Un moteur Duramax qui passe du Diesel à l’hydrogène

Ceux qui achètent les modèles HD des camions Silverado et Sierra connaissent bien le moteur Duramax. Avec ses 445 chevaux et ses 910 lb-pi de couple, c’est le moteur de choix pour ceux qui travaillent fort, mais dans les régions où les lois sur les émissions sont de plus en plus strictes, comme en Europe et en Chine, ce moteur Diesel n’est pas viable.

Le groupe Punch veut changer la donne

L’an dernier le groupe Punch, une compagnie belge, a fait l’acquisition du centre d’ingénierie de propulsion de GM à Turin.  L’accord garantit la viabilité continue du centre d’ingénierie et l’emploi de sa main-d’œuvre. Parmi les projets mis de l’avant par le groupe Punch, Automotive News Europe annonce que Punch veut mettre sur le marché un bloc en fonte capable d’accueillir l’hydrogène comme carburant.

Transformer le Diesel en hydrogène

Le PDG de Punch Guido Dumarey explique qu’il a l’intention de transformer les moteurs diesel en moteurs à hydrogène sans CO2. La date de lancement proposée est 2024 et la motivation est relativement simple. Le fait que l’Europe et la Chine imposent des émissions nulles pour tout type de transport aura un impact sur la longévité du moteur turbodiesel. Les véhicules alimentés par batterie ne sont pas la seule option viable, en particulier lorsqu’il s’agit de poids lourds et de véhicules utilitaires légers. Ces produits doivent transporter une charge utile importante, ce qui affecte l’autonomie. Dans un véhicule électrique, cela signifie installer des batteries plus grandes et plus lourdes, ce qui est considéré comme contre-intuitif. C’est pourquoi le groupe Punch pense que la conversion de l’actuel Duramax en un moteur à hydrogène est un meilleur moyen d’offrir une mobilité sans CO2 dans ce segment.

Un défi de taille

Selon M. Dumarey, le plus grand défi lié à cette conversion est le fait que l’hydrogène brûle sept fois plus vite que le diesel. Pour cette raison, le groupe devra trouver un moyen de diminuer la température de la chambre de combustion. L’injection d’eau est une technologie éprouvée qui peut être utilisée, mais l’effet secondaire négatif est que cela crée de la corrosion. La lubrification est un autre problème, car le moteur qui a tendance à être sec, ce qui signifie que la lubrification par pulvérisation est la seule solution. Le moteur lui-même n’a besoin que de quelques modifications mineures au niveau de la culasse, tandis que les systèmes d’injection et de contrôle doivent également être retravaillés pour gérer l’hydrogène. M. Dumarey ajoute que le diesel n’est pas plus difficile à convertir à l’hydrogène qu’un bloc essence.

Aussi puissant

Avec une date d’introduction sur le marché prévue pour 2024, M. Dumarey précise que la gamme de puissance de ses moteurs à hydrogène variera de 109 à 544 chevaux. Le Duramax sera le fleuron de sa gamme, mais les options d’entrée de gamme seront disponibles dans un quatre cylindres de 2,0 litres suivi d’un V6 de 3,0 litres. Il est possible de fabriquer un plus petit trois cylindres de 1,5 litre, mais cela ne fait pas partie de ses plans à court terme.

Il faudra aussi développer le réseau d’hydrogène

Au-delà de la conversion des moteurs, il y a aussi le réseau de distribution de l’hydrogène qui est défaillant. Il n’y a en ce moment que 48 stations d’hydrogène pour la plupart situées sur la côte ouest alors qu’une seule station est ouverte au Québec. Toutefois, ce moteur sans émission est peut-être l’avenir sur le moyen et long terme pour les camions HD et les transports lourd.

 

Avec des renseignements de Carbuzz