BMW M2: La personnification du bonheur au volant

Dans un monde aujourd’hui dominé par des VUS de tout acabit, vous n’avez aucune idée à quel point il est jouissif de passer une semaine au volant d’une véritable sportive. Je suis assez ancien dans le métier pour avoir eu l’occasion de faire l’essai de la première M3 avec le bon moteur Européen à faire son entrée chez nous. J’ai éprouvé le même frisson en prenant le volant de la M2. Notre argumentaire ne portera pas aujourd’hui sur l’esthétique de la voiture qui ne plaît pas à tous, mais bien, sur la conduite, car c’est d’abord et avant tout pour cette raison que vous devriez considérer l’achat d’une M2.

De la prestance

Même si elle n’est pas très grosse, la M2 en impose avec son renflement sur le capot, les ailes imposantes, des roues et des pneus costauds et décalés et les grandes prises d’air avant confèrent qui lui donne un visage menaçant. Seule la partie arrière est ratée et le côté agressif tombe à plat. Après un essai d’une semaine à la maison au début de l’été, j’ai eu l’occasion de pousser plus loin l’expérience sur le circuit Area 27 en Colombie-Britannique où BMW avait rassemblé des modèles M3, M8, X5M , X4M et M2. Avec son moteur six cylindres 3,0 litres turbo de 453 chevaux et 406 lb-pi, la M2 éclipse tous ses rivaux. La seule voiture comparable est une Porsche 718 Cayman GTS. Sur le circuit, nous avions droit aux sièges baquets en fibre de carbone en option qui restent les meilleurs du marché si vous avez l’intention d’aller sur un circuit sur une base régulière, et le volant M, avec ses palettes en fibre de carbone, est un bonheur à manipuler.

10/10 pour la performance

Son utilisation au quotidien est amusante sur nos routes, mais la piste est l’endroit de prédilection pour cette petite terreur qui hurle de bonheur jusqu’à la ligne rouge et offre un dynamisme addictif. Sa direction est télépathique et les pneus Michelin une fois chaud s’accrochent avec hargne au bitume. Sur le circuit, nous étions en mode attaque. Les premiers tours ont débuté en mode sport qui garde les aides à la conduite électronique en place. Nous sommes progressivement passés aux modes plus agressifs via les boutons M rouges sur le volant. La suspension est bien ferme en mode Sport Plus, et par conséquent, le nez change de direction à la vitesse de l’éclair. Les mouvements de caisse sont très contenus, et il semble que la M2 n’ait de limite que celle que le conducteur impose. Nous avons avalé plusieurs tours de piste avec un très grand bonheur. À la sortie de chaque virage, la M2 bondit en avant alors que ses pneus arrière s’agrippent au bitume. La poussée dans les régimes intermédiaires est phénoménale, et la puissance est là à tous les régimes et le moteur semble presque vous demander de remettre les gaz le plus rapidement possible. La boîte automatique à 8 rapports est d’une rapidité stupéfiante et permet de garder les deux mains sur le volant, un avantage non-négligeable sur un circuit. Notons que la boîte manuelle à six rapports est toujours au menu.

Un minimum de technologie

Les amateurs de performance ne sont en général pas à la recherche d’une voiture fardée de technologies. Il y a tout de même des progrès à faire à ce chapitre. BMW a installé la plus récente version du système d’exploitation iDrive 8. Bien qu’il soit rapide et esthétiquement plaisant, il demeure compliqué. L’écran d’accueil configurable est complexe, et l’écran des applications est truffé d’icônes minuscules dénuées de toute logique dans leur codage couleur. Il faudrait des boutons de commande physique pour le rendre plus agréable à utiliser. Bien des constructeurs qui avaient la même approche ont déjà compris. Le système d’avertissement de collision frontale avec freinage d’urgence automatique et l’alerte de sortie de voie sont de série, même si le régulateur de vitesse adaptatif reste en option. Franchement, ces quelques items technologiques en moins face à Porsche ou Audi ne nous ont pas manqué durant notre semaine d’essai.

Une véritable aubaine

Je sais que plusieurs d’entre vous vont dire que 76 500 $ est un sérieux montant d’argent pour une voiture. Toutefois, considérant ce que vous obtenez à ce prix, il n’y a pas à hésiter. Rien à ce prix ne vous offre autant de plaisir. Une Cayman 718 GTS va coûter plus de 100 000 $ et la Corvette aussi. Le terme de « Pocket rocket » n’a jamais si bien prix tout son sens. De plus, inutile de piger dans une longue liste d’options qui ajoute de l’équipement, mais rien de plus à l’expérience au volant.

Conclusion

Avec une puissance impressionnante, une tenue de route dynamique et un prix compétitif, la M2 prouve que le plaisir de conduire n’est pas réservé aux voitures exotiques hors de prix. Bien sûr, quelques défauts subsistent, mais dans l’ensemble, la M2 offre une expérience de conduite passionnante et accessible. Alors, si vous recherchez une voiture sportive qui fera battre votre cœur sans vider votre portefeuille, la M2 doit figurer sur votre liste d’épicerie.

Forces

Une tenue de route télépathique

Un moteur qui hérisse le poil des bras

Des pneus qui s’accrochent fort à la route

Prix réaliste

Faiblesses

Un écran multifonction compliqué

Places arrière plus symbolique que pratique

Un physique un peu ingrat