Tous les constructeurs automobiles se sont retirés de la Russie…sauf Renault

Deux semaines après le début de la guerre en Ukraine, les constructeurs automobiles ont cessé leurs activités en Russie. Cette opération a pour but d’accroître la pression sur Vladimir Poutine pour qu’il mette fin à la guerre.

BMW a été parmi les premiers à agir

L’entreprise allemande a annoncé le 1er mars qu’elle arrêtait la production en Russie, tout en suspendant également les exportations vers le pays jusqu’à nouvel ordre. Il faut toutefois savoir que BMW n’exploite pas sa propre usine en Russie, mais qu’elle construit des voitures sur place en collaboration avec le constructeur national Avtotor. L’année dernière, BMW a vendu 46 802 voitures dans le pays, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2020. Cela a permis à BMW de s’assurer la première place sur le marché russe des voitures haut de gamme pour la deuxième année consécutive. BMW avait initialement prévu de lancer l’iX et l’i4 en Russie en 2022, mais en raison des sanctions, les débuts seront repoussés indéfiniment.

Ford a également annoncé le 1er mars qu’il suspendait ses activités en Russie. L’entreprise américaine opère aussi avec une coentreprise nommée Sollers axée spécifiquement sur la fabrication de fourgons commerciaux. Les ventes en 2021 ont atteint 21 000 véhicules.

GM qui vend environ 3 000 véhicules Cadillac et Chevrolet dans le pays a suspendu ses activités en Russie, bien que l’entreprise ne produise aucun modèle localement. La présence de GM dans le pays est assurée par une société de vente nationale basée à Moscou, avec des véhicules importés d’Amérique du Nord et de Corée du Sud (l’ancien Daewoo).

Honda a décidé de cesser d’exporter des voitures, des motos et à peu près tous les autres produits, y compris les moteurs à usage général, vers la Russie.

Même les plus petits joueurs ont répondu à l’appel

Mazda qui travaille aussi avec Sollers, n’exportera plus aucun véhicule dans le pays. L’usine locale assemble les Mazda CX-5, CX-9 et Mazda6 à l’aide de pièces importées du Japon.
Mitsubishi a confirmé que toutes les exportations étaient suspendues. Outre les voitures.

Mitsubishi vendait également une grande variété d’autres produits en Russie, notamment des climatiseurs et des appareils ménagers.

Toyota, qui possède une usine d’assemblage à Saint-Pétersbourg et un siège commercial à Moscou, a non seulement demandé à tous ses employés japonais de quitter la Russie, mais a également suspendu toutes les opérations locales et les exportations vers le pays. L’année dernière, Toyota a vendu près de 98 000 véhicules (contre 91 598 unités en 2020) en Russie, s’assurant ainsi une part de 5,9 % du marché automobile local.

Nissan affirme que les défis logistiques rendent plus difficile la poursuite de la production dans son usine de Saint-Pétersbourg, si bien que l’entreprise souhaite désormais arrêter toutes les chaînes de montage locales. Les exportations ont déjà été suspendues. L’entreprise japonaise a vendu plus de 51 000 voitures en Russie l’année dernière, contre 56 000 véhicules en 2020.

Hyundai a initialement suspendu sa production dans l’usine de Saint-Pétersbourg le 1er mars, et plus tôt cette semaine, elle a confirmé que la fabrication ne serait pas reprise. Les ventes de Kia et Hyundai (numéro deux et numéro trois sur le marché automobile russe) ont atteint 373 000 voitures en 2021, la performance combinée dépassant donc le leader local Lada (dont les ventes ont totalisé 350 000 unités l’année dernière).

Stellantis et Mercedes ont tous deux suspendu toutes les importations et exportations au début du mois.

Mercedes a déclaré qu’elle n’exporterait plus de voitures particulières et de fourgonnettes en Russie, tandis que son usine de fabrication dans le pays serait également mise hors service. L’année dernière, Mercedes a vendu plus de 43 000 véhicules en Russie, contre près de 39 000 unités en 2020.

Le groupe Volkswagen a pris une décision similaire début mars, en suspendant pour une durée indéterminée toutes les exportations et le pouvoir de production local des marques VW, Skoda, Audi, Porsche et Bentley. Les ventes du groupe en Russie en 2021 ont atteint 216 000 véhicules, ce qui représente 2,4 % de l’ensemble des ventes mondiales.

Porsche, qui a également suspendu la production de plusieurs modèles en Allemagne en raison de l’impact de la guerre sur la chaîne d’approvisionnement, a cessé d’expédier toute voiture en Russie début mars. L’entreprise a vendu 6 262 véhicules dans le pays en 2021.

Jaguar Land Rover, Aston Martin, Harley-Davidson et Daimler Truck ont également suspendu leurs activités en Russie.

Et Renault

Renault est le seul grand constructeur automobile qui n’a pas encore abandonné ses activités en Russie, essentiellement parce qu’il craint que cette décision n’affecte la collaboration avec son partenaire local. Renault détient une participation majoritaire dans AvtoVaz, qui l’a aidé à vendre plus de 131 500 véhicules en Russie l’année dernière.

Bosch, Bridgestone et Pirelli n’ont annoncé aucun changement pour leurs activités en Russie. Bridgestone et Pirelli fabriquent tous deux des pneus dans des usines locales.

Le gouvernement Russe menace de nationaliser les sites abandonnés

« En réponse à ce boycott massif, la Russie propose de nationaliser les usines de production des entreprises qui se sont retirés ou fermer leurs opérations en Russie », a déclaré le secrétaire de Russie Unie, Andrey Turchak, dans une déclaration publiée sur le site web du parti cette semaine.

Avec des renseignements d’Autoevolution