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Aston Martin DBX 707: Il est gros, mais il sait danser


Sardaigne, Italie. Notre essai d’aujourd’hui se joue dans le monde très exclusif des modèles de voitures ou le rationnel n’a pas sa place. Cette catégorie de véhicule aspire à des titres de gloire. Dans le cas du DBX 707, le PDG d’Aston Martin Tobias Moers vise le titre de VUS le plus rapide au monde. Rien de mieux pour se démarquer de la concurrence que de mettre un moteur encore plus puissant d’ou le nom de 707 qui évoque le nombre de chevaux européen qui se traduit chez nous par 697 chevaux qui en fait le plus puissant VUS sur le marché devant le Lamborghini Urus ou le Porsche Cayenne Turbo GT. Il restera maintenant à faire mieux que 7 minutes 39 secondes sur le Nürburgring pour battre le Cayenne GT Turbo et obtenir officiellement ce titre de VUS le plus rapide au monde.

Le même moteur de base

Bien des gens vont demander pourquoi on ajoute plus de 50 000 $ à une facture déjà salée pour obtenir un véhicule encore plus puissant ? La réponse est plus complexe qu’une simple question de chevaux. Dans son autre vie, Tobias Moers était le patron D’AMG. Il est connaît long sur le moteur Mercedes AMG qui a élu domicile sous le capot du DBX. Il a même amené avec lui chez Aston plusieurs ingénieurs d’AMG qui ont travaillé à améliorer ce moteur. La base n’a pas changé. Il s’agit toujours d’un V8 4,0 litres. Il y a toutefois beaucoup de nouveau réglages. Il y a de nouveaux turbos à roulement à billes avec un système d’induction fortement révisé. La suspension avant a été raidie pour améliorer la réponse de la direction, les amortisseurs arrière ont été assouplis pour améliorer la traction sans nuire au confort. Aston a également retravaillé la nouvelle boîte automatique à embrayage humide à neuf rapports. La puissance est si élevée et les accélérations tellement rapides qu’il est pratiquement impossible de passer les rapports manuellement avec les palettes. Il faut mettre le tout en mode automatique si on veut mettre toute la gomme et n’oubliez pas de vous accrochez au volant. Le contrôle de lancement en mode sport + vous amènera de 0 è 100 km/h en 3,3 secondes, c’est vite en ta…. Et vous serez en mesure d’atteindre une vitesse de pointe de 310 km/h ou 5 km /h de mieux qu’un Lamborghini Urus.

Sauvage, bruyant et ridiculement rapide

Si vous êtes un adepte de la discrétion, ce VUS n’est vraiment pas pour vous. Dès que l’on démarre le DBX, le moteur rugit comme un lion qui n’a pas manger depuis deux semaines. Dès que vous approchez l’accélérateur, le départ est sans appel. Vous avez des énormes freins en carbone céramique (un peu bruyant) pour contenir toute cette puissance avec des pneus en option de 23 pouces (Pirelli P-Zero) assez large pour défier les lois de la gravité.

Tenter de réconcilier l’irréconciliable

Je suis toujours incapable de comprendre les ingénieurs qui tentent de transformer des éléphants en ballerine. Un VUS est l’antithèse d’une voiture sport et peu importe les efforts qui seront mis, il y a des lois physiques qui sont impossibles à contourner. Citons seulement le centre de gravité très haut et un poids de 2 245 kilos avec une répartition du poids qui est loin d’être idéale. Il est donc nécessaire d’en faire trop pour en faire assez. Il faut par exemple concevoir une direction plus légère pour donner un ressenti qui ne révèle pas trop le poids du véhicule. À ce chapitre c’est assez bien réussi même si on la trouve un peu trop légère cette direction. La réponse du volant est précise, mais sur les routes montagneuses et sinueuses de la Sardaigne, il y avait un défi de tous les instants pour convaincre le châssis de suivre le moteur. Le cœur y était, mais le poids et le centre de gravité exigeait de la prudence avant d’attaquer un col. Il faut toutefois saluer le comportement neutre du DBX qui restait bien à plat une fois que la courbe était engagée. Le système anti-roulis réagit très bien. Il existe plusieurs modes de conduite et dès que le mode sport est engagé, le DBX devient assez permissif et même si le contrôle de stabilité est en place, il vous permet quelques glissades à la sortie d’une courbe et ses largesses augmentent en mode sport +. Si vous voulez jouer au héros, il est possible de désactiver complètement le système, ce que nous n’avons pas tenté étant incapable de suivre la cadence en mode sport +. Notons qu’à travers tous ces changements pour transformer le DBX en bête de course, Aston n’a rien enlevé du confort lorsque vous conduisez le véhicule à vitesse légale. Les nouveaux sièges sport vous serrent plus fermement, mais après quelques kilomètres, nous étions à l’aise.

Quelques irritants dans l’habitacle

Notre principale critique concerne l’écran du tableau de bord qui n’est toujours pas tactile. Aston-Martin fonctionne encore avec l’ancien système Comand de Mercedes. Questionné à ce sujet, les gens d’Aston-Martin nous ont répondu que les ingénieurs son sur le dossier et qu’Aston développe en ce moment sa propre interface. L’habillage de l’Aston conserve cette noblesse propre aux modèles anglais. Certains trouveront que pour 271 000 $ on pourrait faire mieux, mais la qualité de construction et la sélection des matériaux est irréprochable.

Conclusion

Maniable, réactif et confortable l’Aston Martin DBX 707 est le VUS aux performances les plus autoritaires que nous avons essayé. Il devient du coup la nouvelle référence sur le marché et Aston Martin estime que la moitié des DBX (qui compte déjà pour 40 % de toutes les ventes d’Aston) seront des 707. Toutefois, si vous désirez une voiture sport, allez donc voir une DB11. Un VUS aussi compétant soit-il ne deviendra jamais une voiture sport.

 

Forces

Un moteur qui donne la chair de poule

Une tenue de route de haut niveau

Un système électronique permissif

 

Faiblesses

Un système d’infodivertissement dépassé

Un poids excessif

Des freins en carbone-céramique bruyant

 

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