentée dans le cadre du concours d’élégance Audrain à Newport, au Rhode Island.

Avant de se retrouver dans ce garage, ce roadster a eu une existence plutôt mouvementée. Le 19 juillet 1957, la 507 au châssis #70059 a quitté la chaîne d’assemblage de son usine à destination du Venezuela. C’est une des 13 507 livrées par BMW dans ce pays d’Amérique du Sud.

Du Venezuela au Canada

Elle avait été achetée par Lester Stebbins, un expatrié étatsunien qui avait fait fortune dans le commerce de la gomme à mâcher avant de déménager dans ce pays peu après la Seconde Guerre mondiale. Grand amateur de course automobile et de sportives d’exception, il possédait aussi une Mercedes-Benz 300 SL et une Ferrari 250 GT, mais la 507 aurait été sa favorite.

Des photos prises à l’époque montrent Stebbins avec sa nouvelle 507 qui avait des roues Rudge et une carrosserie Silberblau (bleu argenté) avec intérieur en cuir de couleur assortie. Une voiture qui fera repeindre en blanc peu après, peut-être pour contrer les effets de la chaleur torride de ce pays, qui peut atteindre 35 degrés Celsius.

En 1961, Stebbins est muté à Toronto où il amène sa 507, qui restera au Canada durant 18 ans. Durant cette période, il la vend à un résident d’Ottawa nommé Jack Kroch, qui, en 1979, lui redonne une couleur proche de l’originale : le Bright Blue Metallic d’une… Pontiac d’alors ! Cela ne l’empêchera pas d’exhiber sa nouvelle acquisition lors de rassemblements de collectionneurs. On la verra d’ailleurs à un événement organisé au circuit du Mont-Tremblant.

Départ pour Philadelphie

Par le biais du club des propriétaires de 507, il entre en contact avec un passionné de ce roadster : Herman Bold, de Philadelphie. Propriétaire d’une 507 achetée neuve en 1959 et grand collectionneur de pièces de rechange destinées à ce modèle, il l’achète à Jack pour la somme de 22 000 $. Une photo d’archives montre d’ailleurs Herman et Jack posant fièrement aux côtés de la voiture dans une ruelle de la capitale nationale.

De retour à Philadelphie, Herman gare la #70059 avec ses autres 507 dont, entre autres, la #70054, un modèle à peinture verte, de même qu’une autre 507 qui a été ravagée lors d’un incendie et qu’il conservait pour les pièces. Dès lors, après des séjours en Amérique du Sud et au Canada, cette 507 sera maintenue en bonne condition (avec des lubrifications et des démarrages occasionnels), à l’écart des intempéries et des rayons de soleil, tout en demeurant immobile dans le garage mitoyen d’une résidence à d’apparence anodine d’un quartier anonyme de « Philly, la ville de l’amour fraternel », et ce pendant 43 ans !

Restée dans l’oubli durant quatre décennies, cette BMW 507 est ressortie pour la première fois de son antre, « sur son pouvoir » comme dit mon vieil oncle, en mai 2022. Elle a toujours l’essentiel de ses composantes d’antan : son toit rigide, son radiateur Behr, sa radio Blaupunkt Köln d’origine, sa trousse d’outils, son manuel du propriétaire et même le pflegedienstheft, ce livret utilisé pour noter les entretiens et les réparations.

Rivale de la 300 SL

BMW a produit deux séries de la 507. La première a été fabriquée de 1956 à juin 1957, suivie d’une seconde, plus raffinée, qui a été produite jusqu’en 1959. Cette seconde série bénéficiait principalement d’améliorations apportées l’intérieur : une planche de bord plus profonde, plus de possibilités de réglage pour les sièges et l’ajout d’une plage arrière.

Ce roadster de 1 280 kg était animé par un V8 atmosphérique tout aluminium de 3,2 L à doubles carburateurs Zenith. Ce moteur de 150 ch était jumelé à une boîte de vitesses manuelle ZF à 4 rapports qui entraînait les roues arrière. Capable d’atteindre 200 km/h environ, elle pouvait abattre les 100 km/h en 11 s. Et comme d’autres bolides de l’époque, elle avait une suspension indépendante et des freins à tambour hydrauliques aux quatre roues.

Ce modèle d’exception été conçu par BMW à la suggestion d’un importateur de véhicules européens de New York : l’Autrichien Max Hoffman. En 1954, il réussit à convaincre le constructeur de Munich de concevoir une voiture capable de rivaliser avec la Mercedes-Benz 300 SL. Hoffman croit pouvoir en vendre suffisamment aux États-Unis pour rendre le projet viable.

Trois fois le prix d’une Corvette

Le prix de vente anticipé pour les États-Unis est environ 5 000 $ US, mais la 507 coûtera finalement 9 000 $ US. C’est trois fois le prix d’une Chevrolet Corvette 1956, qui se vendait 3 120 $ US dans la métropole étatsunienne.

Un prix aussi élevé a naturellement limité cet élégant roadster à une clientèle bien nantie. Voilà pourquoi elle a été l’apanage de personnalités telles que l’idole de la pop Elvis Presley, le grand pilote de course John Surtees, les vedettes du cinéma Alain Delon, David Carradine et Ursula Andress, le prince Rainer de Monaco, le roi Constantin II de Grèce et l’Aga Khan.

Au final, BMW n’a fabriqué qu’un peu plus de 253 exemplaires de la 507, chiffre qui contribue largement à lui donner une valeur dans les sept chiffres avec un prix de vente moyen dépassant les 2M$ US. Par exemple, en mai dernier, l’encanteur RM Sotheby’s a vendu une 507 1958 pour 2M€ (2,7M$ CAN), alors qu’en mars Gooding adjugeait une 507 1959 pour 2,2M$ US (3M$ CAN)

Photos : Bonhams

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