L’avenir appartient encore aux camions et VUS

Si l’avenir appartient aux véhicules électriques en tout genre, les constructeurs automobiles américains, les camions vont encore dominer le marché au cours des prochaines années. Selon des prévisions de production de l’Agence Reuter, les constructeurs automobiles d’Amérique du Nord prévoient de construire davantage de gros pick-up et de véhicules utilitaires sport que de véhicules électriques jusqu’à la fin des années 2020 (autour de 2028), suivant ainsi une tendance des ventes qui va à l’encontre de l’objectif de l’administration Biden de faire passer les véhicules électriques à la moitié du marché d’ici 2030.

Conjuguer économie et écologie

L’agence EPA aux États-Unis a déclaré le 5 août dernier qu’elle s’attendait à ce que les véhicules électriques et hybrides représentent 8 % des ventes de voitures et de camions légers aux États-Unis d’ici 2026. Le même jour, Ford, GM et Stellantis ont qualifié d’aspiration commune » l’objectif de M. Biden de faire passer les VE à 40-50 % de la production d’ici 2030. Cet objectif signifierait que la production nord-américaine annuelle de véhicules électriques et hybrides rechargeables atteindrait 7 millions de véhicules ou plus.
Cependant, l’ensemble de l’industrie prévoit dès maintenant de construire seulement 2,6 millions de véhicules électriques à batterie (BEV) et 585 000 véhicules électriques hybrides rechargeables (PHEV) en 2028, selon AutoForecast Solutions (AFS), qui compile les estimations de production largement utilisées dans l’industrie.

Comment combler le déficit

Si les constructeurs automobiles s’en tiennent à ces plans, les VE ne représenteraient que 15 % de la production nord-américaine totale en 2028, les hybrides rechargeables représentant 3,4 % de plus. Dans ce cas, les constructeurs automobiles devraient plus que doubler la production de VE et de PHEV en deux ans, entre 2028 et 2030, pour atteindre l’objectif minimal de 40 % fixé par M. Biden.

Un segment payant

La très forte demande pour les utilitaires et les camions et les profits qu’ils génèrent permet aux constructeurs de faire les profits nécessaires pour investir les 100 milliards de dollars d’engagements dans l’électrification des transports. Après tout, les constructeurs sont là pour faire de l’argent et même si les ambitions du gouvernement Biden sont louables, il faut se poser la question : est-ce que le gouvernement va plus vite que la population américaine à propos de l’électrification des transports ? Il faudra aussi que la demande vienne de la population si l’on veut vendre des véhicules électriques.

La théorie est peut-être différente de la réalité

Les constructeurs automobiles prévoient que les véhicules électriques à batterie représenteront entre 40 et 50 % de leur production d’ici 2030. Cela ne veut pas dire que les gens vont acheter massivement ces véhicules. Pour le moment c’est une projection. Tout le monde souhaite en arriver à cet objectif, mais personne ne sait si la population va suivre. La réalité actuelle pour GM, Ford et Stellantis est que les camions et les utilitaires sont très demandée et que les consommateurs sont prêts à payer le prix fort pour les obtenir. Avec la pandémie qui a affaibli l’économie des constructeurs et la pénurie de puces qui a ajouté une dose d’incertitude, l’industrie à court et moyen terme va se diriger vers les horizons les plus lucratifs c’est-à-dire les camions et les utilitaires. Les experts prédisent qu’il faudra quelques années pour sortie complètement de cette crise ce qui retardera d’autant la production massive de véhicule électrique à plus grande échelle.