Acura Integra  ou la nouvelle CSX

La CSX a été pendant plusieurs années l’équivalent pour la marque Acura de la Honda Civic. C’était un produit purement canadien, une sorte de Civic plus huppée et à l’allure extérieure révisée pour avoir l’air d’une berline compacte signée Acura, mais dont l’habitacle était à peu près inchangé par rapport à une Civic bien équipée.

L’Integra 2023, c’est essentiellement la même chose, excepté que là, les Américains aussi peuvent s’en procurer une. Et que contrairement à la CSX, qui n’avait aucune prétention autre que d’être un peu plus exclusive que la Civic, l’Integra débarque sur nos routes avec un bagage assez lourd, celui qui est associé à son nom, et à la sportive Integra des années 1990, à une époque où la mode des compactes sportives battait son plein.

Au premier coup d’œil, disons qu’Acura n’a pas trop raté son coup. La voiture a des formes attrayantes, une calandre très prononcée et même si ses phares ne sont pas les phares arrondis d’une Integra de l’époque, le résultat n’est pas déplaisant. Évidemment il est très près de ce à quoi ressemble la TLX, mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose.

À bord, on a droit à un habile mélange de cuir, de suède et d’aluminium brossé. C’est encore plus joli à bord de la version Elite A-Spec à boîte manuelle, où le pommeau du levier de vitesses rappelle les boîtes à embrayage raccourci des sportives Type S.

D’ailleurs, à ce sujet, la seule vrai sportive ici est celle-là. Les autres versions de l’Integra ont toutes droit à une boîte automatique à variation continue, une boîte qui a tout sauf un comportement sportif. Elles sont l’avantage d’être moins coûteuses, aussi : ça part à 36 000 $ et ça grimpe jusqu’aux 45 000 $ de la A-Spec, manuelle ou automatique.

La boîte manuelle est assez agréable à manipuler, même si, on va se le dire, la cylindrée turbo qu’elle commande n’a peut-être pas l’amplitude de régime nécessaire pour qu’on en profite pleinement. Sous le capot se trouve un 4 cylindres turbo de 1,5 litres qui s’essouffle un peu trop vite à notre goût. Il produit quand même une puissance de 200 chevaux et un couple de 192 livres-pied, mais on est loin des sensations de conduite d’une Volkswagen GTI ou même d’une Mini Cooper S, où le turbo est vraiment mieux exploité.

Évidemment, on pourrait aussi comparer l’Integra à la Civic SI, qui va plaire davantage aux amateurs de performance dans un petit format. L’Integra respecte un peu plus la ligne directrice d’Acura, qui est aussi d’offrir du confort et un certain prestige, même si c’est assez superficiel comme formule. Car l’expérience à bord est identique à celle qu’on trouve chez Honda, chez Mazda ou ailleurs, à prix moindre.

Bref, on sent qu’Acura s’adresse ici à une clientèle déjà conquise et peut-être un peu nostalgique, mais qui a vieilli et dont les besoins ne sont plus les mêmes qu’en 1994.

Honnêtement, on aurait pu attendre un an ou deux et ressusciter l’Integra sous la forme d’une petite berline ou même d’un coupé tout électrique, et l’effet aurait été pas mal meilleur…

Ou alors, peut-être qu’on aurait pu l’appeler CSX, tout simplement…